Le monde hypothétique

Pourquoi ne parle-t-on que de monde virtuel et jamais de monde hypothétique ? Le premier est “un monde artificiel crée par un logiciel informatique” que plusieurs utilisateurs peuvent partager. Les lois qui le régissent peuvent être celles du monde ordinaire mais aussi s’en émanciper totalement. Le second est la propriété exclusive de chacun “il inclut tout ce que nous savons ou pensons savoir. Cela inclut notre interprétation du passé et nos attentes pour l’avenir, nos projets et nos préjugés.” (https://traumatheory.com/the-assumptive-world-theory-of-trauma/). Or si le premier n’a normalement que peu d’impact sur la vie quotidienne, le second en a au contraire beaucoup car il est constitutif des relations para-sociales. Aujourd’hui le décès d’une souveraine connue dans le monde entier est la cause d’un chagrin qui s’exprime publiquement “urbi et orbi” (Why are people grieving for a queen they never met?) riche en signes d’une affliction réelle. Bien qu’il s’agisse d’une personnalité hors d’atteinte pour le commun des mortels, ceux-ci ressentent un véritable sentiment de deuil, de perte comparable à la perte d’un proche. Ainsi ce deuil d’une souveraine est-il la partie émergée de de ce monde hypothétique avec lequel chacun vit sans le savoir. Inconnu de chacun il constitue pourtant une bulle de vie qui se manifeste par sa rupture quand survient un évènement qui brise les hypothèses sur lesquelles il s’est construit. Ce monde hypothétique serait alors l’équivalent de barrières protégeant l’individu d’une liberté absolue et terrifiante selon Kierkegaard (https://traumatheory.com/the-assumptive-world-theory-of-trauma/). Ce qui retient l’attention dans le concept de traumatisme, c’est que perte de sens est synonyme de disparition du monde hypothétique ! A-t-on vraiment besoin d’explorer des mondes virtuels ?

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