Construire ou reconstruire ?

Ici, on réalise un rein « artificiel » physiologiquement actif après transplantation chez un rat (Kidney breakthrough: complete lab-grown organ works in rats, http://www.newscientist.com/article/dn23382-kidney-breakthrough-complete-labgrown-organ-works-in-rats.html), là on obtient directement à partir de cellules épidermiques, des précurseurs aux cellules myélinisant des neurones (Skin Cells Turned Directly Into the Cells That Insulate Neurons, http://www.sciencedaily.com/releases/2013/04/130415124807.htm). Dans le premier cas, il s’agit de recellulariser un organe complexe dont on n’a gardé que la trame collagène, dans le second de transformer des cellules différenciées matures en un autre type cellulaire (tout en conservant en mémoire la lointaine communauté embryonnaire des cellules épidermiques et des cellules gliales). On imagine volontiers deux avantages immédiats à ces techniques : à terme pouvoir se passer d’un donneur extérieur et le donneur pouvant être le receveur, ne plus craindre le processus de rejet. Mais il se pourrait aussi que ces techniques soient en mesure de modifier le vécu des malades qui ont bénéficié d’une transplantation d’organe. Le qualificatif de prothèse, mettant en place une extériorité inassimilable à l’intériorité du sujet,  n’existerait plus. Et même si l’on adopte le point de vue selon lequel la technologie réalise ce que la nature n’était plus en mesure d’assurer, cette même technique fruit de la réflexion humaine et de son savoir faire ne fait plus de l’homme un produit mais le rend pleinement à son état de sujet conscient.

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