Pour que des périodes de fêtes soient présentes dans tous les domaines, pourquoi ne pas œuvrer pour une abolition des barrières et comme il faut bien en choisir une pour être plus efficace, pourquoi ne pas choisir celle qui ceinture certains sujets scientifiques, et en premier une barrière linguistique qui semble à la majorité infranchissable ? C’est le thème de l’éditorial du dernier numéro de Nature Geoscience, Russia’s scientific legacy (http://www.nature.com/ngeo/journal/v8/n1/full/ngeo2340.html?WT.ec_id=NGEO-201501) qui choisit de restreindre son propos aux sciences de la terre et de l’espace en Russie. Parce qu’aucun domaine de la connaissance ne doit être l’objet d’une exclusion, parce le dialogue est indispensable, parce que la discussion n’est féconde qu’entre personnes opposées mais aussi parce que la science est le domaine de tous, la langue ne doit pas être l’obstacle qui interdit d’approcher ce que l’on croit venu d’ailleurs. Que l’on se rappelle que la Russie parlait au XIX° siècle bien des langues européennes, et que depuis 2007, le cyrillique représente le troisième alphabet officiel de l’Union européenne après le latin et le grec. L’épistémologie en tant que philosophie des sciences ne peut être que reconnaissante à celui qui lui apporte une nourriture plus exotique épiçant ses plats et flattant son palais. Comme par ailleurs au premier écueil, celui de la langue est venu s’ajouter celui du régime politique, le retard ne risquait pas d’être comblé de si tôt. Il ne semble pas très utile de mettre ses pas dans les empreintes que des contemporains ont déjà faites sur le même chemin autant voyager de concert. On peut penser que les réseaux sociaux scientifiques pourraient constituer un vrai plus en élargissant les ondes de la connaissance. Reste à trouver un support accessible à tous. Et l’on alors tout motif de s’inquiéter, car la tour de Babel a été détruite et l’Espéranto n’a pas tenu ses promesses !