L’animal-machine de Descartes n’est pas réellement une machine. S’il le compare à la mécanique de l’horloge c’est parce que contrairement à l’homme, il ne possède pas d’âme, mais uniquement un corps. Et si celui ci exprime une réponse à un stimulus extérieur, sa réponse est prévisible et répond à un simple principe de causalité. Depuis Aristote, nombreux furent ceux qui se penchèrent sur le comportement animal : les oies du Capitole firent parler d’elles pour leur capacité à donner l’alerte puis beaucoup plus tard vint Konrad Lorenz qui conceptualisa le principe d’empreinte chez les oisillons. Ainsi l’éthologie gravit-elle progressivement les barreaux de l’échelle de la cognition animale quand il fut montré que certains réussissaient le test du miroir. Aujourd’hui un nouveau pas est franchi avec le test dit du marshmallow que réussit parfaitement la seiche (Cuttlefish show self-control, pass ‘marshmallow test’) ! La signification de cette expérience est lourde d’enseignement car il s’agit ni plus ni moins pour l’animal que de montrer sa “maitrise de soi”. Ce céphalopode a donc intégré un double concept, temps et but : un plus dans le futur par rapport à un moins dans le présent ce qui influe sur l’acte décisionnel ! Peut-on intégrer cette capacité dans le processus d’évolution pour une amélioration de sa survie acquise au cours des siècles et que l’on retrouve chez d’autres espèces. Intelligente, la seiche ? D’autres qualités sont à découvrir pour l’affirmer, mais elle sait se retenir quand il le faut pour son bien.
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