Elles ne datent pas de leur découverte il y a 160 ans mais proviennent probablement de l’endosymbiose d’une alpha-protéobactérie il y a environ 2 milliards d’années selon la théorie développée et argumentée par Lynn Margulis dès 1966. En 1980, on les voient s’enrichir d’un ADN spécifique d’origine maternelle puisque la quasi totalité des mitochondries après fécondation provient de la mère ; les mitochondries paternelles étant pour la plus part d’entre elles localisées au flagelle qui lui, ne pénètre pas l’ovocyte. Ce qui entraîne une certaine part de responsabilité maternelle : côté pile de la médaille le concept d‘Eve mitochondriale (il y aurait cent cinquante mille ans …), côté face ce que l’on a appelé les mitochondropathies dont le dénominateur commun est un déficit de la chaîne respiratoire mitochondriale (Maladies mitochondriales, http://campus.cerimes.fr/genetique-medicale/enseignement/genetique9/site/html/1.html). La presse s’est récemment intéressée à une nouvelle manipulation ayant donné lieu à des publications au titre provocateur que l’on pourrait résumer par “Un bébé, trois parents“. Cet enfant, maintenant âgé de un an, continue (et risque de continuer) de poser des questions certaines ayant été provisoirement résolues, d’autres auxquelles on croyait avoir répondues, d’autres enfin auxquelles on n’aurait pas pensé ! (Genetic details of controversial ‘three-parent baby’ revealed, http://www.nature.com/news/genetic-details-of-controversial-three-parent-baby-revealed, http://www.nature.com/news/genetic-details-of-controversial-three-parent-baby-revealed-1.21761?WT.ec_id=NATURE-20170406&spMailingID=53784341&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1140784154&spReportId=MTE0MDc4NDE1NAS2). Il est certain que si l’on excepte la description du procédé employé (Live birth derived from oocyte spindle transfer to prevent mitochondrial disease, http://www.rbmojournal.com/article/S1472-6483(17)30041-X/fulltext) qui s’adresse à la communauté scientifique, l’horizon n’est pas nécessairement dégagé en particulier en raison de ce problème essentiel qu’est le refus des parents de faire suivre leur enfant. Si l’on veut établir une comparaison avec la définition du “consentement éclairé” sensé effacer l’asymétrie entre le médecin qui sait et le patient qui ignore on se trouve devant une situation bien plus angoissante puisqu’aucune des deux parties en présence ne sait quoi que ce soit ! A quelle aune devient-il aujourd’hui possible de juger le savant ?
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