Que l’on se réfère à la définition donnée par le Dictionnaire Littré ou celui de l’Académie Française, le terme “complot” a pour sens “une action secrète qui a pour but de nuire”. L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers justement parce qu’il est raisonné, n’est-on pas au siècle des Lumières, ajoute à la définition plusieurs domaines dans lesquels peut s’exercer ce qui porte aujourd’hui le nom de théorie du complot, complotisme ou conspirationnisme. Qu’il se situe dans le registre de la morale, de la logique ou du droit commun selon Diderot et D’Alembert, le complot appartient tout autant au passé, au présent qu’à l’avenir car il est à l’évidence terriblement attractif (What makes conspiracy theories so appealing?) et peut-être est-ce la raison pour laquelle il défie le temps. Un groupe d’individus qui adhère à la théorie du complot est en quête d’une explication à un état de faits qu’il n’accepte pas. L’irrationalité ressentie appelle une démonstration qui se veut rationnelle mais dont les arguments ne le sont pas. C’est l’épistémologie qui renseigne le mieux sur cet autre biais cognitif : l’individu ne possède qu’un très petit nombre d’outils du savoir, néanmoins une grand partie des informations qui sont en sa possession sont vraies et donc de nouvelles informations deviennent-elles facilement acceptables comme l’étant parce qu’elles se noient dans les précédentes. Comme par ailleurs l’individu a tout autant que la nature horreur du vide, il préfèrera une explication quel quelle soit à son absence ! Dès lors comment faire, sinon reconnaître l’existence et la force du doute positif. !
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