L’étymologie n’en est pas connue avec certitude, mais le terme évoque la notion d’obliquité, la perte d’une direction droite. Ainsi en est-il en couture : pour faire un biais, on doit couper en diagonale ce qui donne de l’élasticité au produit obtenu. En statistique, un biais est une démarche qui introduit une (des) erreur(s) dans le (s) résultat(s)s d’un étude. Quant au biais cognitif (très à la mode) il concerne une déviation de la pensée logique. Quelque soit le sujet auquel on se réfère quand on évoque un biais, on sous-entend une mauvaise direction cause d’une finalité dévoyée. Les études scientifiques ne sont pas exemptes de ce défaut et on insiste sur l’importance des biais de recrutement d’où une altération des résultats avec comme corollaire la possibilité d’un problème éthique sous jacent. Aujourd’hui ce problème éthique est évoqué à propos des études en éthologie animale (ICYMI: STRANGE Framework Addresses Bias in Animal Behavior Research) ayant abouti à la mise en place du cadre STRANGE : Social background; Trappability and self‐selection; Rearing history; Acclimation and habituation; Natural changes in responsiveness; Genetic make‐up; and Experience. Le protocole ainsi défini est particulièrement ambitieux et en complète deux autres qui l’ont précédé : PREPARE et ARRIVE. Tous les amoureux de la nature, augmentés ou faisant partie des amoureux de l’exactitude des protocoles expérimentaux animaliers ne peuvent que se réjouir. Néanmoins on se pose la question suivante : par exemple, comment était-il possible d’ignorer que la capture d’animaux sauvages modifiait leur comportement ? De la même façon, comment était-il possible d’ignorer que le recrutement de sujets exclusivement masculins et caucasiens n’était pas représentatif ? D’où des résultats biaisés dans les deux cas. Quelle signification doit-on attribuer à une si longue “ignorance” ?