Toujours posée jamais résolue est l’origine de la vie sur terre. Jamais, peut-être pas, puisque un chemin semble se dessiner depuis l’idée de “la soupe primordiale” publiée par Alexandre Oparine en 1924. Selon ce biochimiste, il y aurait eu “… synthèse prébiotique d’acides mainés, de bases azotées des acides nucléiques, de sucres et d’acides gras à partir des éléments présents dans l’atmosphère de cette époque, susceptibles de former des coacervats“. Ce qui, aujourd’hui attire l’attention, c’est ce peu connu “coacervat“. Oparine avait fait l’hypothèse de l’existence “d’une petite gouttelette sphéroïdale de particules colloïdales en suspension, dont la cohérence par rapport au liquide environnant est assurée par les forces hydrophobes du contenu“. Or s’il est maintenant établi que la vie a pris naissance dans le milieu liquide, il est aussi connu que la synthèse des protéines nécessite la perte d’une molécule d’eau ( https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/chimie-101156/). Il convenait donc de résoudre ce qui pourrait s’appeler l’aporie de la gouttelette d’eau sans eau ! Solution en vue grâce aux recherches menées par une équipe de l’Université de Purdue selon laquelle “The fountain of life: Water droplets hold the secret ingredient for building life” (https://www.purdue.edu/newsroom/releases/2022/Q4/the-fountain-of-life-water-droplets-hold-the-secret-ingredient-for-building-life.html?) : l’eau ne serait pas mouillée partout ! Il existe aux marges de la gouttelette d’eau une zone différente où les réactions de synthèse se font à une vitesse accélérée selon un processus qui ne nécessite pas de catalyseurs. Cette nouvelle approche de la synthèse des protéines ouvre plusieurs fenêtres de recherche parmi lesquelles l’apparition de la vie sur d’autres planètes mais aussi plus proches de l’homme la possibilité de synthétiser de nouvelles molécules thérapeutiques. L’origine de la vie sur Terre, c’est aussi l’amélioration de la vie sur Terre.
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