L’empathie et la survie

Parmi les mythes fondateurs grecs, celui qui en apprend le plus sur les débuts de la condition humaine concerne le mythe de Prométhée “celui qui pense avant“. Ce titan, qui créa l’homme en a aussi été son fidèle protecteur, lui qui souffrit mille morts du fait de son frère Epiméthée, “celui qui pense après”. Pour être fragile, l’homme l’est depuis toujours et c’est aussi depuis toujours qu’il se demande ce qui le différencie de l’animal. L’homme n’est-il pas qu’un animal à deux pattes dépourvues de plumes selon Platon ! Sur quoi l’homme croit-il pouvoir fonder sa différence : la cuisson de sa nourriture, sa finitude à laquelle s’attache nécessairement le culte des morts, la faculté de conceptualisation …  Dernière en date , la notion d’empathie que l’animal ne connaîtrait pas ( Killing with Kindness |http://the-scientist.com/2012/02/01/killing-with-kindness/). D’après les auteurs ce serait elle la responsable de l’amour porté aux enfants, à la famille, voire à l’étranger pouvant permettre le dépassement ayant pour but ultime la survie. Cette qualité n’étant une vertu que dans la mesure où elle s’exerce dans le cadre de la phronesis , en dehors de laquelle, il ne s’agit plus d’une vertu mais d’un défaut. Cette théorie doit inviter à la discussion en raison de l’axiome de base : est-on en droit de faire se correspondre empathie et amour. Le ressenti de l’autre, empathie, peut-il aller de paire avec l’effacement de soi, amour, car que peut-on ressentir si l’on s’est effacé ?

 

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