Deux dates à retenir pour la discussion : A. Flemming découvre par inadvertance en 1928, la pénicilline et en 1953, Maxwell Finland et Louis Weinstein coécrivent un article qui attire l’attention sur les effets néfastes de l’antibiothérapie (Perspective, http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMp1205847?query=TOC) . Bien qu’ils n’aient à cette date en leur possession, qu’une palette encore restreinte d’antibiotiques, ces auteurs anticipent la création de ce qu’ils qualifient de nouveau monstre dans le domaine de la santé en comparaison des bons staphilocoques et streptocoques d’antan ! Pourtant malgré cette mise en garde prophétique, la course aux antibiotiques empruntaient une double direction : prescription et fabrication. Plus on prescrivait, plus, parallèlement, on demandait à la recherche de nouvelles générations. Puis vint le temps de la contrition. Reconnaissant enfin la faute, il devint utile de tout jeter aux orties sans prendre en compte ce qui avait été sauvé. Deux attitudes pas si contraires qu’elles en ont l’air puisqu’elles sont l’expression de l’absurdité du tout ou rien que l’homme adopte régulièrement, tel le balancier de l’horloge. Il est loin le temps où la vertu d’Aristote consistait en un choix assis sur la raison puis la délibération, de mesure en tout.