Comment peut-on dire d’une oeuvre qu’il s’agit d’une oeuvre d’art ? Si le clacissisme a fait depuis longtemps ses preuves, il n’en est pas de même avec l’art moderne. Quoique le devenu classique fût moderne en son temps ! Cette question intemporelle chacun se la pose depuis des temps immémoriaux sans pouvoir y répondre de façon définitive. Pourquoi une oeuvre trouve-t-elle un écho chez l’un et pas chez l’autre, pourquoi la singularité plutôt que l’universalité ? Pour tenter d’apporter, non pas une réponse mais des éléments de réponse, des études de neurophysiologie avaient déjà essayé d’établir des corrélations entre zones du cerveau et réponses spécifiques à telle ou telle image. L’article dont il est question, Get the picture? Art in the brain of the beholder (http://www.newscientist.com/article/mg21528732.000-get-the-picture-art-in-the-brain-of-the-beholder.html?full=true) a choisi d’aborder ce célèbre débat des classiques et des modernes comme par exemple “Pourquoi aime-t-on un tableau de Pollock ? ” par un autre voie d’accès. Cette nouvelle approche c’est celle de la neuro-esthétique (exemple typique de la novlangue !). Le but est d’envergure : essayer d’apporter une once d’objectivité pas plus mais pas moins non plus dans un domaine où la subjectivité domine. Il n’est pas sûr que les auteurs y soient parvenus. Pourtant les résultats obtenus à partir de différents types d’expériences visuelles menées sur des volontaires dont certaines avec IRM cérébrale, ouvrent des champs intéressants. Il n’en reste pas moins que s’il est facile de plaquer sur une oeuvre classique une foule de vécus personnels plus ou moins entiers, il n’est pas non plus impossible que tout le sensible connu antérieurement ne se projette inconscienmment dans de simples lignes et/ou de simples couleurs. Il ne s’agirait alors que de rappels simplifiés mémorisés, enfouis, refaisant surface. Il se peut alors que de ce simple sentiment d’harmonie jaillisse la sensation du beau !