Il faut une certaine attention pour lire l’article « Human-subjects research: The ethics squad « (http://www.nature.com/news/human-subjects-research-the-ethics-squad-1.16186) que vient de publier la revue Nature. Il faut ensuite un certain temps de réflexion, car le domaine de la loi vs le domaine de l’éthique déborde largement le cadre de la médecine tout aussi bien que celui de la pharmacie ou celui de la sociologie. Il y a ce que le politique a mis en place pour que l’homme vive harmonieusement au sein de la société, mais l’homme c’est aussi cet individu unique qui ne trouve pas chez le législateur la réponse à certaines de ses nombreuses questions. Ainsi se sont créés de part le monde des régimes démocratiques des comités d’éthique « officiels » auxquels a été donné le droit d’apporter des réponses. Mais pourquoi faut-il donc que ces réponses ne sont pas toujours pleinement satisfaisantes ? L’exemple qui vient immédiatement à l’esprit concerne la doctrine du double effet (souvent attribué à Thomas d’Aquin), traitée à la fois par Ph. Foot et Judith Jarvis Thomson (http://blog.philotropes.org/post/2010/10/23/Philippa-Foot-et-la-doctrine-du-double-effet, http://blog.philotropes.org/post/2008/12/26/364-le-dilemme-du-trolley-les-origines) sous le titre « Dilemme du tramway ». Thème de conversations pour les longues soirées d’hiver, on n’a pas fini de disserter sur les deux points de vue défendus par Ph. Foot à propos de l’utilitarisme : devoirs négatifs vs devoirs positifs. Mais arrive toujours le temps où la prise de décision s’impose. C’est là que selon Elie Dolgin, un comité d’éthiciens non professionnels prend toute son importance. Parce que parler permet de sortir des cadres définis, permet d’avoir connaissance de problèmes déjà résolus, permet de s’abstraire du cas pour en aborder d’autres ou au contraire permet d’englober ce cas dans d’autres. Il n’y aurait que des avantages à ces groupes de discussions qui ne sont pas là pour trancher mais pour aider à la réflexion. Il n’en reste pas moins vrai que la dernière étape restera toujours celle du passage à l’acte.
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