On n’insistera jamais assez sur l’importance des mots ! Au XVII° siècle, Boileau peut encore écrire ” … Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément …” Aujourd’hui la chose est plus complexe ! Et ce pour une raison à deux têtes: des techniques dont la nouveauté fait qu’elles n’ont pas encore été dénommées. Ce que l’on peut également énoncer de la façon suivante “A nouveauté, nouveau mot”. Ne sera pas envisagé ici ce domaine si controversé de la “novlangue” actuelle, encore que la novlangue définie par George Orwell pourrait être considérée comme le reflet inversé de ce vocabulaire que la technique oblige à créer. Quoiqu’il en soit, il est manifeste que les mots utilisés se conduisent comme des freins à la bonne compréhension du concept qu’il recouvrent ou pire comme des raisons de refuser les applications de ces concepts en en détourant le sens (Loaded Words, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/41502/title/Loaded-Words/). Il n’est pas inutile de rappeler ici que biomédecine est un terme introduit en 1960 et concernait à cette date le domaine des fonctions vitales des astronautes (!). Il est également intéressant de noter qu’à cette époque Jean Bernard s’était élevé contre son utilisation car il imaginait déjà un possible détournement. Ainsi les néologismes, quelque soit leur domaine d’implication (la médecine est lourdement frappée) traînent-ils derrière eux des batteries de casseroles si bruyantes qu’elles assourdissent le badaud qui voulant faire croire qu’il a compris, invente ! On n’insistera jamais assez sur le poids des mots …….