Difficile de s’entendre sur l’aspect de la chimère sinon à reconnaître qu’il s’agit d’un être extraordinaire mais surtout malfaisant appartenant à la famille des monstres que le héros antique se doit de faire disparaître pour que règnent ordre et beauté du cosmos, tels que Zeus les initia. Pourtant les chimères existent, et si les cliniciens n’en rencontrent que rarement, il semble bien que les biologistes en décèlent un beaucoup plus grand nombre. Ainsi si le chimérisme phénotypique reste rare (lignes de Blaschko, http://textes.easybayes.org/mosaicisme/lignes-de-Blaschko.php), il n’en est pas de même pour le chimérisme génotypique (From Many, One, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/42476/title/From-Many–One/). Si ce dernier n’a pas d’expression phénotypique, on peut affirmer qu’il a d’autres qualités : ses origines sont multiples, et ses conséquences touchent de nombreux domaines : celui des greffes, celui des processus immunitaires, celui de la survenue de processus néoplasiques essentiellement dans le cadre du microchimérisme. Les pistes de recherche sont sinon infinies du moins nombreuses, dans la mesure où intervient également le moment où il se met en place au décours de la vie embryonnaire, fœtale et même adulte et ce serait également sans compter avec un autre type de chimère, la chimère épigénétique, ce qui porte à croire que l’on n’a pas fini de recenser les chimères humaines. Si la science confirme l’existence d’individus peu ordinaires crées par la mythologie, elle en a néanmoins modifié le caractère exclusivement maléfique. Mais comme le souligne en conclusion l’article cité, ces chimères invitent à insister sur la notion de singularité de l’individu.