Posts Tagged ‘chimère’

Mise à niveau

lundi, avril 26th, 2021
Darwin : penser le vivant autrement - Saison 2015-2016 - Saisons -  Conférences en ligne - Ressources - Cité des sciences et de l'industrie

Deux articles récents interrogent sur un sujet particulièrement actuel, le vivant et deux de ses espèces constituantes : l’homme et l’animal. Depuis plus de deux millions d’années leur coexistence n’a pas été sans poser un certain nombre de problèmes résolus ou non. Parmi ceux qui attendent toujours une solution : définir l’homme par rapport à l’animal. Depuis Prométhée, nombreux sont ceux qui se sont sentis intéressés quelque soit leur domaine, anatomistes tout autant que physiologistes et philosophes. L’homme comme animal social n’est plus défendable, pas plus que ne l’est l’animal comme machine ! D’où les deux questions posées par ces deux articles récents : Qu’est-ce que la dignité de l’homme Opinion: Facing Assumptions About the Duality of Human and Animal, et quand on mélange l’homme et l’animal, en quittant le domaine du centaure, ou celui de la sirène, quel monde habitera-t-on : Monkey–human embryos reignite debate. Alors lorsque l’homme réussi à cultiver des embryons de singe contenant des cellules humaines, les questions sont multiples : qu’en est-il de la dualité homme/animal, l’homme assume-t-il sa dignité en se livrant à cette expérience, dans quel camp se situe la dignité ? Esprit et matière, vie en tant que moyen ou fin en soi n’ont rien perdu de leur actualité. Les questions restent les mêmes que celles que se sont posés les anciens ; les avancées techniques ne sont là que pour les actualiser.

Une Chimère pas du tout chimèrique

mardi, avril 14th, 2015

decoration-mosaique-fresque-animal-08Difficile de s’entendre sur l’aspect de la chimère sinon à reconnaître qu’il s’agit d’un être extraordinaire mais surtout malfaisant appartenant à la famille des monstres que le héros antique se doit de faire disparaître pour que règnent ordre et beauté du cosmos, tels que Zeus les initia. Pourtant les chimères existent, et si les cliniciens n’en rencontrent que rarement, il semble bien que les biologistes en  décèlent un beaucoup plus grand nombre. Ainsi si le chimérisme phénotypique reste rare (lignes de Blaschko, http://textes.easybayes.org/mosaicisme/lignes-de-Blaschko.php), il n’en est pas de même pour le chimérisme génotypique (From Many, One, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/42476/title/From-Many–One/). Si ce dernier n’a pas d’expression phénotypique, on peut affirmer qu’il a d’autres qualités : ses origines sont multiples, et ses conséquences touchent de nombreux domaines : celui des greffes, celui des processus immunitaires, celui de la survenue de processus néoplasiques essentiellement dans le cadre du microchimérisme. Les pistes de recherche sont sinon infinies du moins nombreuses, dans la mesure où intervient également le moment où il se met en place au décours de la vie embryonnaire, fœtale et même adulte et ce serait également sans compter avec un autre type de chimère, la chimère épigénétique, ce qui porte à croire que l’on n’a pas fini de recenser les chimères humaines. Si la science confirme l’existence d’individus peu ordinaires crées par la mythologie, elle en a néanmoins modifié le caractère exclusivement maléfique. Mais comme le souligne en conclusion l’article cité, ces chimères invitent à insister sur la notion de singularité de  l’individu.

Alien, vous avez dit Alien ?

lundi, mai 12th, 2014

edipo1Quelque soit l’autre, il est nécessairement  à l’image de ce que connaît l’homme, ce qui fait que, quelque soit ce qu’il tente de représenter, il ne prendra jamais en compte que ce qui lui est connu. Ainsi peut-il faire des mélanges à l’infini,  l’individu construit n’aura rien de singulier. Heureusement, on va enfin pouvoir faire mieux comme le laisse à penser l’article de Nature : First life with ‘alien’ DNA (  Augmenting the Genetic Alphabet, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/39913/title/Augmenting-the-Genetic-Alphabet/ ). On sait que la vie s’écrit depuis toujours en utilisant un alphabet de quatre lettres A, G, U, T, ce que J. Monod a qualifié d‘invariant fondamental   et  » …  qui fait que la cellule moderne existe depuis deux à trois milliards d’années … »( Le hasard et la nécessité, ed. du Seuil, 1970), mais aujourd’hui la recherche a réussi à créer un ADN artificiel qu’une cellule vivante est capable de reproduire. Avec une nouvelle base, une liaison qui peut être hydrophobe et un triphosphate, le plasmide injecté permettra à E. Coli de fabriquer de nouvelles protéines. Que seront les étapes suivantes, un nouvel ARN messager pour un nouvel ARN de transfert.  S’agit-il de donner ainsi un coup de jeunesse à une si vieille cellule ou plutôt de modifier les directions dans lesquelles elle était engagée depuis si longtemps ? Ce qui est certain c’est qu’un nouveau de type chimère est en marche puisque l’on va pouvoir réaliser de nouvelles protéines dans lesquelles vont coexister des acides aminés naturels à côté d’acides aminés artificiels. La caille -poulet chimère de Mme Le Douarin a tracé la voie, chimères du monde entier unissez-vous pour un monde meilleur !