Rien n’est définitivement acquis c’est un peu ce dont traite un nouvel article à propos d’une définition possible de la singularité (Microbiome Fingerprints, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/42950/title/Microbiome-Fingerprints/). Le dactylogramme, science vieille déjà de plusieurs millénaires a servi d’autres desseins que celui d’identifier des coupables alors même qu’elle servait bel et bien de signature depuis longtemps et il est étonnant, dans ces conditions, qu’il ait failli attendre le XIX° siècle (Edward Henry à Scotland Yard, Alfred Bertillon à la police judiciaire) pour en faire une preuve supplémentaire dans le domaine de l’anthropométrie. Aujourd’hui, il semble que celui des attributs qui sortira vainqueur pour identifier un individu se déplace vers une récente entité appelée microbiome. Une fois encore, le concept fait référence à une ancienne notion, celle de flore microbienne d’abord intestinale et vaginale, puis progressivement étendue au delà (oropharynx, peau, œil, placenta …). Cette flore faisait elle-même référence à une autre notion, celle de communauté symbiote, reposant essentiellement sur la notion qu’il s’agit d’une association restreinte aux partenariats à bénéfice mutuel. A l’homme postmoderne dont l’identité se fragilise vient s’opposer un individu plus stable, mieux défini. On pourrait y voir l’affrontement entre l’homme tel qu’il serait vu par la philosophie d’aujourd’hui (et de certains ..) et l’homme tel qu’il est vu dans sa réalité biologique, la génomique lui permettant de se réapproprier une stabilité qu’il aurait perdue. S’il ne faut pas accepter comme vérité première l’avenir comme synonyme de progrès, on ne peut pour autant pas dénier l’apport du progrès dans la vision de l’homme. Comme quoi, il convient encore et toujours de ‘ »ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain », soit encore de savoir (comme on le disait avant) « séparer le bon grain de l’ivraie » !