L’amygdale, vous dis-je, l’amygdale …

« Qui a peur du grand méchant loup » est une comptine enfantine qui a d’autant plus fait parler d’elle, qu’elle a été composée pour le dessin animé  éponyme de Walt Disney en 1933, revu et corrigé en 1942, par Tex Avery sous le titre du Blitz Wolf. S’il offre une autre interprétation sous la forme d’une propagande anti nazie, le thème est bien resté le même : celui d’une peur vaincue pour le plus grand bien de trois personnages en but aux agissements d’un quatrième particulièrement malveillant. C’est la peur qui permet à chacun d’entre eux, en fonction de leurs moyens, de combattre l’agresseur après l’avoir reconnu comme tel. Et s’ils correspondent à un groupe particulier, celui d’une fratrie, il est possible, si l’on en croit Abigail Marsh (The Benefits of Trepidation, https://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/50652/title/The-Benefits-of-Trepidation/) que l’empathie soit le moteur qui fait agir le second puis le troisième des protagonistes, chacun au secours de l’autre. La neurophysiologie a montré l’importance du complexe amygdalien dans le circuit de la peur (Le « serpent » de Joseph Ledoux, 1994) rôle parfaitement confirmé par la disparition du dit sentiment en cas de lésion de cette zone anatomique. Mais ce qui est tout aussi intéressant c’est que cette même zone est impliquée dans le phénomène de l’empathie : l’expression de la peur ressentie par un sujet est ressentie de la même façon par l’autre et chez les deux sujets il y a activation du complexe amygdalien. Ainsi l’empathie s’exprime-t-elle du fait de la compréhension de la peur de l’autre. Une lésion de l’amygdale pourrait donc être une cause de l’absence d’empathie d’où son importance sociétale. « La peur mauvaise conseillère »,  ce serait plutôt l’inverse !

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