Communiquer : tout un art !

La communication pose une question majeure : est-elle exclusivement pensée verbalisée ? Il est reconnu que la verbalisation n’est pas une étape indispensable à la communication, puisque celle-ci appartient à un large spectre du règne animal que ses représentants vivent ou non en société. Plus même que cette faculté de communication, on a récemment prêté au règne animal, hors humanité, un versant culturel (Dominique LESTEL, Les origines animales de la culture, Flammarion, 2001, 368 p.). Mais il faut alors admettre que toute modification de l’environnement peut être expression d’une culture. Après avoir méconnu toute perception à l’animal, on n’hésite plus aujourd’hui à explorer les capacités cognitives des pantes (The controversy of plant consciousness), ce qui pour certains pourrait s’apparenter à de la pseudo science ! Pour l’auteure, certaines réponses adaptées à des stimulus nociceptifs tendraient à démontrer l’existence d’un certain type d’intelligence à moins qu’il ne s’agisse tout simplement d’une réponse réflexe comme il en existe chez l’animal et l’homme (évidemment !). Ce qui a pour corollaire de se pencher sur la définition du système nerveux ! Quoiqu’il en soit, il est évident que la démarche suivie a peu à faire avec la méthode hypothético-déductive chère à Claude Bernard : la première étape consiste en une observation sans hypothèse de départ, celle-ci n’intervenant que dans un second temps. Comment donc peut-on observer que la feuille entend la chenille la manger si l’on n’adhère pas à cet a priori d’un anthropomorphisme débridé ! Ce qui ne remet pas en cause l’existence, entre les plantes, d’échanges informationnels mis en évidence par des mesures de flux de sève entre végétaux voisins. Ce qui peut prêter à sourire dans le dernier livre de la journaliste Zoë Schlanger (The Light Eaters: How the Unseen World of Plant Intelligence Offers a New Understanding of Life on Earth, https://www.npr.org/2024/05/06/1249310672/plant-intelligence-the-light-eaters-zoe-schlanger), c’est sa vision de la végétation en hiver car il vient immédiatement à l’esprit l’envie de comparer son interprétation à celle des anciens : Déméter cherchant Perséphone contre la mémoire de l’hiver !

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