Plaidoyer pour la syntaxe

Dans la fin des années cinquante, une éducatrice du nom d’Evelyn Wood, gagna sa popularité en créant et commercialisant un système censé augmenter la vitesse de lecture donnant le terme de lecture rapide ou dynamique au procédé. Peu de critiques alors se firent jour et la méthode fut facilement acceptée bien qu’elle reposât sur une impossibilité, à savoir l’élargissement du champ visuel. Evelyn Wood suggérait en effet qu’il était possible, en s’exerçant, de déchiffrer des signes disposés sur une surface supérieure à celle de la fovéa. Or physiologiquement en dehors de cette zone, la vision devient très imprécise (https://www.persee.fr/doc/prati_0338-2389_1986_num_52_1_1414). Et donc comment est-il possible qu’il existe des individus qui lisent beaucoup plus rapidement que d’autres, de même comment est-il possible de comprendre les messages SMS quand ils ne sont composés que de consonnes juxtaposées ? Ce qui est en l’occurrence une des caractéristiques des langues sémitiques triconsonantiques ou trilitères ! Quoiqu’il en soit, il est de fait que « le traitement du langage en un coup d’œil ne devrait pas fonctionner« , mais puisqu’il fonctionne, il doit exister une explication et c’est ce que propose l’article Humans comprehend sentences in a flash en s’appuyant sur ce qui devrait être un mantra universel : connaître la syntaxe de sa langue ! Car quand on connaît, on reconnaît : c’est aussi simple que ça ! Rien de plus élémentaire mais aussi de plus porteur de sens que l’ensemble sujet, verbe, complément. Pour tous ceux qui se jouent de la structure de leur langue mais aussi de leurs écrits il est particulièrement important de leur rappeler que cette dernière est essentielle s’ils veulent être vraiment bien compris.

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