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Plaidoyer pour la syntaxe

dimanche, novembre 10th, 2024

Dans la fin des années cinquante, une éducatrice du nom d’Evelyn Wood, gagna sa popularité en créant et commercialisant un système censé augmenter la vitesse de lecture donnant le terme de lecture rapide ou dynamique au procédé. Peu de critiques alors se firent jour et la méthode fut facilement acceptée bien qu’elle reposât sur une impossibilité, à savoir l’élargissement du champ visuel. Evelyn Wood suggérait en effet qu’il était possible, en s’exerçant, de déchiffrer des signes disposés sur une surface supérieure à celle de la fovéa. Or physiologiquement en dehors de cette zone, la vision devient très imprécise (https://www.persee.fr/doc/prati_0338-2389_1986_num_52_1_1414). Et donc comment est-il possible qu’il existe des individus qui lisent beaucoup plus rapidement que d’autres, de même comment est-il possible de comprendre les messages SMS quand ils ne sont composés que de consonnes juxtaposées ? Ce qui est en l’occurrence une des caractéristiques des langues sémitiques triconsonantiques ou trilitères ! Quoiqu’il en soit, il est de fait que « le traitement du langage en un coup d’œil ne devrait pas fonctionner« , mais puisqu’il fonctionne, il doit exister une explication et c’est ce que propose l’article Humans comprehend sentences in a flash en s’appuyant sur ce qui devrait être un mantra universel : connaître la syntaxe de sa langue ! Car quand on connaît, on reconnaît : c’est aussi simple que ça ! Rien de plus élémentaire mais aussi de plus porteur de sens que l’ensemble sujet, verbe, complément. Pour tous ceux qui se jouent de la structure de leur langue mais aussi de leurs écrits il est particulièrement important de leur rappeler que cette dernière est essentielle s’ils veulent être vraiment bien compris.

Raconte moi une histoire ….

lundi, décembre 19th, 2016

idees-deco-chambre-petit-explorateur-voyagesS’il  existe une qualification de la littérature dite enfantine et de jeunesse, s’il existe des maisons d’édition spécialisées dans la dite littérature, s’il existe des prix littéraires qui lui soient consacrés, que sait-on réellement des appétences de l’enfance vis à vis des genres littéraires ? Ce que l’on sait néanmoins pour l’avoir expérimenté, c’est qu’il est rare qu’un enfant n’apprécie pas ce moment privilégié qu’est la lecture quand on lui la lui offre comme un cadeau personnalisé. Cette période est peut-être l’étape indispensable au petit enfant pour que celui qu’il sera plus tard sache déjà qu’il existe d’autres mondes où il pourra voyager.  Les contes de fées ou contes merveilleux ont d’abord appartenu à la tradition orale avant que d’être couchés sur le papier dés le XVII° siècle. Mais ce serait faire injure à Homère que de ne pas voir dans le voyage initiatique d’Ulysse, de merveilleux contes à raconter à tout âge, puisque tel l’Aède chaque conteur a tout loisir d’enrichir le parcours du héros et de ses multiples rencontres. Ensuite de quoi on pourrait facilement aborder  des sujets qui auraient le grand mérite d’être à la fois nouveaux pour celui qui lit mais aussi pour celui qui écoute. Ainsi l’un et l’autre chemineraient côte à côte réalisant une complémentarité enrichissante parce que partagée. C’est la raison pour laquelle l’article Turn children on to science through reading (http://www.nature.com/news/turn-children-on-to-science-through-reading-1.21105?WT.ec_id=NATURE-20161208&spMailingID=52940554&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1061382989&spReportId=MTA2MTM4Mjk4OQS2) ressemble fort à une piste qu’il ne faudrait pas s’interdire d’explorer. Ainsi pourrait-il être bénéfique de passer d’un anthropomorphisme excessif en ce qui concerne le monde animalier pour des explications plus en accord avec la réalité comme par exemple celles que l’on pourrait donner à propos de quartiers de lune ? L’enfant comprend vite et ce n’est pas lui faire injure (au contraire) que d’introduire rapidement le cheminement des idées scientifiques qui ont pu aboutir aux connaissances actuelles. Car c’est aussi un vrai domaine merveilleux que ce cheminement de la connaissance et si nul n’a le droit de se l’interdire il n’a pas plus le droit de l’interdire à son autre lui-même. Il ne coute rien d’essayer !

Le b-a ba …

dimanche, avril 15th, 2012

Si le Papio Papio (babouin) ne parle pas encore couramment avec l’homme, sera-t-il jamais capable d’échanger avec lui des textes écrits pour le second et qu’il serait alors bon d’adapter aux premiers. Pour une fois où il ne s’agit pas de la Mus musculus (souris),  on change manifestement de registre en améliorant la performance selon les auteurs de l’article joint (Monkeys “Read” Writing | http://the-scientist.com/2012/04/12/monkeys-read-writing/). Mais distinguer des mots anglais de quatre lettres de quatre lettres dépourvues de sens peut-il être assimilé à l’acte de lecture ? Et à cette époque, comme à d’autres du reste, où il est de bon ton de se demander comment apprendre à lire aux enfants en dénichant enfin la meilleure des méthodes, l’étude autorise un regard nouveau sur cette capacité humaine. La définition de l’homme varie selon les sensibilités. La plus ancienne « L’homme est un animal bipède dépourvu de plumes » pourrait-elle rester bientôt la plus appropriée ?