Les peintures pariétales de la préhistoire sont loin d’avoir livrer tous leurs secrets. Pourquoi les représentations animales y sont-elles si merveilleuses et pourquoi celles de l’homme sont-elles rares et si éloignées de leurs modèles ? Quelle est la signification des mains pariétales amputées d’un ou de deux doigts ? A coup sûr, il ne s’agit pas d’amputations chirurgicales ni de malformations ! L’homme préhistorique a pourtant donné à l’image une signification que l’homme actuel est incapable de totalement déchiffrer. L’écriture en tant que telle est intervenue bien plus tard, en fait relativement récemment et la question se pose toujours d’en connaître le pourquoi et le comment. On imagine volontiers que dans la mesure où les échanges se sont complexifiés, les besoins économiques en sont l’origine. Échanger une vache contre cinq chèvres ne devait pas poser de problèmes, mais des céréales contre des poteries rendait l’opération plus délicate. C’est probablement dans ce sens que va l’étude concernant des signes graphiques rapportés au commerce en Mésopotamie (Cylinder symbols hint to origins of writing), c’était déjà l’hypothèse que soulevait L.J. Calvet dans son ouvrage, Histoire de l’écriture (HACHETTE, Littératures, 1996). Dans le cas des sceaux cylindriques étudiés, l’intérêt vient de ce que les signes relevés pourraient constituer une étape antérieure à l’écriture cunéiforme, méritant donc le qualificatif de proto cunéiforme. Cette « première ébauche » d’écriture se situerait environ quatre mille quatre cents ans av. J.-C, soit mille ans avant l’écriture elle même, quand l’Iliade et l’Odyssée homériques dateraient du sixième siècle av. J.-C. Même s’il reste des interrogations sur l’interprétation de certains signes, il n’en reste pas moins vrai que la vie économique a du être un facteur puissant dans l’apparition de l’écriture et dans le passage du symbole au mot porteur de sa signification !