Icare s’est brûlé les ailes au soleil. Le paon porte les yeux d’Argos. Le corbeau de Monsieur de La Fontaine parle, peut-être à tort et à travers, mais il parle. Le pinson de Monsieur Prévert est gai, bien qu’il puisse lui arriver d’être triste. L’albatros de Monsieur Baudelaire est poète douloureux. Le coq de Monsieur Rostand fait se lever le soleil. Ainsi l’homme et l’oiseau entretiennent-ils depuis les temps les plus anciens de nombreux rapports hautement symboliques. Ces rapports viennent d’atteindre une autre dimension puisque il existerait aussi de grandes similitudes entre l’acquisition du babillement du bébé et l’apprentissage du chant chez l’oiseau (Babies learn to babble like birds learn to sing, http://www.nature.com/news/babies-learn-to-babble-like-birds-learn-to-sing-1.13090). Pour l’instant, ce privilège se partage seulement entre deux oiseaux, le Mandarin Diamant (Taeniopygia guttata) et plus modeste, le moineau (Lonchura striata domestica) de la famille des passériformes. Mais à l’anthropomorphisme de tous ces oiseaux mythiques ou poétiques on peut aujourd’hui ajouter le doux babil des bébés.
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