Nombreuses sont les oeuvres imaginant les voyages extra terrestres humains avant que ceux-ci ne deviennent réalité. Lucien de Samosate au deuxième siècle ap. J.-C voyage dans l’espace dans un bateau que meut une violente tempête, Cyrano de Bergerac au XVII ème siècle utilise la rosée, et le bateau à moins que ce ne soit un boulet de canon, sert un siècle plus tard au baron de Münchhausen. Plus proche de la réalité du XX ème siècle, Jules Vernes met en scène une fusée que Méliès plante dans l’oeil de l’astre d’argent. Le premier vol habité date de 1957 et la chienne Laïka en profite pour décéder dans l’espace. Puis c’est le chimpanzé Ham qui précéde l’homme de seulement quelques mois. Aujourd’hui, la conquête de l’espace est confiée à un nouvel « organisme vivant » , un organoïde cérébral (Time Traveling Mini-Brains on a Mission to Conquer Space). Peu encombrant, assez peu prolixe sur ses impressions de voyage, il devrait pourtant être riche d’enseignements. Parce que le voyage spatial entraine un vieillissement accéléré des cellules de l’organoïde, elle servent à étudier les effets de la microgravité en l’absence de toute manipulation génétique. En fait, l’idée est d’utiliser les voyages spatiaux comme incubateurs de vieillissement ! L’homme a en effet un trop long cycle de vie pour pouvoir être étudié sur plusieurs générations comme la mouche ou la souris ! Néanmoins, ces organoïdes cérébraux, deviennent de plus en plus « élaborés » : ils peuvent fournir des ondes cérébrales et percevoir des stimuli, visuels en particulier ! Et donc se pose le problème de l’existence de leur « possible » conscience ! Pour l’Académie de Médecine (16 mai 2023) « les activités cellulaires observées dans ces organoïdes cérébraux ne peuvent être assimilées aux processus cognitifs, sensoriels ou moteurs propres au cerveau humain ». Il n’est donc pas utile de leur demander leur avis avant de les envoyer sur Mars !
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