En 2004, Giulio Tononi propose une théorie mathématique de la conscience sous le nom de théorie de l’information intégrée (ITT). Nul n’ignore que « la conscience reste l’un des plus grands mystères de la science » dont la nature « insaisissable » a « suscité de nombreuses théories et débats« . A l’heure de l’intelligence artificielle (IA) la question se trouve non seulement sous les projecteurs mais elle se greffe sur cette autre que pose l’état de conscience ou non des animaux d’expérimentation comme les pieuvres dépourvues de cerveau anatomiquement défini. « L’ITT suggère que la conscience émane d’un système qui génère plus d’informations en tant qu’ensemble intégré que la somme de ses parties. La mesure clé de l’IIT est appelée Φ (phi), une mesure de l’information intégrée dans un système. En termes simples, elle quantifie l’information qui est générée par l’ensemble du système, au-delà de ce qui est produit par ses parties individuelles. Plus le phi est élevé, plus le système est considéré comme conscient ». Pourtant l’ITT ne constitue pas à elle seule l’explication de ce qu’est la conscience et plus grave la théorie est aujourd’hui battue en brèche voire même réfutée jusqu’à être qualifiée de « non scientifique ». Il faudrait donc en revenir à Karl Popper, spécialiste en la matière, selon lequel « le critère de la scientificité d’une théorie réside dans la possibilité de l’invalider, de la réfuter ou encore de la tester » (Conjectures et réfutations, La croissance du savoir scientifique, pp. 64-65). Les critères retenus dans l’article pour juger de la scientificité de la théorie ITT font appel au procédé d’imagerie retenu, mais il n’est aucunement question de tester la théorie en s’appuyant sur « des expériences cruciales » toujours selon Popper. Peut-être la problème est-il mal abordé et les arguments non appropriés (Consciousness theory ‘is pseudoscience’)?