Peut-on établir une échelle dans l’inadéquation entre une technique et son application ? C’est une possibilité qui pourrait parfaitement avoir commencé dés la maitrise du feu. En effet depuis cette “époque” l’homme n’a cessé d’inventer et cette capacité le met en compétition avec la nature. Doit-il s’en rendre maitre, doit-il composer avec elle pour y trouver sa place ? Aujourd’hui le trouble est à son comble car se heurtent de plein fouet, un suprême outil de maitrise et une aspiration à un monde meilleur au sein d’une nature apaisée. Mais l’IA, puisqu’il s’agit bien d’elle, cache en son sein une capacité de tromperie dont son concepteur n’a pas encore pris la pleine mesure. Appliquant ce vertueux principe selon lequel tout idée de racisme doit être exclue, l’IA est parfaitement capable de générer des aberrations historiques qui défient l’imagination (https://www.numerama.com/tech/1635258-gemini-genere-des-images-de-nazis-noirs-google-panique.html). Dans la mesure où l’instantanéité a remplacé la réflexion, cette information prendra envol et consistance auprès des moins avertis. Mais elle est aussi capable de se manifester dans d’autres domaines qui, s’ils sont plus confidentiels n’en sont pas pour autant dénués d’une réelle importance (Why scientists trust AI too much — and what to do about it) puisque là aussi elle tout autant capable d’inventer, par exemple, de fausses expériences. Sans esprit de réflexion, sans application du doute constructif, celui qui interroge, l’outil serait à bannir. Car de même que Platon imaginait le livre comme un outil portant atteinte à la mémoire et altérant les facultés de compréhension de l’homme, de même l’IA pourrait-elle créer un enfer pour l’humanité. Il convient donc que les fées qui se penchent sur son berceau lui accordent la capacité de s’autocorriger dans les plus brefs délais