Il a toujours été sous entendu qu’une expérience se doit de pouvoir être reproduite, non seulement par les expérimentateurs eux même mais aussi par des expérimentateurs étrangers. Aujourd’hui plus que jamais la non reproductibilité des résultats d’une expérience est synonyme de falsification. Il s’agit là d’un thème cher à l’épistémologie dans le cadre de la théorie de la connaissance avec comme corollaire la transmissibilité de cette connaissance. Karl Popper, au siècle dernier, s’est intéressé à la recherche scientifique en explorant la proposition scientifique dans sa réfutabilité ou falsifiabilité. Une proposition peut être qualifiée de scientifique si elle est réfutable. Et dans ces conditions, il ne sert à rien de multiplier les faits qui s’accordent dans la mesure où selon sa théorie, la science avance par conjectures et réfutations. Le sujet abordé dans l’article : Metascience could rescue the ‘replication crisis’ (http://www.nature.com/news/metascience-could-rescue-the-replication-crisis-1.16275) pourrait bien être une branche de cet arbre touffu de la connaissance scientifique dans la mesure où il investigue le problème de la robustesse de la recherche par le biais des publications. Comme l’auteur le rappelle cet aspect avait été déjà envisagé en psychologie comme en témoigne l’article: Description verbale et identification du suspect : l’ombre des mots sur le souvenir du visage (http://psychotemoins.inist.fr/?Description-verbale-et,8). Cette ombre des mots va entrainer une information trompeuse générée par le sujet lui même au moment de la description. C’est un effet semblable qui se produirait avec la recherche de reproductibilité dans les expériences scientifiques lorsqu’elles sont rapportées à plusieurs reprises. Reproductibilité positive contre reproductibilité négative et controverses à propos des théories de l’occultation verbale sont les deux faces d’une même médaille, celle qui s’attache à la science en mouvement.