Parmi tous les slogans proposés en mai 68, “l’imagination au pouvoir” montre aujourd’hui encore, toute son actualité comme en témoignent deux articles que chacun, selon son intime conviction, peut prendre ou non comme complémentaires. Mais quelque soit la position adoptée, l’intérêt réside en une prise de conscience de l’accélération sans limite des acquisitions scientifiques faisant de l’homme le double parfait de l’apprenti sorcier de Walt Disney où Mickey devant la progression probablement géométrique de ses balais devait avoir recours à plus fort que lui. Alors, que faut-il faire en l’absence d’un tel plus fort ? Les prévisions établies sont dépassées, Book Excerpt from The Creativity Crisis (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/41856/title/Book-Excerpt-from-The-Creativity-Crisis/), et les besoins deviennent immenses puisqu’ils suivent nécessairement les progrès techniques, Reasons to be cheerful (http://www.nature.com/news/reasons-to-be-cheerful-1.16657?WT.ec_id=NATURE-20150108). Comment dés lors peut s’exercer cette prudence si chère à Aristote ? Le principe de précaution souvent évoqué et trop appliqué, bride l’action et n’apporte aucune réponse puisqu’il évacue la question. Les lois établies pour une prévision spécifique se révèlent inadaptées puisqu’elles se voient rapidement dépassées par la réalité ? C’est l’expression même de l’aporie. L’imagination pourrait prendre alors tout son sens, et pourtant des apories persistent, puisqu’il se présente toujours une situation où l’impasse semble être la seule solution. Alors existera-t-il à jamais des champs où le réel reléguera l’imagination dans le domaine du virtuel ?
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