Archive for octobre, 2013

Et si Ève avait été ophiophobe ?

mercredi, octobre 30th, 2013

…… la face du monde aurait-elle pu en être changée ? A l’évidence Ève ne faisait pas partie de ces personnes que les serpents terrorisent puisqu’il semble bien qu’elle ait répondu favorablement à ses avances. Or la peur du serpent est largement répandue parmi les êtres vivants et l’on aurait même découvert une population neuronale répondant spécifiquement à la vue de ce vertébré, classe : Sauropsida, ordre : Squamata  (Snakes on a Visual Plane, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/38053/title/Snakes-on-a-Visual-Plane/). Ces neurones sont situées chez le Macaca fuscata au niveau de la zone du pulvinar médian et dorso-latéral mais de là à imaginer que l’on pourrait transposer cette découverte à d’autres primates, voire à des primates ancestraux, tiendrait plus du domaine de l’imagination. S’agirait-il de la preuve qu’il existe des neurones impliqués dans une  réponse spécifique de défense à l’encontre d’un prédateur particulier ? Il est néanmoins peu vraisemblable qu’à chaque phobie animale corresponde une classe particulière de neurones. En effet si les ophiophobes sont nombreux que dire des arachnophobes dont il n’est pas question, alors qu’ il existe tout comme pour les serpents des araignées particulièrement dangereuses ! La phobie des serpents ne se résume peut-être pas simplement à des neurones du pulvinar !

Méthylation vs télomère

lundi, octobre 28th, 2013

Vaut-t-il mieux dire : montrez moi vos télomères  et je vous dirai votre âge , ou bien : donnez-moi l’état de méthylation de votre ADN et je vous dirai votre âge ? Il paraît aujourd’hui que la réponse à la deuxième formulation serait plus juste  (Women’s breasts age faster than the rest of their body, http://www.newscientist.com/article/dn24439?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2013-1010-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.Um2NMHBdCSo). Et pour quel résultat ? La mise en évidence d’un vieillissement qui ne serait pas identique entre les différents tissus de l’organisme ! Un sein contre un coeur  débouchant sur une possible explication de la prévalence du cancer pour le premier chez la femme. Mais peut-être aussi cet espoir si solidement ancré bien que toujours déçu de la possibilité d’une action sur le vieillissement  humain. Quoi qu’il en soit voici encore une démonstration que le temps reste une dimension bien capricieuse. On se demandait déjà que pouvait signifier certaines expressions comme :  vivre avec son temps, prendre son temps,  donner du temps au temps  ! Mais aujourd’hui , de plus, que faudra-t-il penser  de l’expression  ne pas faire son âge sans parler de cette autre prendre de l’âge !

 

 

 

Face à face

samedi, octobre 26th, 2013

Peut-on parler de coïncidence quand paraît le 21 octobre l’article “Introducing patients to animal research”, (http://www.insight.mrc.ac.uk/2013/10/21/introducing-patients-to-animal-research/) et que dans le même temps  les médias  se font le relais du “Droit des animaux : le manifeste de 24 intellectuels pour un changement du statut juridique de l’animal” ( http://www.huffingtonpost.fr/2013/10/24/24-intellectuels-changement-statut-juridique-animal_n_4149765.html). S’il est en effet devenu normal aujourd’hui de refuser le concept de l’animal machine du siècle de Descartes, il n’en reste pas moins vrai que certaines pratiques prêtent encore à discussion. Ainsi en est-il en particulier de l’expérimentation animale malgré la mise en oeuvre d’améliorations techniques qui témoignent du changement de regard qui transforme une chose en un sujet. Dans la mesure où il n’est pas encore possible d’éviter totalement la participation animale à la recherche, la démarche qui consiste à expliquer le pourquoi du comment représente une solution raisonnable que l’on pourrait peut-être adopter. Il n’y a plus qu’à expliquer mais le prêche pour être efficace nécessite souvent une forte audience comme en témoigne l’impact de l’audimat devenu la valeur refuge  des différents médias !

Du moustique à l’homme

mardi, octobre 22nd, 2013

Qu’il s’agisse des ancêtres des familles d’insectes comme le moustique , ou des ancêtres de la famille des hominidés, la paléontologie peut sauter allègrement d’un fossile  à l’autre à condition qu’elle ait un matériel d’étude à sa disposition. Il semble bien que d’une façon générale, les découvertes permettent le plus souvent d’apporter des rectifications en ce qui concerne  les données temporelles. Et ces rectifications font plonger les racines des uns et des autres de plus en plus profondément. Ainsi en est-il de celui auquel appartenait le crâne  récemment mis à jour en Géorgie (Ancient Georgian Ancestors, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/37913/title/Ancient-Georgian-Ancestors/). La fourchette reste néanmoins relativement large, entre 2.6 millions et 10 000 ans ! Mais ce que l’on ressent à la lecture de l’article c’est le sentiment de jubilation des auteurs s’émerveillant de la préservation et donc de la qualité de l’objet sur lequel ils ont été amenés à travailler ce qui leur permet d’envisager un réexamen d’espèces classées antérieurement comme différentes. Les résultats obtenus par extrapolation ou par raisonnement analogique sont rarement conclusifs c’est à dire définitifs, ils restent néanmoins une étape indispensable dans l’attente, plus ou moins longue, de ce que chacun cherche, avec plus ou moins de bonheur : la preuve alors qualifiée d’indiscutable.

A la carte il y a quarante six millions d’années

dimanche, octobre 20th, 2013

Dans le cadre d’une enquête, tout le monde sait combien il est difficile de se souvenir exactement de faits anciens surtout lorsque ceux-ci ne revêtent que peu d’importance. C’est la raison pour laquelle retrouver les restes d’un repas datant de quarante six millions d’années revêt un certain intérêt, même s’il s’agit d’un moustique,  à la fois en ce qui concerne  l’éthologie et  la biotechnologie (Fossilized Mosquito Blood Meal, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/37874/title/Fossilized-Mosquito-Blood-Meal/). L’un de ces deux domaines est-il plus important que l’autre ? Le jurassique a certainement vu conjointement diptères et dinosaures et il n’est que justice de connaître aussi bien le régime des premiers que celui des seconds. Mais il n’est pas non plus sans intérêt de savoir qu’un radical, comme celui de  l’hème dans le cas présent, peut encore être recueilli et étudier à la recherche d’ informations même si celles-ci doivent encore être confirmées par des approches complémentaires. Reste la question de savoir quels étaient les hôtes dont se nourrissaient ces fameux moustiques en se mettant à la recherche de traces fossilisées de piqûres desdits moustiques.

Alexander Graham Bell et les chauves souris

dimanche, octobre 20th, 2013

Alexander Graham Bell peut-il être réellement considéré comme l’inventeur du téléphone ? On pourrait se poser la question à la lecture d’un article paru dans Science, Bats use ear trumpets for social calls, (http://www.nature.com/news/bats-use-ear-trumpets-for-social-calls-1.13960). Il se pourrait que la forme en conque des feuilles dans lesquelles elles se logent permette une amplification des sons émis de l’extérieur tandis que ceux émis de l’intérieur ne seraient pas modifiés selon la même échelle d’intensité. On pourrait donc imaginer que cette amplification représente une amélioration dans les échanges venant de l’extérieur donc dans la vie sociétale de la chauve souris. Le hic c’est que les feuilles ne pouvant conserver leur forme au delà de vingt quatre heures, les locataires doivent changer d’habitat tous les jours. Et puis surtout, l’interprétation de l’homme peut-elle recouvrir l’intentionnalité d’une chauve souris en ce qui concerne les rapports avec ses congénères ?

La madeleine de Proust

dimanche, octobre 13th, 2013

1896, Matière et mémoire :  ” …Le souvenir ne surgit qu’une fois la perception reconnue “, 1913, A la recherche du temps perdu : ” … La vue de la petite madeleine ne m’avait rien rappelé avant que je n’y eusse goûté …” 2013, Let it Linger ” … Prolonged responses to odors, called afterimages, may originate in the brain, rather than in the nose … Et la réponse vint …. de la souris ((http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/37611/title/Let-It-Linger/) . Il existe bel et bien une permanence des perceptions qu’elles soient visuelles, tactiles, auditives, gustatives, ou  olfactives. En fait, plus rémanence que permanence cette fonction serait à mettre sur le compte de neurones corticaux et non pas sur celui des neurones sensoriels activés lors du stimulus spécifique. Cette démonstration (certes chez le rongeur) vient mettre un terme à la question posée quant à l’interprétation de ce type de souvenir si prégnant chez Proust et que chacun a pu expérimenter à de nombreuses reprises.

 

Calculer un coût …..

dimanche, octobre 13th, 2013

Les anomalies d’origine mendélienne parce qu’elles restent rares rapportées à l’ensemble de la population représentent aussi un facteur de retard diagnostic  responsable de multiples préjudices aussi bien chez le jeune enfant que chez l’adulte. Il existe pourtant un moyen d’y remédier (Clinical Whole-Exome Sequencing for the Diagnosis of Mendelian Disorders, http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1306555?query=neurology-neurosurgery) grâce à une technique encore récente : le séquençage exomique complet. Il s’agit rien de moins que de dégager les anomalies au niveau de la partie codante de l’ADN, c’est à dire des exons (excision des introns au moment de la transcription de l’ADN). La méthode est lourde et les résultats pourraientde ce fait, sembler relativement pauvres. Pourtant sur 250 cas cliniques, le diagnostic moléculaire a pu être établi dans 25% des cas. Même s’il existe encore des insuffisances de la technique par rapport à un séquençage du génome complet, le coût de cette nouvelle approche serait inférieur. Dans ces conditions la question posée est du type rapport qualité/prix dans un domaine sensible celui de la santé publique. Un certain nombre d’anomalies n’auraient pas pu être détectées auparavant, mais toutes ne l’ont certainement pas encore été. Le médecin et le politique feront-ils le même choix ?

De quel Art parle-t-on ?

lundi, octobre 7th, 2013

Pourquoi ne pas commencer  par regarder la vidéo de l’article Spew, Fly, Don’t Bother Me (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/37780/title/Spew–Fly–Don-t-Bother-Me/) voire même de la faire dérouler en marche arrière. Il n’est en effet pas indifférent de prendre connaissance progressivement de qui a et comment, réalisé ce que le lecteur découvre.  Des mouches sont-elles capables de produire une oeuvre d’art ou bien peut-on qualifier d’oeuvre d’art ce que des animaux, diptères en l’occurrence, fabriquent journellement depuis des millénaires ? Un exemple de plus dans l’intemporelle discussion sur “qu’est-ce que l’art”. Qu’a-t-on pensé en effet de l’oeuvre controversée de Marcel Duchamp, Fontaine. Que pense-t-on de l’oeuvre plus moderne encore de Merde d’Artiste de Piero Manzoni, influencée certainement par la précédente, et ce d’autant plus que ces deux réalisations peuvent parfaitement être comparées à celles de nos mouches !  Un faire dont le  but pourrait rester à définir dans un cas,  l’agir d’une physiologie incontournable dans l’autre. Les spectateurs apprécieront différemment mais on peut s’attendre à ce que certains soient sensibles aux couleurs déposées sur les toiles et les figures réalisées par cet autre type “d’artistes” ailés. Si selon Kant ” l’art est un faire (facere) dont les productions ou les résultats sont des oeuvres (opus), la nature est un agir (agere) ou un effectuer, dont  les produits sont considérés en tant qu’effets “, il n’en reste pas moins vrai, que les produits de ces mouches peuvent toucher au sensible plus que certaines oeuvres humaines !