Archive for septembre, 2022

Tout s’explique, enfin !

vendredi, septembre 23rd, 2022

La mère et son foetus, que n’a-t-il pas été dit sur cette symbiose à la fois si naturelle et si surnaturelle. La science vient, est-on endroit de parler ainsi, de faire un pas sur le chemin qui explore les liens que tisse ce couple si particulier. Quarante et une semaine de cohabitation d’une extrême proximité, des liens anatomiques et physiologiques, mais aussi des liens sensoriels qui se développent créant un jeu d’interdépendance difficile à décrypter. La maturation progressive du système nerveux permet à l’embryon puis au foetus d’acquérir progressivement des connaissances qui s’exprimeront à la naissance par certaines capacités qu’à le nouveau né, comme celle de reconnaître la voix de sa mère. Il est évident que les recherches faites dans ce domaine sont venues nourrir le débat concernant l’inné et l’acquis dont Piaget et Chomsky, par exemple, ont débattu avec ardeur en 1975 à propos du langage. L’article “Taste of kale makes unborn babies grimace, finds research” (https://www.theguardian.com/science/2022/sep/22/taste-of-kale-makes-unborn-babies-grimace-finds-research), peut sembler “horriblement” prosaïque. Il n’en reste pas moins vrai qu’il pourra aider, plus tard, celui qui affirme son refus d’un met particulier. Si le foetus grimace de déplaisir quand sa mère absorbe du chou frisé mais qu’il sourit lorsqu’elle absorbe des carottes, il est à parier que plus tard il ne se précipitera pas sur le premier des deux ! Il ne peut être question de réaliser autant d’échographies 4D qu’il existe d’aliments de goût différent, mais il est évident que bébé peut déjà avoir des goûts bien arrêtés et le faire savoir !

Le monde hypothétique

dimanche, septembre 18th, 2022

Pourquoi ne parle-t-on que de monde virtuel et jamais de monde hypothétique ? Le premier est “un monde artificiel crée par un logiciel informatique” que plusieurs utilisateurs peuvent partager. Les lois qui le régissent peuvent être celles du monde ordinaire mais aussi s’en émanciper totalement. Le second est la propriété exclusive de chacun “il inclut tout ce que nous savons ou pensons savoir. Cela inclut notre interprétation du passé et nos attentes pour l’avenir, nos projets et nos préjugés.” (https://traumatheory.com/the-assumptive-world-theory-of-trauma/). Or si le premier n’a normalement que peu d’impact sur la vie quotidienne, le second en a au contraire beaucoup car il est constitutif des relations para-sociales. Aujourd’hui le décès d’une souveraine connue dans le monde entier est la cause d’un chagrin qui s’exprime publiquement “urbi et orbi” (Why are people grieving for a queen they never met?) riche en signes d’une affliction réelle. Bien qu’il s’agisse d’une personnalité hors d’atteinte pour le commun des mortels, ceux-ci ressentent un véritable sentiment de deuil, de perte comparable à la perte d’un proche. Ainsi ce deuil d’une souveraine est-il la partie émergée de de ce monde hypothétique avec lequel chacun vit sans le savoir. Inconnu de chacun il constitue pourtant une bulle de vie qui se manifeste par sa rupture quand survient un évènement qui brise les hypothèses sur lesquelles il s’est construit. Ce monde hypothétique serait alors l’équivalent de barrières protégeant l’individu d’une liberté absolue et terrifiante selon Kierkegaard (https://traumatheory.com/the-assumptive-world-theory-of-trauma/). Ce qui retient l’attention dans le concept de traumatisme, c’est que perte de sens est synonyme de disparition du monde hypothétique ! A-t-on vraiment besoin d’explorer des mondes virtuels ?

C’est quoi le mieux ?

vendredi, septembre 9th, 2022

Deux nouvelles possibilités à expérimenter si l’on veut vivre plus dangereusement mais sans pour autant adopter un masque de réalité virtuelle. Si l’on veut “doper” ses capacités mémorielles, on peut dors et déjà faire appel à l’utilisation du courant électrique (Electrically Zapping Specific Brain Regions Can Boost Memory). Cette technique pourrait à certains, parmi les plus anciens, rappeler de mauvais souvenirs (sans jeu de mot) car ils ne peuvent avoir oublié la technique de l’électro choc pratiquée dans certaines circonstances en psychiatrie. Méthode “barbare” dont on ne connaissait pas le mode d’action et dont les résultats peuvent toujours être considérés comme variables ! La différence avec la méthode utilisée est le choix de la zone stimulée et la fréquence parfaitement définie. Mais si contrairement à la sismothérapie, les résultats sont convaincants on ne sait rien du/des processus responsable(s). On peut également jouer à se faire peur (How Fear Restructures the Mouse Brain) et là, ô miracle, la capacité de stockage des informations augmentent, mais attention, il ne s’agit encore que de la souris ! Quoiqu’il en soit, a condition de préciser exactement de quelle mémoire il s’agit, ce qui est indispensable, il existerait deux techniques pour agir sur les capacités mémorielles : une stimulation électrique, mais pas n’importe laquelle ou bien une mise en situation de peur, mais peut-être pas non plus n’importe laquelle ! Le choix va s’avérer cornélien !

Rencontre avec son double !

vendredi, septembre 2nd, 2022

Bien que, ou peut-être parce que justement une telle rencontre est peu fréquente, la vulgate assumait qu’il était particulièrement peu recommandé de rencontrer son sosie, sous peine d’une mort imminente. Quand il s’agit de jumeaux, l’avenir est moins noir, encore que la gémellité chez les anciens s’accompagne souvent d’avenirs brisés, dont le plus connu est peut-être celui de Romulus et Remus, mais dont Clytemnestre et Castor sont également des représentants malheureux. Dans l’étude “Look-alike humans identified by facial recognition algorithms show genetic similarities” (https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2211124722010750), aucun mauvais présage à redouter mais une information, peut-être pas si inattendue que cela. Aujourd’hui, le thème est à la mode puisque la recherche de ses ancêtres se double de celle de ses sosies, à partir de sites dédiés. Mais existe-t-il “une explication génétique de ces étonnantes paires d’individus semblables” ? L’étude repose sur l’utilisation de logiciels de reconnaissance faciale à partir desquels a été pratiquée une analyse génétique comparative. Les résultats ont montré que plus les morphotypes de deux individus sont proches, plus ils partagent de similitudes génétiques. Heureusement, ces individus étudiés n’avaient pas d’ancêtres communs. L’échantillonnage est encore petit, néanmoins, il semble bien que les différences relèvent des processus de méthylation de l’ADN, ainsi que du microbiome de chacun , deux données qui s’inscrivent dans le domaine de l’épigénétique. Sans entrer dans l’étude d’autres propriétés que celle qui s’intéresse à la construction corporelle, voilà une nouvelle façon d’aborder la problématique de l’inné et de l’acquis !