Archive for octobre, 2014

Transmissibilité

mardi, octobre 28th, 2014

carac_photo_1Si l’homme de la rue a pratiquement abandonné le concept de  l’anthropocentrisme, en même temps que celui du géocentrisme, après Copernic, et surtout Galilée, auquel on attribue le célèbre “E pur si muove “, il n’en reste pas moins vrai que l’on est en droit de se poser la question de savoir s’il a également abandonné le concept d’anthromorphisme quand on relève dans cet extrait de l’article : Quid d’une transmission par voie respiratoire et/ou aéroportée du virus ? ( http://www.jim.fr/medecin/actualites/evenements/e-docs/ebola_quid_d_une_transmission_par_voie_respiratoire_et_ou_aeroportee_du_virus__148235/document_actu_pro.phtml) “” Une grande majorité de spécialistes du virus Ebola considèrent cependant que la probabilité d’une mutation offrant au virus la possibilité de se transmettre par voie aérienne demeure extrêmement faible. Récemment, la revue Nature, sur la base de l’expertise de nombreux chercheurs estimait même une telle évolution « hautement improbable ». Principale raison : le virus Ebola ne nécessite pas un tel changement pour se montrer déjà fortement redoutable.“Sa méthode de transmission est déjà terriblement efficace » remarque ainsi William Schaffner, expert en maladies infectieuses à l’université de Vanderbilt qui remarque encore qu’aucune mutation aussi radicale n’a été observée jusqu’alors en virologie. Il ajoute que, jusqu’à aujourd’hui, l’hypothèse d’un tel mode de transmission n’a jamais eu besoin d’être invoquée pour expliquer certaines contaminations. « Tout ce qui se passe maintenant peut être facilement expliqué par des transmissions de personne à personne, via un contact corporel. Nous n’avons pas besoin d’évoquer quoi que ce soit d’autre », conclue le spécialiste “”. N’est-il pas impressionnant de lire encore aujourd’hui qu’un agent infectieux n’a pas besoin d’une mutation qui améliorerait son pouvoir délétère puisqu’il est déjà suffisamment redoutable pour l’homme tel qu’il est. On croit encore entendre ces anciens, pas si anciens en fait, qui affirmaient qu’un agent bactérien n’avait pas intérêt à détruire l’organisme dans lequel il s’était introduit puisque cela entraînerait de ce fait sa propre disparition ! Anthropomorphisme quand tu nous tiens !

 

Honneur aux mitochondries !

lundi, octobre 20th, 2014

mitochondrial_eve_durerDécrite par Kölliker en 1857, dans le muscle parce qu’elle y est particulièrement abondante,  la mitochondrie n’en finira jamais de faire parler d’elle. Ayant peut-être pénétré dans la cellule à la manière des envahisseurs des films de science fiction, mais manifestement dans un but pacifique,  elle est surtout, depuis 1987 ( Rebecca L. Cann, Mitochondrial DNA and human evolution) devenu un outil indispensable. C’est par le biais de son ADN, qu’elle est aussi une alliée fidèle de nombreuses enquêtes, que l’on peut toutes qualifier de policières. Qu’il s’agisse d’enquête criminelle ou d’enquête historique, la question principale reste la même : caractériser un individu. C’est ainsi que l’on peut cheminer de plus en plus profondément dans le temps, passant des ossements de la famille impériale de Russie, au cœur présumé de Louis XVI, conservé à Sant Denis, puis plus récemment au crâne d’Henri IV. Aujourd’hui,  l’homme dont on parle et que l’on devine dans son milieu naturel, se positionnerait comme le plus proche en terme de similitude génétique avec l’Eve mitochondriale (Found closest link to Eve, our universal ancestor, http://www.newscientist.com/article/mg22429904.500?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2014-1016-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.VEUi011xlYc). Le saut entre la première qui se situe entre 200000 et 1000000 ans et le second plus contemporain d’Alexandre le Grand est certes immense, mais c’est aussi la vision la plus approfondie en terme de génétique du lien entre tous les humains vivants. En 1929 (P. BOIN,  Eléments d’histologie, Tome 1,  Presse Universitaires de France, pp 334)  devant l’ubiquité de ce très petit élément figuré intracellulaire, se posait la question de savoir si la mitochondrie possédait une signification physiologique particulière, même aujourd’hui, on ne répond  peut-être qu’à une partie de la question !

Caecotrophe ou coprophage

mercredi, octobre 15th, 2014

schiele-egon-selbstbildnisLe caecotrophe est celui qui ingère des” excréments mous entourés de mucus”. Ainsi les léporidés récupèrent-ils des nutriments mais aussi des microorganismes aussi bien bactériens que fungiques qui y sont contenus et ils vont utiliser cette deuxième ingestion pour une deuxième traversée du tube digestif. Il convient de rappeler que ces animaux possèdent un volumineux caecum particulièrement riche en enzymes et microorganismes. Le coprophage est celui qui ingère les fèces définitives. Il s’agit d’un processus de recyclage de la matière organique que réalisent certains animaux comme les diptères, coléoptères ou les lombrics. Mais il existe également dans certaines conditions une coprophagie complémentaire qui permet de rétablir une flore intestinale en cas de désordre digestif, une thérapeutique adaptée en quelque sorte. L’essai thérapeutique décrit dans l’article de Ilan Youngster et col, Oral, Capsulized, Frozen Fecal Microbiota Transplantation for Relapsing Clostridium difficile Infection (http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=1916296) ne semble pas très éloigné de cet exemple naturel. En effet il s’agit pour des patients souffrant d’infections récidivantes à Clostridium d’ingérer sous forme de capsules des matières fécales de volontaires sains. Si la méthode peut paraître “rebutante” les résultats semblent “prometteurs“. Observer la nature pour la comprendre puis la copier semble vérifier l’adage selon lequel “la nature, il n’y a que cela de vrai ” !

C’est pas moi …..

mardi, octobre 14th, 2014

image-3Le franglais comme la novlangue ont leurs utilisateurs et leurs détracteurs, mais qu’en est-il de certains mots d’un vocabulaire imagé et rigoureusement français des siècles précédents  ? Ainsi aujourd’hui sait-on encore ce que signifie le mot “pucier “!  Peut-être serait il bon d’en expliquer la signification car il se pourrait bien que ce substantif revienne d’usage courant. Quand l’argot touche à l’universel, on se pose la question de savoir pourquoi ! ArgotPucier :  de puce avec le suffixe -ier, allusion au fait que le lit peut parfois être l’« habitat » de la puce (Wiktionnaire),. Universel :  la part de l’homme dans l’évolution. L’article  d’Emily Monosson pourrait y répondre. Si  le pucier d’hier  n’a disparu que pour réapparaitre plus vivant que jamais, c’est parce que l’homme compte pour une part à la fois  non négligeable mais aussi difficilement quantifiable dans les processus de l’évolution  (Sleep Tight, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/41005/title/Sleep-Tight/) ! Qu’il soit impliqué depuis la nuit des temps, en substance depuis son apparition semble une évidence, la sélection naturelle aurait un sens restreint si l’on n’entendait par là qu’une nature dont l’homme serait absent, puisqu’il fait partie intégrante de la dite nature. Pour ne pas aller jusqu’à la position qui voit dans la disparition de l’homme la survie de la terre, il sera toujours bon de continuer à recenser pour les minimiser au mieux les facteurs humains impliqués. Ce qui aurait aussi  par retour un effet utile pour l’homme en propre !

Une autre “manif pour tous”

dimanche, octobre 12th, 2014

png_dessin343_titom_picto_couleurs_papiers_manifestationPeut-être n’aurait on pas le droit d’utiliser le même slogan que celui qui fait la une des médias depuis 2012, puisqu’il s’agit d’un collectif  déclarée en préfecture le 2 novembre 2012 avec publication au Journal officiel (loi de 1901) le 17 du même mois. Pourtant c’est bien ce à quoi invite à penser l’article de  Amaya Moro-Martin (A call to those who care about Europe’s science, http://www.nature.com/news/a-call-to-those-who-care-about-europe-s-science-1.16086?WT.ec_id=NATURE-20141009). Dernièrement il était question de l’indéfectible besoin de l’Europe exprimé haut et clair par la communauté scientifique écossaise à l’occasion du référendum du 18 septembre 2014, fraction  résolument opposée à une scission avec l’Angleterre. Aujourd’hui, c’est l’Espagne qui parle par la voix de Amaya Moro Martin ( From the Diary of a Spanish 21st Century Emigrant, http://newparadigm.schillerinstitute.com/media/amaya-moro-martin-from-the-diary-of-a-spanish-21st-century-emigrant/) alors que ce pays vit également une demande de séparation de la part de sa province catalane (http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/ecosse-catalogne-en-europe-les-separatistes-donnent-de-la-voix_1570274.html). C’est la phrase La recherche ne peut suivre les cycles politiques (Research cannot follow political cycles) qui doit faire consensus. Pourquoi même ne pas y introduire l’adverbe “aucunement” pour bien signifier qu’il ne s’agit pas d’un consensus mou. Dans la recherche comme dans d’autres domaines, il semble bien que les restrictions budgétaires ne soient pas le meilleur moyen d’une relance de l’activité, et en bout de chaîne du bien être de chacun. On peut ne pas être d’accord avec la thèse d’Orwell selon qui le progrès n’est pas synonyme de “bonheur”, il n’en reste pas moins vrai que sa recherche ne peut être conditionnée au politique, puisqu’a priori mais aussi a posteriori l’amélioration de la vie en général est le but que tous doivent viser. Et ce bien passe par la recherche certes appliquée mais qui ne peut s’abstraire de l’étape antérieure, celle de la recherche fondamentale. Les maisons sont mieux assises sur des fondations ! Scientifiques de tous les pays unissez vous!

Je sème à tous vents

samedi, octobre 11th, 2014

229643Les éditions Larousse ont été créées par Pierre Larousse en 1852 et c’est le dessinateur Emile Auguste Reiber qui invente le “pissenlit” associé à la devise Je sème à tous vents. Ce personnage féminin qui souffle sur les aigrettes d’un Taraxacum, représente à la fois un joli symbole, celui de la femme qui permet l’ensemencement grâce à son souffle  et montre dans le même temps la propriété qu’ont certaines plantes de disperser leurs graines dans un souffle d’air. C’est l‘anémochorie et dans le cas des pissenlits , les graines  contenues dans des capsules, plates, sèches et légères (akènes), parfois munies de « parachutes », sont  portées par le vent sur des  distances variables. L’étude de ce phénomène vient d’expliquer le mécanisme par lequel cette dispersion peut avoir lieu (Image of the Day: Windblown Weed, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/41166/title/Image-of-the-Day–Windblown-Weed/Turbulence-induced resonance vibrations cause pollen release in wind-pollinated Plantago lanceolata L. (Plantaginaceae),  http://rsif.royalsocietypublishing.org/content/11/101/20140866), en image et avec le texte. Ce sont les turbulences atmosphériques qui vont induire l’entrée en résonance des graines du pissenlit en l’occurrence. Mais le phénomène n’est pas identique à lui même au fur et à mesure du temps.  Chaque dispersion incomplète laisse une tige plus “légère” qui se courbant différemment sous le souffle du vent dispersera différemment les graines restantes et ainsi de suite jusqu’à la dernière ! Faut-il l’expliquer quand on fait souffler les enfants sur des graines de pissenlit !

Discours numérique

mercredi, octobre 8th, 2014

mensonge-56267Aujourd’hui si le discours s’est déplacé d’un interlocuteur réel à un interlocuteur virtuel, il est loin de s’en être trouvé amoindri. On pourrait même affirmer sans se tromper beaucoup, qu’il est devenu assourdissant sur les réseaux dits sociaux. Le discours scientifique ne s’est pas désolidarisé de cet état de fait et participe largement au bruit ambiant. Si l’on fait volontairement abstraction des discours proposés par les médias radiophoniques, télévisuelles ou journalistiques qui s’abstiennent trop fréquemment de consulter les points de presse officiels sans doute trop exacts pour eux, il existe sur les réseaux sociaux de véritables  échanges en temps presque réel. L’intérêt de ces échanges vient surtout des sujets abordés,  recherches encore non finalisées, résultats préliminaires, premières expériences. Certains de ces échanges se situent dans le cadre de la polémique comme celui récent sur les cellules STAP. Les protagonistes y trouvent ou non un débat fructueux, certains d’entre y sont particulièrement favorables tandis que d’autres s’y refusent encore (pour quelles raisons ? ). Il est néanmoins réconfortant de savoir qu’une telle démarche existe (Setting the Record Straight, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/41056/title/Setting-the-Record-Straight/) puisqu’il s’agit en fin de compte de rendre audible la place du discours dans la société d’aujourd’hui. Il est probable qu’il s’agit là sinon de la seule, du moins de l’une des méthodes les plus appropriées pour faire que l’instantanéité des informations n’interdise pas la réflexion,  peut-être un outil pour ne plus berner autrui même s’il ne s’adresse qu’à un public restreint ! Il est toujours bon de se remettre en mémoire l’affaire Sokal, puis Sokal et Bricmond (Transgresser les frontières : vers une herméneutique transformative de la gravitation quantique,  1996), véritable arnaque intellectuelle et scientifique montée de toutes pièces par les auteurs, qui désiraient montrer combien les vérifications sont nécessaires avant publication. La mise en ligne de leur texte aurait peut-être fait réagir bon nombre d’internautes !

Dans le même ordre d’idée que précédemment …….

lundi, octobre 6th, 2014

files-php1Une autre question et pas des moins négligeables, doit-on passer outre les préceptes de la nature ? En d’autres termes, est-on en droit de vouloir améliorer les conditions du vieillissement, phénomène oh combien naturel et oh combien universel ! Si l’on considère ce  phénomène comme naturel, il s’agit alors d’une action de remédiation, d’une amélioration ce qui équivaut à une modification, une altération du cours normal de la vie en général. Ce sont les questions que l’on peut se poser à la lecture des deux articles suivants : Everyday drugs could give extra years of life (http://www.newscientist.com/article/mg22429894.000-everyday-drugs-could-give-extra-years-of-life.html?full=true#.VDE7DV1xlYd) et Life-extending drugs take humanity into new territory (http://www.newscientist.com/article/mg22429893.100-lifeextending-drugs-take-humanity-into-new-territory.html#.VDE7Zl1xlYc). Si l’on peut (doit) s’interroger sur le bien fondé de certaines applications de la biotechnolgie (cf  postprécédent), qu’en est-il de ces molécules qui transformeraient une vieillesse quelconque en une vieillesse plus heureuse ? S’il s’agit de substances déjà utilisées, on pourrait l’interpréter comme le détournement du but poursuivi. S’il ” faut manger pour vivre et non vivre pour manger “, doit-on pour autant transformer “le soigner pour vivre en vivre pour se soigner” ? Il est certain que dans cette voie, le médicament prendrait une toute autre dimension puisqu’il ne s’agirait plus de remédier, ce qui est l’essence même de la médicalité, mais d’améliorer ce qui pourrait être interprété comme un dévoiement du domaine précédent !  Si l’homme est programmé dans sa durée de vie, peut-on considérer qu’il y a atteinte à la nature , voire une attitude contre nature quand la médecine tend à permettre que la durée ne soit pas amputée et se déroule dans de meilleures conditions. Là est la question !

Un débat dépassé ?

dimanche, octobre 5th, 2014

dessin-bioniqueC’est un “vieux” débat que celui qui insiste sur l’opposition entre la prothèse et l’implant quand on se situe dans le cadre de la médecine curative. Un exemplaire du Scientist dans sa totalité, traite de la vision, avec en particulier quelques unes des avancées techniques dans ce domaine. Certains de ces articles sont à lire en raison de leur implication dans un possible future de différents types de cécités (The Bionic Eye, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/41052/title/The-Bionic-Eye/). Sous le qualificatif d’œil bionique, il s’agit de montrer comment à partir de l’anatomie des tuniques de l’œil mais aussi de la cytoarchitectonie rétinienne, différents types de prothèse peuvent être proposés pour  une récupération qui tout en restant certes partielle, améliore de façon sensible une vision défectueuse voire inexistante. Et c’est là où se situe justement la question première à propos de  la prothèse et de l’implant, pas tant à propos de  la définition (selon le Larousse Médical), mais plutôt en ce qui concerne le patient lui même. Si l’on sait depuis les premières greffes du cœur qu’il n’est pas nécessairement aisé de faire du cœur greffé son cœur, existera-t-il un problème particulier à la mise en place d’un appareillage spécifique. Quand on se souvient que le PR Sicard (Président du Comité consultatif national d’éthique de 1999 à 2008),  n’était pas favorable à la recherche systématique des défauts de l’audition chez les nouveaux nés en vue d’un possible implant cochléaire (année 2008), on pense à de nouvelles réticences à propos de cette biotechnologie. N’est-il pas, au moins, aussi important de savoir ce qu’en pensent les intéressés ?