Qu’est-ce qui sépare la résistance de la tolérance ? Il ne s’agit aucunement de poser une question d’éthique, mais de considérer le problème que peuvent poser les bactéries et auquel il leur arrive de répondre d’une manière dommageable pour l’homme. De quoi parle-t-on dans l’article, Evolving Antibiotic Tolerance, (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/40348/title/Evolving-Antibiotic-Tolerance/) : d’un comportement des germes différent de celui de la résistance aux antibiotiques, phénomène apparu avec l’utilisation même des dits antibiotiques. Les causes et mécanismes de résistance sont multiples, mais il convient de leur adjoindre le(s) mécanisme(s) dit(s) de tolérance. Il s’agit simplement d’une modification du temps de latence pendant lequel le germe reste en état de dormance en attendant des temps meilleurs pour se réveiller ! Ce processus rappelle celui plus général que certaines formes de vie adoptent normalement lorsqu’il leur faut “vivre au ralenti” ce qui rappelle, également, le phénomène de l’hibernation pratiqué par un certain nombre d’espèces animales. Or dans la mesure où résistance et tolérance peuvent se développer indépendamment, il peut ne pas être sans conséquence d’évoquer d’emblée une résistance lorsque le traitement antibiotique choisi, se révèle inefficace. Enfin, puisque rien n’est simple, la tolérance peut également évoluer. Il ne reste donc plus qu’à reconnaître, comme pour la résistance, les facteurs impliqués dans la tolérance. Et pour finir, trouver comment manipuler au mieux les deux processus pour le meilleur résultat chez le patient, en espérant qu’il se dégagera une norme applicable à tous, ce qui est loin d’être certain !
Archive for juin, 2014
Résistance ou tolérance ?
lundi, juin 30th, 2014Vérifier oui, mais quand ? ?
vendredi, juin 27th, 2014Ne pas laisser son médecin faire n’importe quoi pourrait sembler une évidence, tandis que ce qui ne l’est pas, serrait que son médecin pourrait faire n’importe quoi !! Après avoir pris connaissance des sept précautions “essentielles” aux quelles il convient d’être parfaitement attentif, on espère qu’il n’en est pas d’autres qui auraient été malencontreusement oubliées (Dr No: Seven things you shouldn’t let your doctor do,http://www.newscientist.com/article/dn25787-dr-no-seven-things-you-shouldnt-let-your-doctor-do.html?full=true#.U62URJR_uSo). A la lecture de chacune des précautions à prendre, on peut se dire que l’on pourrait effectivement penser à chacune d’elles, mais surtout, on préférerait que pas un seul médecin (digne de ce nom) ne tombe dans les pièges dénoncés. A part peut-être, le premier d’entre eux, pour lequel l’étiologie ne semble pas très claire mais qui de ce fait n’en est que plus troublante, les conseils semblent raisonnables : concernant l’aseptie, le choix du jour de la semaine (!), le choix de la nouveauté à tous prix. Par contre en ce qui concerne la réanimation avec massage cardiaque externe, la question se pose réellement. Pour terminer de façon plus futile, rappelons que selon le bon docteur Knock “tout patient est un malade qui s’ignore” ce qui fait les beaux jours des trop fameux “check up” !
.
Science et Nature
mercredi, juin 25th, 2014Depuis l’Homo Sapiens le bien nommé, Dame Nature ne cesse d’inspirer la Gente Humaine, et il ne se passe pas une semaine que de nouvelles applications ne voient le jour pour le plus grand plaisir du tandem théoricien/technicien. Tous les domaines peuvent être champs d’investigations ce qui ne surprendra personne étant donné l’infinité des modèles proposés. Deux exemples parmi tant d’autres, apparemment sans rapport de prime abord, mais qui méritent plus qu’un simple regard. L’un concerne la microrobotique (Insect-Inspired Sensors Improve Tiny Robot’s Flight, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/40278/title/Insect-Inspired-Sensors-Improve-Tiny-Robot-s-Flight/) , l’autre les champignons (Re-examining Rots, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/40319/title/Re-examining-Rots/). Dans ce dernier, il s’agit de tirer tous les profits possibles de deux sous classes du règne des champignons lignolytiques (Botryobasidium botryosum, Agaricomycetidae). Le premier s’intéresse à l’ocelle ( un œil simple de quelques arthropodes qui permet de capter les variations de luminosité) comme organe responsable de la stabilisation du vol rapide des insectes. Pourquoi les champignons lignolytiques : l’avenir de l’économie biotechnologique, mais pas uniquement, puisque l’étude s’ouvre une possible modification d’une classification dont les débuts remontent au XVI° siècle. Pourquoi l’ocelle : améliorer les performances de la macrorobotique grâce à la microrobotique en particulier en terme de cinétique, mais pas seulement, améliorer la compréhension de la stabilisation en vol de certains insectes comme le bourdon. Dans ces deux exemples, l’étude de la nature peut s’écrire dans un livre où le progrès humain profite à l’homme et à la nature.
Médecine des possibles
mardi, juin 24th, 2014Parce qu’il ne faut pas confondre probable, possible et acquis, parce qu’il ne faut pas croire tout ce qui se dit ou s’écrit, mais aussi parce que l’impatience de celui qui ne comprend pas pourquoi la maladie, il y aura toujours place pour le charlatanisme. Si le magnétisme thérapeutique prôné par Messmer au XVIII° siècle restait, somme toute, peu efficace il était aussi peu délétère parce que la technique utilisée était rudimentaire. Il n’en est plus de même avec la médecine scientifisée d’aujourd’hui. Si les résultats positifs sont à la mesure des acquis, les effets négatifs le sont aussi pouvant de ce fait s’avérer dramatiques. Ce qui est en cause, c’est bien sur le niveau technique atteint mais aussi (surtout ?) les moyens de communication à la portée de chacun. Des moyens de communication qui troublent les deux directions qu’empruntent en sens inverse celui qui informe et celui qui recherche l’information. Ces deux directions s’inscrivent dans un rapport d’asymétrie majeur tenant au fait que l’un des protagonistes a connaissance des moyens qu’il utilise, tandis que le second est dans une position de dépendance totale de telle sorte que se trouvent face à face un prédateur assumé et une victime consentante. Même si chacun éprouve plutôt un sentiment de recul face à la mise en place d’un nouveau/énième fichier, il n’en est pas moins vrai qu’il s’agit dans le cas présent de la mise en place d’une protection indispensable du plus faible (Opinion: Thwarting Medical Tourism, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/40262/title/Opinion–Thwarting-Medical-Tourism/). Il faudrait en effet que jamais ne se pose la question de savoir comment choisir entre médias corrupteurs, médecins complices et patients abusés !
Concurrence et collaboration
mardi, juin 17th, 2014Si l’homme est un loup pour l’homme, il est certain que, le chercheur étant un homme il s’en suit que le chercheur est un loup pour le chercheur ! Qu’aujourd’hui un article paraisse concernant ce double visage de la recherche (Simultaneous Release, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/40047/title/Simultaneous-Release/), concurrence et collaboration, pourrait laisser croire que les acteurs sont devenus matures. En fait il n’en serait rien. DEMONSTRATION. Pour le Littré (Dictionnaire de la langue Française, Gallimard-Hachette, 1967), le terme de “concurrence” est ainsi défini : prétention de plusieurs personnes à un même sujet, tandis que celui de “collaboration” est défini par : participation à un travail littéraire. Si l’on prend la peine de chercher un peu plus avant dans le temps en ouvrant, par exemple le Gaffiot (Dictionnaire illustré Latin-Français, Imprimeur E. PIGELET,1955), la signification respective des deux termes pourrait sembler légèrement différente. Ainsi pour “concurro, on relève : courir de manière à se rassembler sur un point et pour “cum laborare” : travailler de concert. Si depuis toujours, à l’exception de certains esprits plus tentés par la rupture épistémologique, l’ensemble du monde de la recherche suit des chemins parallèles mais plus en évitant son voisin qu’en cherchant à le rencontrer, la signification antinomique des deux termes, concurrence et collaboration, se justifie de facto . Pourtant grâce à Félix Gaffiot (1870–1937) dont on ne sait pas si les auteurs de l’article suscité ont pris connaissance, il devient évident qu’il n’y a en fait aucun problème a utiliser simultanément les deux termes, concurrence et collaboration, puisque il existe un point de rassemblement pour tous ceux qui travaillent de concert ! Resterait le problème de la compétition ! Mais selon les mêmes sources : competitio de competo : se rencontrer au même point . Où l’on voit qu’il n’est jamais inutile de revenir aux fondamentaux ! CQFD
De Darwin à Watson et Crick : l’évolution en question
mercredi, juin 11th, 2014Après que Linné, au XVIII° siècle, eût inventé une classification systématique dite taxinomique, basée sur des critères de ressemblance morphologique et d’affinités (encore très anthropomorphique !), ce fut au tour de Darwin de proposer au XIX° siècle, sa théorie de l’évolution, basée sur le concept de sélection naturelle et de l’évolution adaptative qui s’en suit. Ainsi va s’imposer, plus ou moins facilement, l’idée qu’une descendance modifiée résulte de mutations ayant pour but l’ (les) adaptation(s) nécessaire(s). Ces deux théories ne sont pas si éloignées qu’il y parait, puisque les critères de ressemblance de la première ont nourri le concept d’homologie (anatomique, embryologique ….) qui tient compte des ressemblances entre des caractères de deux espèces ayant des ancêtres communs. L’homologie a vu son domaine s’accroitre quand sont apparus les termes de gènes homologues : gènes qui dérivent d’un ancêtre commun et synthétisent des protéines très proches. Ces gènes homologues peuvent appartenir (par exemple) à des espèces aussi différentes que l’homme et la souris ou la drosophile. Ces gènes homologues peuvent en outre être conservés comme les gènes du développement, déjà connus entre l’homme et les espèces précédemment citées. Mais, c’est toujours possible entre l’homme et le corail comme le montre l’article récent paru dans PNAS, Evolution of TNF-induced apoptosis reveals 550 My of functional conservation, http://www.pnas.org/content/early/2014/06/04/1405912111.abstract?sid=3ac4b4e8-fefd-470e-ba51-a285c6bdff5b), et rapporté sous le titre Ancient Apoptosis, dans http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/40163/title/Ancient-Apoptosis/). Cette notion de conservation est particulièrement importante puisqu’elle permet de tracer des voies à travers le temps, et entre l’homme et le corail c’est un véritable abime temporel qui se dessine. En effet, si ligands et récepteurs du TNF sont présents chez le corail il y a 550 millions d’années, ils ont disparu chez les arthropodes alors qu’ils se retrouvent chez l’homme ! De quoi envisager une diversification particulièrement importante au cambrien, il n’y aurait qu’un pas (de géant !). Mais outre cette plongée dans le temps qui repositionne les différentes espèces, il faut être conscient que la complexité n’est pas le propre de l’homme, et que ce dernier n’est pas plus abouti que le corail !
Anticythère
lundi, juin 9th, 2014Découverte en 1900, retrouvée par le commandant Cousteau lors d’une expédition en 1976, la machine d’Anticythère pourrait à elle seule, être le sujet de l’article : Wearable submarine to hunt for 2000-year-old computer (http://www.newscientist.com/article/mg22229724.300?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2014-0605-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.U5WVVV1ZpYc). C’est la raison pour laquelle après avoir apprécié à sa juste valeur l’intérêt du mode d’exploration, il est particulièrement intéressant de visionner l’émission proposée par la chaîne Arte en 2012 ( http://www.antikythera-mechanism.gr/events/exhibitions/nam-2012). On y apprend en effet ce qu’est cette machine “extraordinaire” datant de -300 à -200 ans avant JC. Qualifiée de première calculatrice mécanique, il s’agit d’un système complexe de roues dentées auxquelles correspondent des chiffres er des lettres. Les chiffres eux-mêmes se réfèrent au calendrier égyptien, aux périodes orbitales de la terre et de la lune (cycle métonique), ainsi qu’à 223 lunaisons (saros). Le mécanisme était mu par l’homme qui tournait une manivelle et avait pour but de prédire des éclipses essentiellement lunaires ainsi que, par exemple, les jeux antiques. Est-il réellement besoin de connaître le concepteur comme la date de conception ? Ce qui importe essentiellement c’est de reconnaître que la prévalence de la beauté et de l’équilibre du cosmos, dans la Grèce Antique est à la base de ce qu’elle a offert à toutes les civilisations qui lui ont succédé, la démocratie comme la recherche de ce qu’est une bonne vie, l’architecture comme la sculpture, et d’une certaine façon l’ancêtre d’une machine à calculer !
Chercher l’erreur
vendredi, juin 6th, 2014Quel était le meilleur moyen pour un jeune chercheur de connaître ce dont il serait capable ? Quel est le meilleur moyen pour un jeune chercheur de connaître ce dont il sera capable ? Avant, les travaux préliminaires, l’acceptation dans un laboratoire de renom, les publications et le rang de la signature représentaient de bons moyens pour se situer dans le monde scientifique. Tout ceci n’étant pas gage de réussite ultérieure comme chef de projet. Aujourd’hui, les travaux préliminaires, l’acceptation dans un laboratoire de renom, les publications et le rang de la signature représentent de bons moyens pour se situer dans le monde scientifique. Tout ceci n’étant pas gage de réussite ultérieure comme chef de projet (Can Publication Records Predict Future PIs?, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/40118/title/Can-Publication-Records-Predict-Future-PIs-/). La différence, puisque malgré les apparences, il en existe une, concerne l’étape intermédiaire d’une extrême importance : la réalisation d’un logiciel adapté, basé sur les données précédentes, qui ont ceci de satisfaisant c’est qu’elles restent vraies au fil du temps ! Ainsi le logiciel permet-il de d’apporter, de façon satisfaisante, la même réponse à la même question ! On est en droit de se poser, dans ce cas de figure deux questions : l’étude meritait-elle d’être faite ? pour quel résultat ? Mais on est aussi en mesure d’apporter deux réponses : la technique n’est pas nécessairement, synonyme de progrès ! l’ancien n’est pas nécessairement synonyme d’erreur !
Des tests, pourquoi faire ?
lundi, juin 2nd, 2014Quand la publicité pour des sites de rencontre devient omniprésente, pourquoi ne pas comparer les critères de sélection proposés à d’autres qui ont été testés, sinon scientifiquement, du moins à partir d’une étude portant sur un échantillonnage considéré statistiquement comme représentatif (More than just friends? 7 secret tests of attraction, http://www.newscientist.com/article/dn25636-more-than-just-friends-7-secret-tests-of-attraction.html?full=true#.U4wvj11ZpYc) ? Après avoir interrogé quatre vingt dix étudiants et relevé cent cinquante huit items, sept ont finalement été retenus. Ils sont classés par ordre de fréquence, et il semble bien que seul l’un d’entre eux, la franchise, soit nettement corrélé au sexe … masculin. L’ordre est donc le suivant : résistance, triangulation, allusion, séparation, franchise, information privilégiée, détournement. Aucun jugement de valeur particulier n’est retenu par les auteurs de l’étude à l’exception de la dernière manœuvre, qualifiée de réellement repoussante ! Chacun se fera sa propre opinion, peut-être par rapport à soi, peut-être par rapport à autrui, mais certainement jamais de façon objective !!!