Archive for avril, 2016

Arbre remarquable

jeudi, avril 28th, 2016

S’occuper des forêts constitue un des domaines de gestion de la société (Un peu d’histoire : la forêt en France au fil des siècles, http://www.developpement-durable.gouv.fr/La-gestion-de-la-foret-en-France.html) variable selon les époques et donc des besoins. La forêt, silva/sylva, c’est aussi l’opposé du champ, ager : la nature opposée à la civilisation en marche, quand l’homme commence à déboiser pour cultiver. Quelles qu’en soient les raisons, chasse aussi bien que construction, “La France périra faute de bois selon Colbert” (L’aménagement forestier en France : à la recherche d’une gestion durable à travers l’histoire, https://vertigo.revues.org/4446l’aménagement forestier reste une préoccupation constante d’autant plus prégnante qu’arbre et écologie vont aujourd’hui de paire. Or dans l’imaginaire l’arbre et la forêt peuvent tout aussi bien être accueillants que terrifiants puisqu’ils peuvent tout aussi bien protéger qu’assaillir. La sphère artistique s’en est largement fait l’écho depuis le commencement de l’humanité.  D’Aristote à Lavoisier et de Saussure jusqu’à  la biologie moléculaire du XX° siècle, photosynthèse et respiration sont devenues les qualités premières de la végétation de telle sorte que la conservation des grands et anciens arbres pourrait prendre tout son intérêt au regard de la société  dans les siècles à venir (The Unique Challenges of Conserving Large Old Trees, http://www.cell.com/trends/ecology-evolution/fulltext/S0169-5347(16)00069-0). Mais on se heurte alors rapidement à des problèmes spécifiques au sujet lui-même : définition de l’arbre grand et ancien et du fait même de son âge aux altérations que l’environnement quel qu’il soit, climatique comme géographique, imprime nécessairement au dit arbre ! Il existe néanmoins une dénomination reconnue, celle “d’arbre remarquable” (Des éléments remarquables, http://www.onf.fr/gestion_durable/sommaire/coeur_societe/espace_imagine/elements_remarquables/20080205-175042-615838/@@index.html) qui telle celle de “monument historiqueSee original image confère à ceux qui en ont été reconnus dignes, un statut comparable, à savoir d’être protégé au nom du patrimoine naturel et culturel. N’est-ce pas là, un voeu écologique par excellence !

Pourquoi est-ce encore vrai ?

lundi, avril 25th, 2016

piero_songe_constantinNe dormir que d’un oeil, non seulement c’est possible mais c’est aussi (en quelque sorte) vrai ! En quelque sorte puisqu’il s’agit de la démonstration, basée sur différents examens complémentaires, que la première nuit dans un environnement inconnu offre un sommeil à tout le moins différent du sommeil en conditions normales (Brain Keeps Watch During Sleep, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/45912/title/Brain-Keeps-Watch-During-Sleep/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=28783150&_hsenc=p2ANqtz-9GomGx0ovlFesL6BiwY2fHfalVK_SLtKn7qxlBKTHLbzYi8QNKsjjcdAgS8RBV0XqV_KD9rs-CBY3oDGGjCaWKrGWp3A&_hsmi=28783152, Night Watch in One Brain Hemisphere during Sleep Associated with the First-Night Effect in Humans, http://www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822(16)30174-9). Sujet d’étude particulièrement “à la mode”, parce que fonction physiologique ubiquitaire, le sommeil représente encore et toujours un domaine très actif de la recherche médicale. Déclenchement, déroulement, interruption sont des moments clefs encore insuffisamment expliqués même si étudiés depuis longtemps au gré des progrès techniques.  Les questions sont tellement nombreuses à propos de cet unique sujet que son exploration en aborde tous les domaines, sans qu’aucune explication définitive n’y ait pu être apportée jusqu’à maintenant. Aujourd’hui on s’intéresse à la qualité du sommeil, le sujet placé dans des conditions inhabituelles ! Quand on sait que l’on ne sait pas quand ces conditions sont habituelles, on ne voit pas réellement quel sera l’apport de ce nouvel axe de recherche ! A moins que l’on ne fasse la modification suivante : dormir d’un cerveau et non pas d’un oeil et que cet état ne vienne ajouter une pierre supplémentaire au concept d’unité du sommeil.

Mars ou Vénus ?

mardi, avril 19th, 2016

monolithQuelle serait la meilleure planète qui  répondrait aux critères d’une terraformation de qualité,  autorisant l’humanité à une colonisation “pacifique” efficace et durable ? Les auteurs de science fiction ont été les premiers à imaginer cette solution en réponse à différents besoins que peut exprimer la population humaine soit dans un désir d’expansion soit dans un désir de survie. Deux planètes les ont particulièrement fait rêver Vénus et Mars. Il faudrait à ce sujet ne pas méconnaître la signification que peuvent porter ces deux noms, dans la mesure où la mythologie occupe une place non négligeable dans l’imaginaire de tous. Par ce que située en dehors du système solaire, l’exoplanète reste encore hors d’atteinte, ce qui oblige à ce que le regard se pose sur les plus proches ou les plus accueillantes du dit-système. A l’inverse de Mars, Vénus est attirante par sa distance mais peu par les conditions qu’elle offre à l’homme. Conditions tellement peu accueillantes que le programme VENERA (Vénus en russe, 1960-1970) se solde par une série d’échecs dont des destructions des navettes spatiales avant même leur arrivée sur la planète. Si Vénus est supposée avoir été proche de la Terre en ce qui concerne une possible vie (Destination Venus, http://www.nature.com/news/destination-venus-1.19743?WT.ec_id=NATURE-20160414&spMailingID=51143189&spUserID=MjA1NTExOTM5MgS2&spJobID=901661462&spReportId=OTAxNjYxNDYyS0) tout a manifestement changé mais saura-ton jamais par quel(s) mécanisme(s) ? Aussi s’il reste tout à fait impossible de se poser sur Vénus, des missions d’étude pourraient être déterminantes à la fois dans l’avenir de la conquête spatiale au regard du défi que constituent les exoplanètes. Et puis sans se projeter aussi loin, ne serait-il pas intéressant qu’elle permette de savoir comment une planète peut passer d’un état compatible avec la vie à un état inverse, et l’on pourrait peut-être ainsi avoir une idée de ce qu’il ne faut pas faire !

Où l’on voit qu’hier est indispensable à aujourd’hui

vendredi, avril 15th, 2016

Archives-et-connaissance-historiqueS’il ne s’agit pas là d’une vraie nouveauté, une piqure de rappel n’est jamais inutile quand il s’agit d’expliquer une actualité. Si l’on peut reconnaître un moment, une particularité, celle ci parce qu’elle appartient au temps s’y inscrit  et en fait donc partie intégrante. En effet il n’existe pas dans notre système de possibilité d’interruption qui autoriserait une période à s’exclure du flux temporel. Il est parfaitement possible de la reconnaître et de la délimiter mais impossible de procéder à une opération similaire à celle de l’excision des nucléotides de la génétique. La vraie question concerne le début si l’on est curieux, la fin si l’on est inquiet, mais pas l’entre deux. Lorsqu’il est question d’insister sur un enseignement transversal il ne serait pas inutile de commencer par un enseignement vertical ce qui permettrait de mettre en place un présent argumenté et donc solide pour des constructions ultérieures. On construit mal sur du sable. C’est pourquoi la médecine est tellement friande de ces allers et retours incessants qui font que la technicité appliquée aux examens complémentaires ne fait qu’expliciter une clinique qui garde toute son actualité. L’enquête étiologique n’en est jamais qu’une autre expression. Quant à la rupture épistémologique si chère à Gaston Bachelard elle ne peut exister que s’il y a eu un avant. Aussi, lorsque paraissent des articles tel que Fighting Cancer with Infection, 1891 (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/45593/title/Fighting-Cancer-with-Infection–1891/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=28386080&_hsenc=p2ANqtz-_zDeOQEc3dQxsrBJDONDgldDdbagbqX5accV9wYzeXBeaTclErwfL_4UdaWE5cYH5bCLhHfrEsaIANDcVKJR-2itFF6w&_hsmi=28386080) il ne faut pas bouder son plaisir et prendre le temps de le lire tout en pensant (avec une certaine nostalgie) au cinéma muet où l’on pouvait lire entre deux séquences “où l’on apprend que …

L’Attraction expliquée ou inexpliquée ?

jeudi, avril 14th, 2016

attraction1Qu’est-ce que l’attraction entre deux individus et en quoi consiste-t-elle ? Les hypothèses restent encore nombreuses et comme il s’agit d’une question qui se situe dans un domaine plus immatériel que matériel, pas d’autre possibilité que d’utiliser au fur et à mesure des époques, les progrès de la technique. Partant de l’hypothèse qu’il doit nécessairement exister une base solide à tout ce qui existe, il doit donc en exister une à cet état particulier comme il devrait tout autant en exister une à son contraire. On doit donc pouvoir avoir accès à des éléments d’explication par le biais d’examens spécifiques quantifiables, fiables, reproductibles, robustes tels que la science s’enorgueillit d’en être détentrice. Ainsi, aujourd’hui, c’est à l’image que l’on fait confiance parce qu’elle “rend accessible une réalité antérieurement inaccessible” et dans le cas présent c’est une image du cerveau, tel qu’en lui même, que propose la technique (Visualizing Interpersonal Connection, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/45720/title/Visualizing-Interpersonal-Connection/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=28059011&_hsenc=p2ANqtz–lXBwJkdQQY_fKvT2iXDBjuwy6vrlBdBSuPaPQGBictMyp7tRt7CR5dN2PU7OxBBnglEvaX-JDZZtp6LNRJIwgyniDlg&_hsmi=28059012). Voir c’est permettre une croyance raisonnable, c’est la raison qui s’exprime, c’est donc l’ultime preuve. Mais il s’agit d’une image ce qui introduit une étape de médiation indispensable à l’accessibilité. Si l’on fait abstraction de la théorie platonicienne selon laquelle l’image est forcément imparfaite sinon il y aurait identité et il ne s’agirait pas d’une image, il restera toujours l’étape interprétative de la dite image qui n’est pas autre chose qu’une traduction comme il est indispensable d’en utiliser une entre deux langues différents. Ces deux étapes franchies, il ne serait pas impossible que le striatum ventral et le cortex orbito-frontal médian soient impliqués dans ce phénomène “inexplicable” de l’attraction chez l’homme. Mais comme ces plages appartiennent à un circuit dit de récompense, on en revient au problème de l’acte gratuit !

D’où viens-tu ?

lundi, avril 11th, 2016

1022437381Qu’il y ait eu d’une part des rencontres explosives entre la terre et des météorites ou des astéroïde ne constitue pas le scoop de l’année, pas plus que celui de l’année précédente et encore moins de celle à venir ! Mais que d’autre part on se pose la question de l’apparition de la vie sur terre et l’on entrevoit comme un rapport avec l’affirmation précédente, car il se pourrait bien qu’il n’existe que deux possibilités : soit la vie appartient à la nature terrestre, soit la vie est venue d’ailleurs. C’est alors que se fait jour tout l’intérêt de la première proposition. C’est dans ce sens que va un article ” Origines de la vie : un composant-clé de l’ADN possiblement importé par les comètes ! (http://www.lepoint.fr/astronomie/origines-de-la-vie-un-composant-clef-de-l-adn-possiblement-importe-par-les-cometes-07-04-2016-2030773_1925.php). Petit article de vulgarisation ? Pas tout à fait puisqu’il permet de tracer pour les retrouver plusieurs autres articles, tous arguments en faveur de cette possible origine extra terrestre, Aldehydes and sugars from evolved precometary ice analogs: Importance of ices in astrochemical and prebiotic evolution (http://www.pnas.org/content/112/4/965.abstract), Apparition de la vie sur Terre : des sucres produits à partir de glaces interstellaires simulées en laboratoire (http://www.insu.cnrs.fr/node/5140). Ainsi les scientifiques n’arrêtent-ils pas de construire et la cellule, la plus simple qui soit (cf http://lesveritesscientifiques.com/2016/04/que-lui-manque-t-il/ ) se trouverait bien d’être la suite de ce ribose apparaissant sur une micro-planète artificielle. On pourrait se dire que rien n’arrête le progrès, mais alors comment interpréter ce concept de panspermie (Anaxagore, – 500 , – 428) selon lequel la Terre aurait été fécondée de l’extérieur, par des moyens extraterrestres. Il est vrai qu’à l’époque le cosmos est primordial et son harmonie un pilier de la vie bonne. Platon aurait-il eu raison quand il enseignait l’innéité de la connaissance, qui plus est en le démontrant dans son dialogue entre Socrate et Ménon !

 

Que lui manque-t-il ?

vendredi, avril 8th, 2016

boite-a-outil-seoIl n’existe pas une boite à outils mais plusieurs puisque tout dépend de ce que l’on veut faire avec. D’emblée on peut distinguer deux actions : réparer, construire. Dans le domaine dont parle l’article, Artificial cell designed in lab reveals genes essential to life (https://www.newscientist.com/article/2082278-artificial-cell-designed-in-lab-reveals-genes-essential-to-life/?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2016-3103-GLOB&utm_medium=NLC&utm_source=NSNSAL) il s’agit de celle qui construit, et quand on est un adorateur de la novlangue (c’était hier un néologisme) on pourrait l’appeler, la bioboite. Encore assez simple mais destinée à un brillant avenir, elle renferme un matériel de base, du type outils de référence, indispensables à la construction d’une entité certes sommaire mais qui appartient au monde du vivant. La cellule ainsi réalisée est plus simple que la plus simple de  toutes celles existantes dans la nature. Elle renferme en effet un génome conçu par ordinateur comportant quatre cent soixante treize gènes (le Mycoplasma genitalium en possède cinq cent vingt cinq). Mais ce qui retient l’attention c’est en fait la réflexion qu’induit la démarche en elle-même permettant de reconnaître pour indispensables des gènes quand on ne le pensait pas et inversement ! De telle sorte que les auteurs n’hésitent pas à parler de matière noire de la biologie mettant ainsi en rapport l’existence d’une matière hypothétique que l’on évoque pour rendre compte d’observations sans explications objectives. Ce n’est pas anodin en effet de reconnaître que l’on ne sait pas tout ! Ce qui conduit tout naturellement et heureusement à cette autre affirmation : Breakthrough in synthetic biology is far from ‘playing God’ (https://www.newscientist.com/article/mg23030672-700-breakthrough-in-synthetic-biology-is-far-from-playing-god/).

Intimidation

mardi, avril 5th, 2016

jeu_videoQuand on parle avec une certaine inquiétude des avancées de l’intelligence artificielle on devrait également considérer avec au moins la même inquiétude l’évolution des réseaux sociaux. Aujourd’hui ce qualificatif de social ne reste adapté qu’à condition d’y inclure une connotation autrement plus péjorative que le terme lui même ne pourrait le laisser à penser. En fait les réseaux sociaux, comme l’intelligence artificielle, ne sont que l’expression de leurs concepteurs mais ils leurs échappent et évoluent selon leurs règles. Malheureusement ces règles proviennent d’utilisateurs indifférenciés dont le nombre ne fait que croitre sans distinction de leurs motivations ni de leurs environnements . Ainsi  des voies qui n’avaient certainement pas été envisagées lors de la conception du système, se sont elles manifestées. On peut distinguer trois grandes directions : l’une est vertueuse, c’est celle de la connaissance, tandis que deux autres le sont beaucoup moins puisqu’elles s’inscrivent dans le voyeurisme et l’emprise : mettre en lumière sous couvert d’une certaine obscurité, dévoiler sans être vu. On peut imaginer en amont une gestion des risques, mais quelles n’auraient pas été les critiques virulentes du même type que celles qui fustigent toute atteinte à la liberté, de telle sorte que pas plus avant qu’après il n’est possible de mettre un frein à cette “scriptorrhée” dont on ne soupçonnait même pas l’ampleur. Si la parole est un agir difficile parce qu’il y a visibilité de son expression, l’écriture qui peut se cacher ne présente aucune difficulté. Elle peut s’affranchir de tout code éthique et c’est ce que dénonce aujourd’hui enfin certaines prises de position avec l’idée que finalement d’un mal puisse naitre un bien (Play nicely, http://www.nature.com/news/play-nicely-1.19639?WT.ec_id=NATURE-20160331&spMailingID=51037895&spUserID=MjA1NTExOTM5MgS2&spJobID=883880186&spReportId=ODgzODgwMTg2S0). Il est de fait que la culture et l’appétence pour la connaissance ont été les premiers acquis de la toile lorsqu’elle était encore confidentielle, mais pourquoi justement ne pas essayer de tirer partie de son succès par l’analyse même des comportements qui s’y dévoilent ! Les jeux en ligne, tout particulièrement, peuvent être à la fois objet et sujet d’étude comportementale (Can a video game company tame toxic behaviour? http://www.nature.com/news/can-a-video-game-company-tame-toxic-behaviour-1.19647?WT.mc_id=SFB_NNEWS_1508_RHBox) ce qui est le cas pour  League of legends, le seul jeu en ligne du groupe Riot Games (2006) qui regroupe aujourd’hui 80 millions de comptes actifs et, chaque jour, plus de 8 millions de joueurs connectés simultanément. L’avenir dira si oui ou non tout est ” pourri au royaume du Danemark”.