Archive for décembre, 2018

Peut-on arrêter de vieillir ?

dimanche, décembre 30th, 2018

Ou bien encore « A qui la faute ?  » Il se pourrait bien que les moines copistes du moyen âge aient fait des émules (sans le vouloir !) à l’ère de l’IA. Ne leur arrivait-il pas de faire des erreurs de transcription en recopiant les manuscrits qui leur étaient confiés ? Ce pourrait être aujourd’hui une explication à une anomalie relevée dans les courbes de mortalité et que l’on aimerait bien être en mesure d’expliquer (New Study Questions Wether Death Rate Level Off in Old Age, https://www.the-scientist.com/news-opinion/new-study-questions-whether-death-rate-levels-off-in-old-age-65264?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2018&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=68563686&_hsenc=p2ANqtz-8Jw8nKSrXdkvabA3K99rJBSAOs338k0sB8YX_U8CqwlfTPgL-gGF86mcezh866y-NGSNBhfrQB6v0KiwYoVtZBZrsIcg&_hsmi=68563686 ). Pour les démographes une question en effet se pose au vu et au su des courbes de mortalité qui affichent un plateau à partir d’une centaine d’année. Deux hypothèses (fort éloignées l’une de l’autre !) se font face : 1°) en accord avec certains modèles étudiés, mouche ou vers, le vieillissement humain marque le pas après cent cinq ans, 2° il s’agit tout simplement d’erreurs sur les dates de naissance et/ou de décès. La bataille fait rage depuis plusieurs décénnies. Dans la première hypothèse, si le vieillissement s’arête, la mort n’est plus théoriquement inévitable (ou alors très, très très tard). Dans le second cas, il faut s’adresser aux officiers d’état civil. Dans quel sens faut-il interpréter les neuf cent soixante neuf printemps de Mathusalem ?

La chèvre de Monsieur Seguin

lundi, décembre 24th, 2018

Pour Théocrite comme pour Alphonse Daudet, le combat de leur petite chèvre aura été le même, car à l’évidence la première, tout autant que la seconde, n’avait pas compris la mise en garde délivré par son maitre. Pourtant l’un comme l’autre  avait certainement accompagné leur avertissement oral d’un jeu adapté de physionomie. Capra, la chèvre en latin, a donné le substantif caprice en français, ce qui laisse à penser que l’un des traits de caractère de cet animal qui peut par ailleurs être charmant (!), pourrait être changeant. Sa domestication très ancienne, datant probablement de l’ère de la révolution néolithique, a conduit à un animal sociable, curieux dont on sait depuis longtemps qu’il est capable de compréhension vis à vis de son environnement (Les chèvres sont-elles comme les humains ou les humains comme les chèvres? http://www.protection-animaux.com/publications/animaux_de_rente/infothek/comportement/comportement_chevres.pdf). Aujourd’hui ce comportement se rapprocherait même de celui du meilleur ami de l’homme, dans la mesure où la chèvre serait à même de comprendre l’expression du visage humain lui faisant face(Goats Prefer Happy Human FacesGoats Prefer Happy Human Faces, https://www.the-scientist.com/notebook/goats-prefer-happy-human-faces-65081?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2018&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=68224316&_hsenc=p2ANqtz-_dY4vqb8OPUyPqEwoEWIiKeeE5JyMwJLH-7KgXdXmGgu6Sm2Cp5SvNWEhRYNWJIkBRQJtmAWWMk9E_R0LSYFUF63dl7g&_hsmi=68224316). Que l’on puisse améliorer les conditions de vie et surtout de sacrifice de ces animaux du fait de cette capacité est une option que l’on est en droit de choisir, ce qui ne résout pas au moins deux questions : la domestication est-elle acquisition, acquisition est-elle amélioration ou appauvrissement. En d’autres termes : qu’apporte la domestication à l’animal ? Et là, ce n’est plus de la chèvre de Monsieur Seguin mais du Loup et le Chien de Monsieur de La Fontaine dont il est question.

Ethique animalière

vendredi, décembre 21st, 2018

Il est curieux de constater les allers et retours que le regard de l’homme a porté sur la place de l’animal dans le règne du vivant. Depuis l’antiquité il est passé d’une reconnaissance d’existant même s’il se situait à un niveau inférieur à celui de l’homme à celui d’être « responsable » si l’on se réfère aux différents procès qui lui ont été intentés au moyen âge. La vision mécaniste cartésienne a fait de l’animal une machine qui n’agit que selon un principe de causalité en raison de l’absence même de la possibilité de raisonnement. Depuis 1978, il existe une Déclaration Universelle des Droits des Animaux (révisée en 1989) qui représente une charte éthique car dépourvue d’implication juridique. Sont en cause le bien être animal et la préservation des espèces sauvages. Et c’est justement du bien être animal dont il est question dans l’article « Is it Unethical to Give Your Cat  Catnip » (https://www.livescience.com/64360-catnip-ethics.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20181220-ls). A l’heure où la dépénalisation du cannabis fait la une des médias, il est on ne peut plus normal de se poser la question de savoir s’il est éthiquement soutenable de fournir à son chat de l’herbe à chat ! La Nepeta cataria dont il est question est une plante ornementale mais aussi médicinale qui renferme un terpène. C’est ce dernier qui est en cause dans la mesure où il agirait sur la production de phéromones sexuelles dans le cerveau du dit animal, ce qui comme il a été prouvé par l’expérience est loin d’être anodin. La question est d’importance puisque la réponse qui y sera apportée exprimera la vision qu’à l’homme de son animal de compagnie. Mais quid de la vision qu’a l’animal de son humain de compagnie ?

Ce nest pas le moment !

mercredi, décembre 19th, 2018

Selon la vulgate populaire, il y a un temps pour tout et quiconque a requis  l’attention d’une assistance sait qu’il existe une durée de temps limitée pendant laquelle l’attention est à son plus haut niveau. Or les entrées sensorielles sont multiples et leur gestion semble le plus souvent répondre parfaitement à un ordre qui hiérachise les priorités. 

C’est ce dont traite, Brain Rhythms Guide How Humans Pay Attention (https://www.the-scientist.com/notebook/brain-rhythms-guide-how-humans-pay-attention-65082?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2018&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=68459783&_hsenc=p2ANqtz-8lCwYSzlNu0tRuA0yJlnF5AY_uqrOk9HVrRzdzr912SSpb3ANBNRAf1a_XIcE95xV1NzRifVV_KJ2jCGPTN-31vNIHQA&_hsmi=68459783). Que les zones fronto pariétales soient impliquées dans le processus de l’attention n’est pas une découverte. Ce qui l’est plus, c’est l’existence d’une discontinuité imperceptible par le sujet lui-même lorsqu’il doit effectuer plusieurs tâches. L’explication n’en est pas encore claire : il s’agit même plutôt d’une hypothèse. Le cerveau n’accomplirait pas plusieurs actions simultanément mais serait en mesure de sauter de l’une à l’autre. Possible, mais cette discontinuité n’altèrerait en rien les perceptions et leurs conséquences : elle n’efface donc pas l’instant précédent puisqu’elle le représentera à la demande.  On imagine donc une rémanence d’un type particulier, particulier parce que l’élément causal n’a pas disparu. Mais si tel est le cas, on ne sait rien de ce qui rend possible ce phénomène, cellules, circuits ? Voici encore une micro discontinuité non perceptible dans une fluence temporelle déjà éminemment subjective ! 

 

La nouvelle cellule est arrivée !

lundi, décembre 10th, 2018

Résultat de recherche d'images pour "membrane cellulaire"Un petit mois après la soirée de lancement du Beaujolais nouveau 2018, voilà le lancement de la nouvelle cellule. L’ancienne doit son nom à Robert Hooke qui en 1665, la baptisa par analogie avec la petite pièce qu’occupait les moines. Etant donné son grand âge, elle a subit plusieurs phases de rajeunissement sans interruption. Les biologistes ont fait d’elle la plus petite unité vivante douée de la faculté de reproduction et deux types au moins de structures lui appartiennent : les membranes et les organites. Les premières en permettant sa compartimentation définissent alors de petites unités de fonctionnement intracellulaires que sont les organites. Une structure (il en existe d’autres) était néanmoins connue pour être dépourvue de membrane, le nucléole auquel de ce fait on déniait le titre d’organite. La nouvelle cellule (These Organelles Have No Membranes, https://www.the-scientist.com/features/these-organelles-have-no-membranes-65090?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2018&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=68071926&_hsenc=p2ANqtz-8hesqHZrYn-fjX5laUfgVjWjR6V6q6Kk8Tv77p0kPXyx_vQ-rDVMwPhYAlYfffoiHnKSLSH1KfjD1qgzVQIVcvg-WWkA&_hsmi=68071926) est celle qui aujourd’hui a le droit de renfermer des organites dépourvus d’enveloppe membranaire. La membrane qui de statique est devenu dynamique, en compartimentant règle aussi les échanges selon certaines règles qui ne peuvent plus s’appliquer en son absence. Alors par analogie avec ce qui intervient dans des liquides non miscibles, on parle de gouttelette dans une gouttelette … et les échanges vont répondre au phénomène de séparation de phase liquide/liquide. Conséquence non négligeable les protéines flexibles prennent le pas sur les protéines tridimensionnelles fixées et l’étude des maladies dégénératives s’en trouve prendre un nouveau tournant ! A cellule nouvelle, nouvelles hypothèses fonctionnelles.

 

De l’allégorie au mythe !

jeudi, décembre 6th, 2018

Dire autrement et tenter d’expliquer telles pourraient être très sommairement les différences entre l’allégorie et le mythe ! La haute valeur symbolique de la première s’opposant à la valeur explicative de la seconde n’empêche pourtant pas la confusion entre les deux à tel point que l’on parle tout autant du Mythe que de l’Allégorie de la Caverne, ce qui pourtant est loin d’être identique ! Et il se pourrait bien que Platon soit coutumier du fait puisque l’on parle de façon indifférente de l’Atlantide comme mythe ou comme allégorie. Serait-ce à dire que Platon ne s’exprimait pas de façon claire ? Quoiqu’il en soit il est de notoriété publique que si allégorie il y avait, mythe il y a aussi. De quoi s’agit-il ?  D’une  cité parfaite dont l’hubris fut punie par Zeus mais qui a acquis une telle réalité au fil des siècles qu’elle a inspiré et inspire encore et toujours de multiples explorateurs. Nombreux sont ceux qui partirent à sa recherche ou subodorèrent son existence et il en est toujours ainsi comme en témoigne ce dernier article : Atlantis Found (Again)! And Exasperated Scientists (Again) Raise Their Eyebrows (https://www.livescience.com/64176-lost-city-atlantis-spain.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20181202-ls). Alors doit-on se poser la question de savoir pourquoi de l’allégorie ce texte a glissé vers le mythe. Sur quelles données les écrits de Platon purent-ils être jugés comme authentiques. Probablement essentiellement sur l’emplacement géographique présumé de l’ile que l’on situe volontiers dans une zone particulièrement fréquentée de la Méditerranée. La survenue de désordres climatiques responsables de sa disparition s’ils ne sont pas certains pourraient être possibles. Par contre la civilisation décrite est peu vraisemblable si l’on considère que les faits rapportés se seraient situés il y a neuf mille ans ce qui correspondrait à l’ère mésolithique. Mais rien ne vaudra jamais une bonne chasse au trésor quelque soit l’âge du chasseur !

Encore un problème d’héritage !

samedi, décembre 1st, 2018

Le fantasme de l’existence d’une mère de l’humanité s’est trouvé grandement conforté lorsque l’Eve mitochondriale fit son apparition, elle qui venait fort heureusement contrebalancer Pandora et sa boite, Eve et sa pomme. Elle pouvait alors postuler pour assouvir une vraie vengeance contre ces individus du sexe féminin qui ne représentaient que la face sombre de l’humanité. Elle pouvait par ailleurs prétendre à une place de choix dans l’action de la transmission d’un ADN particulier celui que renferme la mitochondrie. Il faut reconnaitre que cette dernière est un organite tout à fait particulier puisque l’on admet (presque) aujourd’hui qu’elle est le fruit d’un processus d’endosymbiose, ce qui pourrait expliquer que les dites mitochondries aient conservé leur propre génome bien que très réduit. Pour que l’humanité ne soit pas redevable que d’une seule mère, on mit en place un père universel, l’Adam chromosome Y. Mais un match nul ne signe pas la fin des hostilités comme pourrait le laisser supposer l’article : Dads (Not Just Moms) Can Pass on Mitochondrial DNA, According to Provocative New Study (https://www.livescience.com/64172-mitochondrial-dna-dads.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20181128-ls). Ainsi si l’on savait que les mitochondries d’origine paternelle disparaissent lors de la pénétration du spermatozoïde dans l’ovocyte (Comment l’ovocyte fécondé se débarrasse des mitochondries paternelles, http://www2.cnrs.fr/presse/communique/2331.htm), on avait également eu connaissance dès 2004, d’une transmission possible sans y croire vraiment. Il va falloir réviser ce doute à la lumière des dernières découvertes (cf article cité plus haut) qui, si elles ne suppriment pas l’Eve mitochondriale ne la confortent pas non plus ! Sic transit gloria !