Archive for avril, 2013

Pinky and the Brain

dimanche, avril 28th, 2013

Minus : « Dis, Cortex, tu veux faire quoi cette nuit ?»
Cortex : « La même chose que chaque nuit, Minus. Tenter de conquérir le monde !» Encore prémonitoire, voilà un dessin animé dont les personnages murins rejoignent leurs frères de laboratoire avec lesquels ils vont partager un « super » cerveau à l’image de celui des humains. Mais de quoi les uns et les autres ont-ils besoin pour ce faire, du gène TRNP1 ( ‘Master Gene’ Makes Mouse Brain Look More Human, http://news.sciencemag.org/sciencenow/2013/04/master-gene-makes-mouse-brain-lo.html?ref=hp)
Le phénomène complexe et conjoint du développement du cortex et de son enroulement, spécifique de l’espèce humaine et auquel on associe entre autres les capacités de mémorisation, langage etc .. peut être rapporté à la variabilité de l’expression de la protéine du dit-gène. Encore un mythe qui s’effondre puisque l’homme et la souris partagent aussi ce gène. Bien sûr, il faut tenir compte de son expression, mais depuis que le centre du monde s’est déplacé, tout semble bien aller de mal en pis pour l’espèce humaine !

Happy Birthday !

vendredi, avril 26th, 2013

On peut probablement rattacher un des moments forts de la biologie du XX° siècle à la découverte de la structure en double hélice de la molécule d’ADN. Cette découverte se place en effet, comme la mise en place du concept de la cellule, dans une perspective de l’unicité du monde vivant.  Au lendemain du décès de François Jacob, Prix Nobel de Médecine ou Physiologie, en 1965 avec André Wolff et Jacques Monod, cet anniversaire (Happy birthday DNA, http://www.the-scientist.com/TheScientist/emails/daily/2013/04/25a.htmlsemble tomber à point comme un rappel indispensable de cette avancée dans la connaissance de ce que Jacques Monod a également appelé dans « Le Hasard et la Nécessité »  l’invariant universel. On touche là à deux notions essentielles : celle qui place le vivant et le fait scientifique dans le temps. Chaque nouvel individu est ainsi vieux de plusieurs millions d’années du fait de son ADN, tandis que le fait scientifique n’est que la révélation en termes devenus compréhensibles de ce qui est inscrit dans la nature depuis son origine (R. Poincaré). On devra prendre son temps pour lire tous les articles du TheScientistDaily qui, s’ils ne peuvent pas être exhaustifs, présentent néanmoins plusieurs points de référence sur le sujet. 

Encore un problème d’échantillonage !

mercredi, avril 24th, 2013

C’est un tout petit problème, mais il n’en reste pas moins vrai que d’après Nature ce problème doit être retenu à la lecture des conclusions de l’article de Dan Cossins (Did Inbreeding Royals Evolve? http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/35235/title/Did-Inbreeding-Royals-Evolve-/). Peut-on réellement affirmer que au sein de la dynastie des Habsbourg d’Espagne la transmission des mutations génétiques s’est affaiblie au fur et à mesures des unions consanguines ? Cette théorie de l’évolution est confirmée en ce qui concerne les végétaux et les espèces animales mais ne le serait pas encore pour les humains. On sait d’une part que les conséquences de la consanguinité sont : la réduction de l’hétérozygotie d’où une augmentation de l’homozygotie.  D’autre part, que si cette homozygotie s’applique à des allèles récessifs délétères, il y aura expression de ces mutations délétères puis dépression de consanguinité.  Cette théorie de l’évolution est confirmée en ce qui concerne les végétaux et les espèces animales mais ne le serait pas encore pour les humains. Or l’étude ci-dessus ne s’étant adressée qu’à une seule famille sur 350 ans, ne comporte pas assez de sujets aussi le hasard statistique pourrait à lui seul expliquer les résultats obtenus. Il va être difficile dans ces conditions de résoudre ce problème , oh combien prégnant, concernant la famille des Habsbourg d’Espagne !

Une question sans réponse (ou presque !)

mardi, avril 23rd, 2013

Contrairement à ce qu’il est bon ton de raconter, Epiméthée n’a peut-être pas été aussi imprévoyant qu’on pouvait le penser. Avoir laissé l’homme nu et faible alors qu’il avait pourvu chaque espèce animalière de possibilités de survie, a peut-être permis au premier d’aller plus loin dans l’évolution ! Bien sûr, le feu et l’intelligence que Prométhée a dérobés au péril de sa vie ont constitué un apport non négligeable. L’agressivité naturelle des premiers hommes semble sans conteste un élément indispensable de sa survie (The Roots of Violence, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/34795/title/The-Roots-of-Violence/), mais on ne peut s’empêcher de se poser la question de savoir pourquoi aujourd’hui cette violence continue de s’exprimer dans un monde où elle semble le plus souvent, lorsqu’elle s’exerce, dépourvue de tout sens. Il s’agit là d’un vaste sujet auquel on imagine mal que Travis Rayne Pickering puisse apporter une réponse définitive. L’auteur est anthropologue et couple la taphonomie (déprédation sur des os d’animaux après la mort) à la zooarchéologie (rapport entre animaux et humains à l’aide des restes d’animaux) ce qui lui permet de jouer le jeu des comparaisons éthologiques entre les grands primates et les hominidés. Etablir une différence entre les deux en terme de contrôle des pulsions agressives à l’avantage des seconds depuis 2 millions d’années ne renseigne toujours pas sur une absence de ce même contrôle au XXI° siècle.

Statistiques, vous avez dit statistiques ?

dimanche, avril 21st, 2013

Dariusz Leszczynski a fait  paraître le 25 février puis le 15 avril dans TheScientist, deux articles assez virulents concernant des études portant sur l’existence d’un rapport entre radio-fréquences et développement des tumeurs cérébrales (Opinion: Scientific Peer Review in Crisis, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/34518/title/Opinion–Scientific-Peer-Review-in-Crisis/,  Opinion: Unethical Reporting,  http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/35114/title/Opinion–Unethical-Reporting/). Il s’agit d’un sujet qui rappelle les riches heures des parutions concernant les lignes à hautes fréquences dont pylônes et fils  traversent champs et campagnes depuis des décennies. Au  pylône sont venus s’ajouter les antennes hérissant les toitures puis les fours à micro-ondes et aujourd’hui les téléphones cellulaires. Car très rapidement la question s’était  posée de savoir s’il y avait un risque à plus ou moins brève échéance et si oui, lequel  écologique et/ou sanitaire. On sait que l’hypothèse risque ne peut être testée qu’au moyen d’études épidémiologiques, qui ne peuvent être que longues, aussi bien en ce qui concerne le recueil que le traitement statistique des données, ce qui implique le choix d’un échantillonnage représentatif couplé à un lot de cas témoins. Aujourd’hui encore la controverse fait rage : pas de départage net entre risque certain et non risque absolu. Il est à craindre que la question ne soit pas près d’être résolue quand, à lire l’auteur, c’est le traitement même des données qui est mis en cause. Sans dire leur nom, les statistiques appartiennent en propre au domaine médical depuis Esculape et se retrouvent en première ligne en épidémiologie. Même si depuis Pascal et Fermat ( théorie des probabilités), Laplace (Théorie analytique des probabilités), Gavarret  (Les principes généraux de statistique médicale) les méthodes se sont considérablement affinées,  il n’en reste pas moins vrai que les résultats obtenus par des méthodes statistiques ont un goût d’inachevé, car le XXI° siècle veut une certitude sur tout et ne peut se satisfaire de ce qui n’est pas du 100%. Alors pour ne pas avoir à accepter le risque, on argumente les méthodes avant de conclure par le principe de précaution.

Construire ou reconstruire ?

vendredi, avril 19th, 2013

Ici, on réalise un rein « artificiel » physiologiquement actif après transplantation chez un rat (Kidney breakthrough: complete lab-grown organ works in rats, http://www.newscientist.com/article/dn23382-kidney-breakthrough-complete-labgrown-organ-works-in-rats.html), là on obtient directement à partir de cellules épidermiques, des précurseurs aux cellules myélinisant des neurones (Skin Cells Turned Directly Into the Cells That Insulate Neurons, http://www.sciencedaily.com/releases/2013/04/130415124807.htm). Dans le premier cas, il s’agit de recellulariser un organe complexe dont on n’a gardé que la trame collagène, dans le second de transformer des cellules différenciées matures en un autre type cellulaire (tout en conservant en mémoire la lointaine communauté embryonnaire des cellules épidermiques et des cellules gliales). On imagine volontiers deux avantages immédiats à ces techniques : à terme pouvoir se passer d’un donneur extérieur et le donneur pouvant être le receveur, ne plus craindre le processus de rejet. Mais il se pourrait aussi que ces techniques soient en mesure de modifier le vécu des malades qui ont bénéficié d’une transplantation d’organe. Le qualificatif de prothèse, mettant en place une extériorité inassimilable à l’intériorité du sujet,  n’existerait plus. Et même si l’on adopte le point de vue selon lequel la technologie réalise ce que la nature n’était plus en mesure d’assurer, cette même technique fruit de la réflexion humaine et de son savoir faire ne fait plus de l’homme un produit mais le rend pleinement à son état de sujet conscient.

La faute à qui ?

mercredi, avril 17th, 2013

En cette période où la transparence a pour rôle principal de remplacer (avantageusement ?) l la lecture de Max Weber sur le politique, l’éthique de responsabilité et l’éthique de conviction, on se croirait revenu aux temps (pas si lointains ! ) où les mesures anthropométriques autorisaient non seulement à identifier mais aussi à catégoriser les individus. Ainsi la phrénologie a-t-elle pu permettre la théorie du criminel né. Dans un domaine différent mais selon un principe identique on a pu parler du chromosome du criminel correspondant à l’aneuploïdie 47, XYY : ces deux exemples ayant pour but d’établir une correspondance  entre morphotype/caryotype et manifestation comportementale. La question est de savoir pourquoi ce genre de raisonnement voit le jour ? Il en existe probablement deux majeurs : prévoir et expliquer. Ce qui peut aussi être interprété dans le but d’une protection sociétale qui tend à se confondre avec une protection individuelle. Un article récent « Couch Potatoes May Be Genetically Predisposed to Being Lazy, Rat Study Suggests » (http://www.sciencedaily.com/releases/2013/04/130408184727.htm) plus léger, fait montre de peu de différence sur le fond. Et l’on voit donc que près de 200 ans après l’énoncé de la théorie de Franz Joseph GALL, on cherche toujours à asseoir un comportement sur un socle matériel. S’agit-il de la recherche d’une déresponsabilisation de l’homme qui passerait par son absence de liberté ou faut-il (plutôt ?) s’intéresser à l’épigénétique ?

Rien ne sert de courir …

lundi, avril 15th, 2013


La tortue se hâte lentement, La Fontaine l’a écrit après Esope et la science semble une fois encore apporter une nouvelle dimension à un chemin que les anciens avaient emprunter longtemps auparavant. Il n’y était pas expressément fait référence à la tortue peinte (Chrysemys picta) mais enfin, une tortue reste une tortue (Painted Turtle Gets DNA Decoded http://www.sciencedaily.com/releases/2013/04/130403154034.) et il s’agit d’un animal dont la longévité fait référence. Outre cette qualité il en existe une seconde (conséquence ?) qui intéresse sa capacité à survivre à une situation de manque d’oxygène. Et ce dernier point s’avère particulièrement intéressant pour l’homme. La tortue aurait-elle au gré de l’évolution sélectionné des gènes adaptés ? Aucunement. Elle utilise des gènes qu’elle partage avec l’homme en particulier, mais d’une façon différente. D’où l’idée sous-jacente que l’on pourrait en tirer une application destinée à la prise en charge de certaines pathologies humaines tout ceci  étant en rapport avec son peu d’évolution depuis 210 millions d’années. L’homme doit donc tout faire pour que la tortue vive encore très longtemps ….

SOS

dimanche, avril 14th, 2013

Le film catastrophe compte déjà un certain nombre d’années d’existence. En fait dés le début du cinématographe avec une technique balbutiante, ce genre est apparu. Schématiquement il existe trois grands groupes de films catastrophe qui semblent bien suivre un certain ordre  : origine extra terrestre, origine terrestre pour finir par l’origine humaine.  La terre a de nombreuses fois été envahie, puis elle a du subir les injures du feu ou la glace. Aujourd’hui l’homme est devenu assez grand pour être seul responsable de ces nouvelles catastrophes qui sont devenues majoritairement d’ordre sanitaire. Après Contagion  thriller médical d’anticipation et d’action de Steven Soderbergh sorti en 2011 , Errors of the Human Body doit sortir sur les écrans en 2013 (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/35085/title/Review–Errors-of-the-Human-Body/). Ce dernier film bien que toujours qualifié de thriller se veut plus un film de réflexion et de questions abordant le domaine de l’éthique dans la recherche. Il semble bien que la progression des thèmes cinématographiques du genre suit la progression des questionnements sociétaux au fur et à mesure où l’homme prend conscience de ce que la technique est une médaille à deux faces et que de ce fait les progrès de la technique ne sous-entendent pas systématiquement et exclusivement des progrès pour l’homme. Le positivisme scientifique hérité du XIX° siècle selon lequel le salut réside dans la maîtrise totale du futur a pris l’eau à comme le Titanic …

Déterminisme et téléologie

mercredi, avril 10th, 2013

Depuis toujours (ou presque ..) l’homme cherche à savoir s’il existe une raison particulière, à son existence, et donc par voie de conséquence à sa disparition. Il en a retenu une principale, l’existence d’une « volonté » extérieure qu’il assimile soit à un être supérieur soit à la nature. Qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre, il s’agit simplement de donner un sens à la présence de la vie en général sur la planète terre, le problème sous-jacent étant que l’on ne connait ni le commencement ni la fin du monde en dépit de l’ampleur et de la diversité des moyens mis en oeuvre dans la recherche d’un commencement, beaucoup de voix étant d’accord pour affirmer que l’homme sera responsable de sa fin (sans en connaître la date) ! Dans cet ordre d’idée on a essayé d’expliquer la maladie soit en responsabilisant l’homme soit au contraire en le déresponsabilisant. Chris Palmer (Q&A: The Cancer Tradeoff,  http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/34985/title/Q-A–The-Cancer-Tradeoff/) offre une voie d’explication à l’existence d’une maladie qui reste encore dans de nombreux cas une énigme : le cancer serait une conséquence naturelle de la rapide évolution humaine. Relativement inattendue cette vue n’est pas sans rappeler celle de Bernardin de Saint Pierre, pour lequel « … les melons, sont divisés par côtes et semblent destinés à être mangés en famille …   » ! Finalisme anthropocentrique s’il en fut ! En effet quelle différence avec le fait d’imaginer que le cancer, par les morts qu’il provoque, aide à réguler le niveau de la population mondiale, tandis qu’il aurait également permis l’instauration de la prééminence humaine ! La lecture de l’article proposé vaut également par l’abondance des commentaires qu’il ne faut assurément pas négliger !