C’est ce qui devrait se produire, malheureusement ce n’est que rarement le cas et il arrive bel et bien que l’exemple ne devienne pas matière d’expérience. Que l’on en juge (Masking Up, 1619 to present). Charles de Lorme, fils du médecin de Catherine de Médicis et lui-même médecin de plusieurs membres de la famille royale fut à l’origine du costume des médecins « de la peste » au XVIIème siècle : »le costume comprenait un bec rempli de parfums et un chapeau et des vêtements en cuir levantin, tous destinés à empêcher un médecin de tomber malade de la peste bubonique lors de la visite de patients malades en quarantaine« . Peu seyant certes il jouait probablement un certain rôle dans la protection d’autant que le porteur du masque était également tenu à observer une certaine distanciation par rapport à son malade. Il est intéressant de noter que déjà en ce siècle des critiques s’élevèrent contre ceux qui adoptaient la dite tenue. Les germes n’étaient pas connus et donc si responsable il y avait c’était le médecin que l’on moquait pour son goût du lucre ! Avec la connaissance des germes et de quelques uns des modes de contamination, le masque devait acquérir une certaine légitimité mais dans des limites identiques à celles qui se sont fait jour avec la survenue de la pandémie de Covid 19 (novembre 2019, Wuhan). A la suspicion d’inefficacité de ce moyen de protection est venue s’ajouter la théorie d’un complot mondial que la vaccination mise sur la marché « trop rapidement » n’a fait qu’amplifier. Les processus cognitifs de l’humanité dont les biais sont une plaie pour son amélioration ne changent pas. Pire, ils se servent des progrès de la technique pour les amplifier et ne sont donc pas prêts de disparaitre !
Archive for juillet, 2022
Bis repetita placent .., vraiment ?
lundi, juillet 25th, 2022Responsable mais pas coupable
mardi, juillet 19th, 2022Bien sûr, cinq cent trente ans représentent une durée suffisamment longue pour que les responsables aient disparu et que par ricochet leur culpabilité se soit effacée d’elle même ! Et pourtant il n’en est rien, puisque l’on apprend toujours que ce furent Christophe Colomb et les occupants de ses trois navires après son premier voyage en 1492, qui eurent l’insigne honneur de rapporter en Europe un mal inconnu mais porteur d’un bel avenir. Il est donc temps de remettre les pendules à l’heure. L’Europe connaissait déjà le mal, qui aurait donc été précolombien (Manuscripts and Art Support Archaeological Evidence that Syphilis Was in Europe Long Before Explorers Could Have Brought It Home From the Americas). Dans la mesure où il existe des lésions anatomiques, macroscopiques, leur constatation permet d’établir un diagnostic a posteriori, merveille des documents. Que ce soit l’étude de modifications squelettiques, que ce soient des modifications artéfactuelles que sont les oeuvres d’art, toute preuve est bonne à prendre. Si l’article cité n’évoque aucunement l’origine géographique du mal, il est intéressant de s’arrêter sur ce que l’auteur considère comme une preuve de que ce mal ne peut être confondu avec deux autres maladies comparables mais non sexuellement transmissibles. Que l’on considère donc dans ce tableau datant de 1400, les deux tortionnaires de Jésus. Ceux-ci sont affublés d’un « nez en selle » caractéristique d’une syphilis congénitale. Et donc si l’on reprend le raisonnement suivi par l’auteur : 1) les hommes ayant torturé le Christ sont « forcément » des pêcheurs, 2) ils ont un « nez en selle », 3) ils ont forcément une syphilis congénitale ce qui sous-entend sexuellement transmise DONC la syphilis existait en Europe avant 1492. CQFD. Le lecteur est-il en droit d’en conclure que l’auteur est un chrétien intégriste .. Heureusement pour lui, il existe aussi des signes de syphilis osseuse sur des squelettes datant du XIIIème siècle ce qui est peut-être plus scientifique que le raisonnement émis à propos du tableau !
La mauvaise réputation
lundi, juillet 4th, 2022Parmi les monstres marins, le kraken est une créature terrifiante pouvant saisir la coque d’un navire, noyant les marins parfois même allant jusqu’à les dévorer. Beaucoup plus tôt, les grecs avaient frappé monnaie, le tétradrachme avec une pieuvre pour emblème. Mais loin du kraken, l’effigie choisie par les Erétriens des VI et Véme siècle av. J.-C symbolisait leur indépendance insulaire par leur choix d’un animal marin auquel ils reconnaissaient une réelle intelligence. Entre ruse et férocité, les résultats des études s’acheminent vers l’octroi à ce céphalopode, de la famille des octopodidae, d’un réelle intelligence, Octopuses may be so terrifyingly smart because they share humans’ genes for intelligence. Parler d’intelligence n’est pas faire preuve d’anthropomorphisme dans la mesure où le terme repose sur l’existence d’une famille de gènes que partage l’homme et le poulpe : les gènes sauteurs ou transposons. L’homme et la pieuvre ne sont pas seuls à se partager ces « courtes séquences d’ADN » qui peuvent se déplacer, se copier d’un endroit à un autre sur les chromosomes : on les retrouve dans nombre d’espèces, de bactéries, de végétaux. Ils sont impliqués dans le processus de l’évolution, ils peuvent être bénéfiques tout autant que délétères, en sommeil ou actifs. Ainsi certains transposons de la famille LINE ont-ils été retrouvés à la fois dans le génome de la pieuvre et de l’homme. Or « ces gènes sauteurs LINE pourraient avoir une forte implication dans des processus d’apprentissage et de la mémoire« , ils sont particulièrement actifs dans des zones impliqués dans l’apprentissage, au niveau de l’hippocampe chez l’homme et le lobe vertical chez le poulpe. Donc on peut vraiment dire de la pieuvre qu’elle partage avec l’homme certaines des qualités qui permettent de parler d’une forme d’intelligence. Mais on peut aussi réfléchir sur le phénomène de l’évolution convergente qui stipule que des organismes différents acquièrent des caractères similaires en dehors d’un ancêtre commun. L’inexplicable parvient une fois encore à être expliqué !
Il préside aux choses du temps ….
samedi, juillet 2nd, 2022« Mais c’est un dieu fort inquiétant » dont, quoique l’on en dise, on pourrait se servir sans pour autant l’asservir ! En 2017 le prix Nobel de Médecine fut attribuer à deux chercheurs américains pour leurs travaux portant sur les mécanismes moléculaires régulant les rythmes circadiens, communément appelés horloge biologique. Il existe une horloge maitresse qui régule des horloges secondaires. « Les lauréats ont isolé un gène qui contrôle le rythme biologique quotidien. Ils ont montré que ce gène, qu’ils ont appelé « period », code pour une protéine (PER) qui s’accumule dans le noyau de la cellule pendant la nuit, puis se dégrade pendant le jour. Ils ont ensuite montré, en précisant l’intervention d’autres gènes et d’autres protéines, que la protéine PER bloque l’activité du gène Period au moyen d’une boucle de rétroaction inhibitrice et régule ainsi sa propre synthèse dans un rythme continu et cyclique« . Déjà connue antérieurement la biologie dite circadienne a pris un essor considérable à partir de cette date et la publication Cancer cells wake up when people sleep en est un exemple particulièrement intéressant. Non seulement la démonstration explique des erreurs qui ont pu/du se produire mais elle constitue le point de départ de thérapeutiques ciblées. Passer du prêt à porter en thérapeutique à du sur mesure a tout été le graal de la médecine curative, la médecine préventive en étant l’autre versant !