En l’An VIII de la République, Xavier Bichat faisait paraître un ouvrage intitulé » Traité des membranes en général » ce qui fit de lui (très probablement) le premier histologiste digne de ce nom au regard de l’avenir de cette nouvelle science. Si les organes étaient connus depuis les temps les plus anciens grâce aux dissections et même si des erreurs avaient été commises en raison de démarches analogiques entre l’animal et l’homme, leur analyse n’avait pas réellement prospéré. L’idée développée par Bichat fut de classer ce qu’il appelait les membranes « normales » en trois types fondamentaux : les muqueuses, les séreuses, les fibreuses. Ainsi à la fin du XIX° siècle le temps n’était pas encore venu de faire confiance aux descriptions histologiques du tissu conjonctif. Si l’on décrivait des cellules et des fibres l’accord ne s’était pas fait sur « le reste » : « substance tout à fait anhiste et transparente » , « aucune matière intercellulaire cimentante » mais aussi « substance fondamentale homogène ou fibreuse « . Aujourd’hui, non seulement on a identifié la matrice extracellulaire (MEC) mais on n’en finit plus de dénombrer ses rôles (Matrix mimics shape cell studies, https://www.nature.com/articles/d41586-019-00681-1?utm_source=Nature+Briefing&utm_campaign=779b52bb69-briefing-dy-20190227&utm_medium=email&utm_term=0_c9dfd39373-779b52bb69-43241421). Elle est devenu un environnement incontournable où les relations se sont établies dans les deux sens entre elle et les cellules qu’elle renferme. De simple échafaudage elle tient maintenant le rôle d’une mère qui informe et dirige d’où se terme qui avait été si bien trouvé de MATRICE.
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C’était bien vu !
samedi, mars 2nd, 2019Pourquoi pas un peu d’humour ?
lundi, août 6th, 2018Des discussions enflammées, des séminaires à l’infini, des publications à ne plus savoir que lire, tels sont les manifestations que provoque le thème actuel de l’Intelligence Artificielle. Pas de salut sans avoir choisi entre le Pour et le Contre. Pour choisir entre ces deux extrêmes de quels arguments dispose-t -on ? Des bienfaits tout autant que des méfaits supposés de l’une ou l’autre de ces deux attitudes et contrairement à ce que l’on pourrait penser le Candide serait bien en mal de trancher au vu et au su des confrontations entre spécialistes. Contrairement à ce que R. Poincaré préconisait, le scientifique n’est pas toujours le mieux placé pour traduire en termes compréhensibles le fait scientifique. Mais peut-être est-ce parce qu’il n’y a rien de scientifique dans ce domaine ! Comme cette affirmation est à tout le moins compatible avec la définition d’une oxymore pourquoi ne pas lire l’article Officially Intelligent de Bob Gran (https://www.the-scientist.com/editorial/officially-intelligent-64587?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2018&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=64887135&_hsenc=p2ANqtz–xDvzS5n-Mv14EfKwbZ8C6eyepYKrql06jAcRQoBaxVwyrHc9PBxWynZggLUy3Ic7QzHX42IGqG3deynskPWaAaXO5RQ&_hsmi=64887135). A la manière des adorateurs de la Deep Ecology pour qui la nature ne retrouvera son équilibre originel qu’avec la disparition de l’homme, le biocentrisme l’emportant sur l’anthropocentrisme, l’avenir pourrait-il être meilleur si l’homme disparaissait au profit de la machine ? Une seule solution à ce cauchemar ! Foin de genre, la femme n’est plus le devenir de l’homme, c’est la créativité de l’un comme de l’autre qui sauvera l’humanité !
Avenir sans qui rien ne serait !
lundi, septembre 4th, 2017C’est parce que l’homme a connaissance de sa finitude contrairement (probablement) à toutes les espèces vivantes, que son avenir est objet de toute son attention. Ainsi recherche t-il pour les interpréter (depuis ?) toute manifestation devenant signe d’un possible éclaircissement de ce futur tout autant attendu que redouté. L’invisible a toujours existé mais les progrès techniques le rendent progressivement visibles. Pourtant il reste encore (heureusement ?) des pans entiers d’ignorance dont l’imagination s’empare comme elle l’a toujours fait exprimant espoirs et craintes comme elle l’a toujours fait. Fukuyama avait déjà exprimé, dans son ouvrage « La fin de l’homme », ses inquiétudes face aux progrès techniques et en particulier ceux touchant à la biotechnologie, aujourd’hui c’est Yuval Noah Harari qui rivalise d’inventivité avec son « Homo deus ». Il y est question d’une troisième phase de l’humanité qui verrait l’homme devenir l’égal des dieux antiques. A ce stade, ce pourrait être l’occasion de relire Nietzche mais c’est aussi l’occasion de se pencher comme Jean-Gabriel Ganascia sur une interprétation dévoyée des progrès de la technique conduisant à des conclusions qui ne laissent aucune place à la discussion. Des progrès techniques, il en existe dans tous les domaines et ceux dont parlent l’article Organs on Chips (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/50097/title/Organs-on-Chips/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=55795264&_hsenc=p2ANqtz–_6Fn2yJoDOfCGQsrc4VB8aAbP_-9ap2Zo6OzThbImMqy8VzI3Bcb3iWW4mOpGSo0EVqR_0SyMvw47LCr8z6mJqBC-FQ&_hsmi=55795264) font partie d’un avenir que l’on ne peut qu’espérer. Comment ne pas souhaiter la disparition de la souffrance animale induite par des expérimentations indispensables, qui refuserait une thérapeutique ciblée et de ce fait pleinement adaptée. Il ne s’agit plus d’élucubrations d’auteurs de science fiction, bienvenue dans le réel.
Patient et Consommateur
dimanche, février 16th, 2014Pas encore de certitude absolue sur ce que le Nouveau Monde doit à l’Ancien (First Ancient North American Genome Sequenced, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/39153/title/First-Ancient-North-American-Genome-Sequenced/), pas encore de certitude absolue sur ce que tout l’Ancien Monde doit au Nouveau. Ce que l’on sait par contre c’est que ce dernier prend un malin plaisir à faire traverser l’océan qui les sépare par un certain nombre d’innovations. Après un temps plus ou moins long, celles-ci pénètrent le vieux continent et la dernière en date (pas encore implantée) semble s’inscrire dans un domaine qui pourrait ressembler à celui que l’on a qualifié de Big Brother (23andMe and the FDA, http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMp1316367?query=TOC). Que l’on en juge. Une entreprise privée de séquençage s’offre une fenêtre publicitaire pour inviter ceux qui les regardent à recourir à leurs services dans le but d’établir ce qui pourrait s’apparenter à un profil médical personnalisé, plus proche de la réalité que celui qu’une boule de cristal pourrait offrir. Il pourrait s’agir d’un réel bouleversement dans la mesure où la vie privée et la vie publique s’interpénètreraient totalement au lieu de simplement se côtoyer. Les questions soulevées sont innombrables. Que devient l´individu-citoyen, quelle part revient à l’état, qu’est-ce qu’un patient-consommateur, qu’est-ce qu’un avis médical sans médecin, qu’est-ce qu’un consentement éclairé , qu’est-ce qu’une vie publique, qu’est-ce qu’une vie privée ? Aujourd’hui la FDA semble avoir interrompu la réalisation de ce projet ( mis un frein à ?). Quelles seront les garanties auxquelles elle pourra prétendre et qu’elle obtiendra réellement ? et sans avoir épuisé le sujet, la vie sera-t-elle meilleure ?