Archive for septembre, 2020

Le propre de l’homme

mardi, septembre 29th, 2020
Description de cette image, également commentée ci-après

Animal politique, pour Aristote, capable de rire, pour Rabelais, roseau pensant, pour Pascal, machine, pour La Mettrie. Mais un homme- machine qui n’est pas l’aboutissement de l’animal-machine cartésien puisqu’il en a négligé cette substance pensante que Descartes avait attribué à l’homme. Ainsi la frontière entre l’homme et l’animal a-t-elle toujours été l’objet de polémiques qui ont pris une nouvelle ampleur dès l’arrivée des antispécistes. Depuis quelques années déjà, des études scientifiques ciblant les performances animales ont alourdi le poids du plateau de la balance en faveur de la gent animale, mais a-t-on encore le droit de s’exprimer ainsi ? Les réussites sont nombreuses et les domaines variés : mémorisation, comptage, utilisation d’outils, reconnaissance de son image … Aujourd’hui, c’est le corbeau qui est à l’honneur : Why birds are so smart (A neural correlate of sensory consciousness in a corvid bird, https://science.sciencemag.org/content/369/6511/1626, -A cortex-like canonical circuit in the avian forebrain, https://science.sciencemag.org/content/369/6511/eabc5534). Les résultats des dernières études invitent à penser que l’activité neuronale décelée lors de réponses aux stimulus serait le témoin comme chez l’homme d’un “marqueur de conscience” et que par ailleurs, le pallium reproduit une architecture en couches proche de celle du néocortex humain. Il y a donc conjonction de deux critères , structure histologique et l’activité électrique qui permettent de rendre compte d’un certain “parallélisme” entre les performances de l’homme et du corvidé ! Le corbeau est largement représenté dans la culture. Il n’a pas toujours été noir, il fut même blanc avant que d’être puni ce qui prouve qu’il a su jouer un rôle auprès de l’homme grâce à ses capacités même si elles n’ont pas toujours été appréciées à leur juste valeur !

A quoi ça tient ?

mardi, septembre 22nd, 2020
La race de fer - Eden Saga

Les textes diffèrent quant aux parents de la divinité Némésis, mais ne diffèrent pas sur son rôle. De façon assez peu commune sa représentation exprime un concept ce qui dans la Grèce de l’oralité n’était pas la règle. En effet elle est principe de châtiment des humains dans l’excès et en particulier de leur orgueil. Hésiode prédit sa disparition lorsque la race de fer, la dernière, aura remplacé celle des héros. Cet abandon laissera les hommes démunis en proie à une démesure devenue alors sans limite, d’où son danger. La démesure est toujours de ce monde et l’anthropologiste Martha Lincoln, dans son article Study the role of hubris in nations’ COVID-19 response, ose un parallèle entre la gestion de la pandémie actuelle, situation exceptionnelle, et le sentiment de supériorité qui caractériserait certaines nations. En schématisant : une sensation de supériorité empêche une juste appréhension de la situation ce qui débouche sur une mauvaise gestion. Conclusion : Les biais cognitifs sont délétères, d’où la Question : Comment faire pour les éliminer ?

Question de définition

jeudi, septembre 17th, 2020
Interleukine 17 (IL-17A, L'IL-17) Molécule De Cytokine. IL-17 Anticorps  Sont évalués Pour Le Traitement Du Psoriasis Et D'autres Maladies. Atomes  Présentés Comme Des Sphères De Couleur. Banque D'Images Et Photos Libres De

A l’heure où il est de bon ton de préférer des mots à d’autres pour raison de bienséance, peut-on envisager de modifier des termes quand ils ne correspondent plus à la définition qui a présidé leur reconnaissance ? Dans le cas présent il s’agit du mot “microglie” dont tout un chacun connaît l’étymologie. Or ce qui a été décrit comme un type cellulaire ressemble beaucoup plus en fait à un système d’une exceptionnelle richesse. Il est de fait que la simple microscopie optique ne peut y distinguer différentes cellules mais c’est parce qu’elles cachent bien leur jeu. Après avoir montré que la microglie cérébrale chez la souris, était impliquée dans les phénomènes de la mémorisation, (How Immune Cells Make the Brain Forget), il se trouve que des cellules de type T lymphocytes situées dans les méninges, chez ce même animal, sont également impliquées dans le comportement (Immune Cell and Its Cytokine Control Exploratory Behavior in Mice). Or comme ce type cellulaire a été retrouvé chez l’homme dans la même localisation et qu’il est difficile d’admettre que leur présence n’a aucune signification, on aurait envie de leur attribuer un rôle comparable ! Ne s’agit-il pas de deux mammifères et l’histoire des sciences apprend que l’on a raisonné par analogie pour moins que cela ! D’où il ressort que l’IL 17a que secrètent ces cellules joue plus qu’un rôle anti-inflammatoire (déjà largement exploré), mais aussi un rôle dans le comportement anxieux. Mais pour montrer une fois encore que le multifactoriel l’emporte très largement sur le monofactoriel, il serait de bon ton de ne pas oublier la participation des commensaux intestinaux pour un bon équilibre comportmental. On n’insistera jamais assez sur l’intrication des proccessus chez le vivant. Peut-on en médecine suivre le principe selon lequel une cause entraîne un effet !

Bâtir

samedi, septembre 12th, 2020
Prométhée — Wikipédia

Construire est un acte riche en protagonistes inscrits dans une finalité qui commence avec une étape première et indispensable, le plan. L’homme a une appétence de connaissance et la perfection de son corps lui pose question. Son corps mais aussi celui de tout être vivant dans le mesure où chacun d’entre eux semble parfaitement remplir toutes les conditions nécessaires au déroulement de sa propre vie. Première interrogation, celle de la construction de l’être vivant à partir de deux cellules. Puis plus tard, la possible réparation d’une blessure, la possible régénération de certains de ses organes. Néanmoins il se peut que ces deux processus n’aboutissent pas exactement au résultat esompté et par ailleurs ses capacités se situent loin derrière celles d’un lézard auquel la queue aurait été coupée et plus loin encore de celles du lombric que l’on sectionne en deux. Plus ou moins parfaites ses reconstructions témoignent que l’organisme adopte pour la suivre une démarche ayant un but : la vision téléologique n’est pas loin ! Entre l’observation et la compréhension il y a un monde dont Zeus avait déjà une certaine conscience : le foie de Prométhée ne se reformait-il pas chaque nuit après qu’il ait été dévoré par l’aigle du Caucase! Ce qui pose réellement problème c’est le phénomène même de la coopération cellulaire pour aboutir à un résultat satisfaisant. Pour l’étudier aujourd’hui la génétique n’est plus l’outil requis, mais un nouvel artéfact né de la technicité, le biobot (https://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/biologie-cellulaire/premiere-des-mini-biobots-sur-mesure-capables-d-avancer-transporter-ou-manipuler_140425). Il s’agit de nouvelles machines vivantes, (Feature: How Groups of Cells Cooperate to Build Organs and Organisms), auxquelles pourait fort bien s’appliquer le terme de “coquecigrue” (definition : sornette tout autant que créature imaginaire). Recette : prendre des cellules, qui répondront aux mécanismes chimiques et mécaniques ordinaires, mais surtout, surtout ne pas oublier la signalisation électrique ! En modélisant des circuits électriques, ces cellules livreront des sculptures différentes. L’homme programme, les cellules lui livrent le produit final ! Tout n’est pas encore résolu pour autant : si le génome artificiel est en bonne voie, la cellule synthétique n’est pas encore de ce monde. Que construira le prochain DR Frankenstein et de quoi aura-t-il besoin ?

Coucou, les revoilà !

dimanche, septembre 6th, 2020
Holocene Extinction — RICKER STUDIO

Un chien (https://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-8683101/Ancient-breed-singing-dog-emerges-Indonesia-believed-extinct-50-years.html) et une tortue (https://www.nytimes.com/2020/09/03/science/burmese-roofed-turtle-myanmar-extinction.html) deux animaux dont Prévert n’a pas parlé dans son inventaire. Les aurait-il oubliés ? Pas impossible, puisque ces deux animaux étaient toujours de ce monde lorsque le dit poète exerçait son art. Leur disparition est donc récente, cinquante ans en ce qui concerne le chien et vingt ans pour la tortue, toutes deux s’inscrivant dans cette sixième extinction dite de l’holocène, ayant débuté avec l’apparition des hominidés et se poursuivant de façon accélérée (https://www.nationalgeographic.fr/environnement/la-sixieme-extinction-massive-deja-commence). Ce qui est remarquable, c’est que ces animaux seraient plutôt remarquables, il était donc dommage de les avoir perdus ! Le chien est dit chantant parce qu’il mélange le hurlement du loup au chant de la baleine, mais est-ce réellement mélodieux, tandis que la tortue sourit à tout jamais. La”réapparition” de ces deux espèces pose en réalité la question de la définition du terme “extinction”, parce qu’elle s’inscrit dans un contexte spatiotemporel qui resterait à déterminer pour chacune des espèces déclarées éteintes (https://www.science-et-vie.com/questions-reponses/comment-sait-on-qu-une-espece-a-disparu-55639) ! Mais peut-on déclarer une espèce éteinte avec la mention jusqu’à preuve du contraire ? L’absolu est toujours plus simple que le relatif !