Mélatonine et prolactine sont deux hormones que l’homme partage avec de nombreux animaux. Chez l’homme, la première est, pour faire très simple, couplée à la chronobiologie. La seconde, tout aussi schématiquement, est à mettre en rapport avec le phénomène de la lactation transitoire chez l’humain, permanent chez les bovidés (par exemple). Le phénomène de la bioluminsecence qui semble bien éloigné de ces deux hormones (l’homme ne brille que rarement dans l’obscurité) participe pourtant de ces deux molécules chez le requin pygmée (Squaliolus aliae). Ce qui semble extraordinaire, c’est que le couple mélatonine/prolactine semble agir de concert tel un bouton qui allumerait puis éteindrait une lumière !(Hormones Help Tiny Sharks Glow, http://news.sciencemag.org/sciencenow/2012/04/hormones-help-tiny-sharks-glow.html?ref=hp). Ainsi ce tout petit requin deviendrait-il invisible en s’illuminant dans les profondeurs ! Donc, changeons la vulgate populaire “Pour vivre heureux vivons cachés”, par “Pour vivre heureux faisons nous remarquer” !
Archive for avril, 2012
Des hormones, pour quoi faire ?
samedi, avril 28th, 2012Universelle Eve
vendredi, avril 27th, 2012Eve ne finira jamais d’étonner, et l’épisode de la pomme devrait plutôt être vu comme l’expression de sa soif d’une connaissance qu’elle n’a de cesse de vouloir transmettre. On pourrait même dire que quelque soit l’espèce à laquelle on se réfère, la mère est là pour apprendre à sa descendance. Une étude récente met en évidence chez lez primates (Chlorocebus pygerythrus) le rôle prégnant de la mère dans la conduite sociale des individus (http://blogs.scientificamerican.com/thoughtful-animal/2012/04/25/when-faced-with-a-new-problem-vervet-monkeys-look-to-mom/, When Faced With A New Problem, Vervet Monkeys Look To Mom). Pour faire face à un nouveau problème, pourquoi ne pas se retourner vers sa mère. Bien sûr, il reste à déméler les directions dans lesquelles s’établissent ces rapports, distinguer le groupe de la famille, et le pourquoi de la persistance de l’apprentissage maternel apparemment peu sensible à un quelconque changement. C’est finalement assez récemment que l’on a appris l’origine maternelle de l’ADN mitochondrial et montré que tous les ADN mitochondriaux humains ont une origine commune. Alors, comment ne pas être sensible à ce personnage, que d’aucuns accepteront comme un mythe et d’autres comme une figure religieuse quand la biologie aussi bien que l’éthologie en font une réelle singularité ?
A propos des petites cellules grises
mercredi, avril 25th, 2012Dans le but de retarder le vieillissement cérébral inéluctable, nul n’a pu échapper aux chants mélodieux des sirènes médiatiques ventant la pratique d’un certain type d’entrainement via l’utilisation de jeux aussi divers que variés sans oublier l’adjonction de compléments alimentaires eux aussi divers et variés. Plus sérieusement on parle depuis plusieurs années déjà ( 1961) de la possibilité d’une neurogenèse cérébrale chez l’adulte qui aurait pu contrebalancer (bien petitement) la perte neuronale qualifiée d’inévitable dés l’âge de vingt ans (pour les plus optimistes). Cette neurogenèse se situerait dans deux zones principales, périventriculaire et hippocampique. Il s’agirait de cellules gliales, hypothèse réfutée puis remise à l’honneur quand il a enfin été prouvé que les cellules gliales étaient bien autre chose que de la glue pour les neurones ! Deux articles traitent de ces cellules souches et en donnent des origines différentes. L’un (‘Housekeeping’ Mechanism for Brain Stem Cells Discovered, http://www.sciencedaily.com/releases/2012/04/120422134800.htm) reprend la zone periventriculaire comme niche des cellules souches et y ajoute le concept d’un contrôle moléculaire de leur maintien sur place ou de leur migration. Le second envisage une autre origine (New Brain Stem Cell | http://the-scientist.com/2012/04/23/new-brain-stem-cell/). Il pourrait s’agir de cellules dont le phénotype associe celui de cellules mésenchymateuses à celui des péricytes. Evidemment ces résultats, surtout en ce qui concerne le second, devront être validés, mais quel progrès quand on passe d’un espoir de niveau zéro à un niveau deux !!
L’homme à l’oreille cassée
lundi, avril 23rd, 2012Edmond About était parait-il féru de sciences voire de “science fiction”. C’est certainement la raison pour laquelle “L’homme à l’oreille cassée” prend une certaine résonnance aujourd’hui, surtout à la lecture de l’article traitant du “réveil” des germes retrouvés dans les glaces de l’Antarctic et du Groenland (Melting Glaciers Liberate Ancient Microbes, http://www.scientificamerican.com/article.cfm?id=melting-glaciers-liberate-ancient-microbes). Au début fut le Colonel Fougas, “congelé” dans les plaines de Russie en 1813. Revenu à la vie, 46 ans plus tard, mais toujours âgé de 24 ans, sa vie ne se déroula pas comme il le désirait du fait de ce que l’on pourrait appeler une anomalie spatio-temporelle. Si ces micro-organismes reviennent eux aussi à la vie, nul ne sait ce que leur nouvel écosystème changera pour eux, mais on sait ce qui rique de changer pour le nôtre à savoir la majoration du réchauffement climatique par augmentation du carbone dans l’atmosphère. Donc que faut-il craindre, leur devenir ou le nôtre ? Et par voie de conséquence : la cryoconservation prônée par certains aux Etats Unis d’Amérique s’apparente-t-elle au futur des micro-organismes de l’Antarctic où au passé du Colonel Fougas ?
La nature est bien faite ……
vendredi, avril 20th, 2012En quelques jours paraissent plusieurs articles montrant quelques rapports entre le mal et le bien en terme de santé ! En voici quelques exemples “inattendus” qui font espérer un avenir toujours meilleur quand on progresse en connaissance. Dans le premier article, le champignon Beauveria Bassania peut venir à bout de l’Aedes Aegypti (Fungus Thwarts Dengue | http://the-scientist.com/2012/04/16/fungus-thwarts-dengue/) : un champignon contre la dengue. Dans le second, le virus de la Mononucléose, le virus d’Epstein Barr, peut protéger du Lupus (Mouse trials suggest mononucleosis virus may supress lupus http://news.medill.northwestern.edu/chicago/news.aspx?id=204302) : virus contre maladie auto-immune. Dans le troisième, il s’agit d’une approche un peu différente (An Antidote for Cocaine Overdose? | http://the-scientist.com/2012/04/19/an-antidote-for-cocaine-overdose/) : molécule de cocaïne liée de façon covalente à une grosse protéine porteuse de type sous unité B recombinante de la toxine cholérique (Shooting Down Addiction | http://the-scientist.com/2011/06/01/shooting-down-addiction/). Et comme il était spécifié dans les questions : nous ne traiterons pas du cas particulier de la toxine botulique ! Donc, la question qu’il convient de se poser est la suivante : Epiméthée doit-il être considéré comme si inconséquent au regard de son grand frère Prométhée ? Tout bien considéré, qui aura le plus apporté aux hommes ?
Savoir optimiser la technique
mardi, avril 17th, 2012De même qu’il a fallu transformer la membrane cellulaire rigide en une entité mouvante, modelable, en transformation perpétuelle, de même l’étude des processus néoplasiques peut s’inspirer de l’ensemble de ces techniques qui rendent à la cellule, qu’elle soit normale ou modifiée, son comportement dans le temps (Eyes on Cancer | http://the-scientist.com/2012/04/01/eyes-on-cancer/). Car c’est bien de la prise en compte du temps dont il s’agit. Longtemps les méthodes n’ont pu révéler de la vie cellulaire qu’un arrêt sur image. S’il était indispensable d’en passer par cette étape, il n’en s’agissait pas moins d’un artefact, selon le sens d’une création de l’art humain et non d’une création de la nature. La mutiplicité des techniques ne doit pas être considérée comme un frein, c’est tout le contraire quand le résultat à prendre en compte se trouve au point de convergence de tous les résultats obtenus. Il s’agit peut-être là de la meilleure des utilisations possibles des réseaux sociaux quand ils ouvrent aux plus esseulés d’entre nous une approche sans frontière des dernières découvertes. A charge pour chacun de pouvoir en faire le tri, tout n’est pas offert sans une contrepartie de réflexion personnelle.
Le b-a ba …
dimanche, avril 15th, 2012Si le Papio Papio (babouin) ne parle pas encore couramment avec l’homme, sera-t-il jamais capable d’échanger avec lui des textes écrits pour le second et qu’il serait alors bon d’adapter aux premiers. Pour une fois où il ne s’agit pas de la Mus musculus (souris), on change manifestement de registre en améliorant la performance selon les auteurs de l’article joint (Monkeys “Read” Writing | http://the-scientist.com/2012/04/12/monkeys-read-writing/). Mais distinguer des mots anglais de quatre lettres de quatre lettres dépourvues de sens peut-il être assimilé à l’acte de lecture ? Et à cette époque, comme à d’autres du reste, où il est de bon ton de se demander comment apprendre à lire aux enfants en dénichant enfin la meilleure des méthodes, l’étude autorise un regard nouveau sur cette capacité humaine. La définition de l’homme varie selon les sensibilités. La plus ancienne “L’homme est un animal bipède dépourvu de plumes” pourrait-elle rester bientôt la plus appropriée ?
La fin des télomères n’est pas pour demain !
vendredi, avril 13th, 2012Les télomères n’en finissent pas de nous parler de nous, impliqués qu’ils sont déjà dans la temporalité du fait de leur implaccable rapport aux divisions cellulaires. Aujourd’hui leur domaine d’action se déploie dans bien d’autres domaines du fait même de leur constitution (Telomeres in disease, http://f1000.com/reports/m/4/8). En fait une enzyme, la télomèrase, est capable de procéder à des processus d’élongation, contrebalançant l’effet délétère du raccourcissement réglé par les mitoses. De même que l’on a définit le concept de mitochondriopathies, on n’hésite pas à parler aujourd’hui de téloméropathies que l’on met en rapport avec différents types de mutations affectant la télomérase. De même les télomères sont-ils impliqués dans certains cancers et bien sûr dans les processus de vieillissement. Détecter leurs participations à différentes pathologies autorise à tenter une inversion de tendance pour en tirer bénéfice. C’est là où l’on rejoint les cellules souches quand l’expression de la télomèrase y est encore indépendante des divisions cellulaires. Les cellules dont le taux de renouvellement est élevé possède une télomérase soumise à régulation, mais on sait aussi reprogrammer certaines cellules pour qu’elles se réinscrivent dans un état de totipotentialité. Il devient donc possible de cibler les études sur la télomérase. Conclusion : En dehors de la télomérase point de salut !
Toujours s’entendre sur une définition
lundi, avril 9th, 2012De même qu’il existe des cellules souches normales, pourquoi n’existerait-il pas des cellules souches cancéreuses ? Ce concept relativement nouveau fait suite au concept plus ancien selon lequel les processus néoplasiques seraient le fait de la prolifération de cellules indifférenciées/dédifférenciées. Mais le problème majeur reste la définition du terme cellule souche. Longtemps virtuelle, plus concept que réalité du fait de l’impossibilité à être reconnue, elle est celle qui se renouvellet sans cesse pour donner naissance aux lignées cellulaires à l’origine des différents tissus de l’organisme. D’où la dénomination de cellules souches totipotentes puis pluripotentes laissant sous entendre que des étapes successives de différenciation diminuent progressivement les capacités de la première cellule. Le concept est solide dans le cadre de la normalité puisque tout procède du phénomène de la fécondation. Mais qu’en est-il dans le cadre des cellules cancéreuses ? Les pistes sont encore nombreuses comme on peut le lire dans cet article récent (Are Cancer Stem Cells Ready for Prime Time? http://the-scientist.com/2012/04/01/are-cancer-stem-cells– ). Et le problème jaillit justement du nombre des possibles termes de la définition. Par exemple faut-il calquer la définition de la cellule souche tumorale sur celui de la cellule souche normale, sur son origine, sur son nombre, sur ses marqueurs, sur son devenir naturel, sur son devenir après greffe ? Ce que l’on peut dire aujourd’hui, c’est qu’aucune de ces propostions ne semble suffisante prise isolément mais aussi qu’aucune ne peut ni ne doit en exclure une autre ! Il n’est malheureusement pas plus simple de définir une définition, ce qui est dommage puisque alors la question précédente serait en passe d’être résolue !
Dyschromatopsie et taxinomie
samedi, avril 7th, 2012Explorer la vision des couleurs et tester la génétique à partir des tournesols peints par van Gogh, c’est possible ( The Science of Van Gogh | http://the-scientist.com/2012/04/05/the-science-of-van-gogh/) ! Que l’on ne s’y trompe pas ! Il ne s’agit pas de faire la génétique des dyschromatopsies, mais de revisiter ces peintures pour chercher si van Gogh était bien atteint de cette affection, et si les fleurs étaient bien des asteraceae. C’est ainsi que la comparaison de la vision rendue de ces tableaux par un ami souffrant de dyschromatospie a permis à Kazunori Asada non seulement d’argumenter cette déficience du peintre mais aussi de l’utiliser pour créer le “Chromatic Vision Simulator”. C’est ainsi que la génétique en appliquant simplement les lois de Mendel a créé un tournesol mutant identique à celui peint. On attend avec impatience des études similaires à propos des portraits d’Arcimboldo !