Relativement peu employé, le terme « erreur de conjonction » répond pourtant à une expérience courante dont on sait peu de choses alors même qu’on la pratique pourtant régulièrement et ce ne sont pas les conjonctions de coordination qui sont en cause ! Que l’on en juge grâce à l’article, Place your bets for a white Christmas (http://www.nature.com/news/place-your-bets-for-a-white-christmas-1.21208?WT.ec_id=NATURE-20161222&spMailingID=53046054&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1064092277&spReportId=MTA2NDA5MjI3NwS2) grâce auquel on peut prendre connaissance du large domaine auquel se réfère l’expression. D’une façon générale il s’agit d’un sujet dont on dit qu’il est particulièrement prisé outre manche, celui des paris, mais il faut bien être conscient qu’il s’agit en fait d’un domaine plus que sérieux puisqu’il embrasse celui de la prise de décision, incluant statistique et psychologie cognitive. C’est ce qui devient possible quand on envisage « l’individu face au risque » et le champ d’investigation en est passionnant puisque plusieurs théories s’y affrontent. Chronologiquement parlant, la première d’entre elles considère la prise de décision selon la théorie de l’utilité de John von Neumann et Oskar Morgenstern (Theory of Games and Economic Behavior , http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu01440/oskar-morgenstern-et-la-theorie-des-jeux.html), puis vient celle de Daniel Kahneman et Amos Tversky (https://www.cairn.info/revue-idees-economiques-et-sociales-2010-3-page-15.htm) qui vient considérablement « chambouler » la précédente puisqu’elle inclut l’importance de biais décisionnels reposant principalement sur la notion d’heuristique de jugement, une opération mentale, rapide et intuitive. C’est ainsi que l’on a pu introduire la notion d’intelligence émotionnelle impliquée dans la gestion managériale ….. Les bookmakers en ont-ils eu conscience pour s’en servir au mieux ? On ne peut que l’espérer …. pour eux ….
Archive for décembre, 2016
Erreur de conjonction
lundi, décembre 26th, 2016Dépasser la finitude !
jeudi, décembre 22nd, 2016D’un côté les champs exceptionnels proposés par les avancées de la technique, de l’autre les espèces animales dont l’extinction serait (est) programmée ! Serait-ce un dilemme qui interroge ou l’expression d’un choix déjà dépassé ? Comment faut-il entendre ce titre : 3-D Models Capture Endangered Species Before They Go Extinct (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/47708/title/3-D-Models-Capture-Endangered-Species-Before-They-Go-Extinct/) ? The Digital life program semble bien être la cheville ouvrière de ce débat (Digital Life project aims to create 3D models of all living animals, http://www.treehugger.com/gadgets/digital-life-project-aims-create-3d-models-all-living-organisms.html). La démarche consiste premièrement à recenser par l’image et le commentaire l’intégralité des espèces animales existantes étant sous entendu que leur disparition de fait ne signera pas leur disparition imago. Quoi de plus noble que ce projet si ce n’est qu’il s’inscrit dans l’idée d’une disparition programmée qui donc en devient inéluctable. On ne peut, à première vue, que se louer de cette bibliothèque qui va colliger, décrire, répertorier, classer toutes les espèces animales actuellement vivantes et ce d’autant plus qu’il est on ne peut plus probable que de nouvelles espèces vont été découvertes avec comme corollaire l’amélioration de la classification phylogénétique par rapport à la classification taxinomique. Enfin que ce labeur serve la science comme la connaissance est tout à son honneur et on ne peut que se féliciter de cette finalité. Malheureusement toutes les brillantes qualités de cette entreprise ne peuvent ni ne doivent cacher qu’elle repose sur la conscience d’extinctions que l’on anticipe sans y porter un remède efficace ! Telles les visites de sites millénaires disparus il sera donc possible de tourner autour d’un gecko comme le montre l’illustration de l’article. La dissection virtuelle n’est pas encore au programme comme pourrait le laisser penser certaines scènes de séries américaines mais tout espoir n’est pas perdu ! Enfin il reste la possibilité de préférer le modèle à son image en mettant au point le clonage à la demande pour ceux qui vont disparaître. Le choix des possibles est infini, mais pas le devenir du vivant !
Raconte moi une histoire ….
lundi, décembre 19th, 2016S’il existe une qualification de la littérature dite enfantine et de jeunesse, s’il existe des maisons d’édition spécialisées dans la dite littérature, s’il existe des prix littéraires qui lui soient consacrés, que sait-on réellement des appétences de l’enfance vis à vis des genres littéraires ? Ce que l’on sait néanmoins pour l’avoir expérimenté, c’est qu’il est rare qu’un enfant n’apprécie pas ce moment privilégié qu’est la lecture quand on lui la lui offre comme un cadeau personnalisé. Cette période est peut-être l’étape indispensable au petit enfant pour que celui qu’il sera plus tard sache déjà qu’il existe d’autres mondes où il pourra voyager. Les contes de fées ou contes merveilleux ont d’abord appartenu à la tradition orale avant que d’être couchés sur le papier dés le XVII° siècle. Mais ce serait faire injure à Homère que de ne pas voir dans le voyage initiatique d’Ulysse, de merveilleux contes à raconter à tout âge, puisque tel l’Aède chaque conteur a tout loisir d’enrichir le parcours du héros et de ses multiples rencontres. Ensuite de quoi on pourrait facilement aborder des sujets qui auraient le grand mérite d’être à la fois nouveaux pour celui qui lit mais aussi pour celui qui écoute. Ainsi l’un et l’autre chemineraient côte à côte réalisant une complémentarité enrichissante parce que partagée. C’est la raison pour laquelle l’article Turn children on to science through reading (http://www.nature.com/news/turn-children-on-to-science-through-reading-1.21105?WT.ec_id=NATURE-20161208&spMailingID=52940554&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1061382989&spReportId=MTA2MTM4Mjk4OQS2) ressemble fort à une piste qu’il ne faudrait pas s’interdire d’explorer. Ainsi pourrait-il être bénéfique de passer d’un anthropomorphisme excessif en ce qui concerne le monde animalier pour des explications plus en accord avec la réalité comme par exemple celles que l’on pourrait donner à propos de quartiers de lune ? L’enfant comprend vite et ce n’est pas lui faire injure (au contraire) que d’introduire rapidement le cheminement des idées scientifiques qui ont pu aboutir aux connaissances actuelles. Car c’est aussi un vrai domaine merveilleux que ce cheminement de la connaissance et si nul n’a le droit de se l’interdire il n’a pas plus le droit de l’interdire à son autre lui-même. Il ne coute rien d’essayer !
On ne le dira jamais assez …..
jeudi, décembre 15th, 2016Si le malheur des uns ne fait pas le bonheur des autres, il peut néanmoins contribuer à aider l’autre par la compréhension du pourquoi et ainsi le conduire à un autre comment. C’est ce dont traite l’article « Could Critical Incident Reporting Fix Preclinical Research? » (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/47707/title/Could-Critical-Incident-Reporting-Fix-Preclinical-Research-/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=39085244&_hsenc=p2ANqtz–uLOv5wTzk_ilu5MQ4DeRoe7bcuzAZfO6rUjbK_bvVJPhPhqbIO0sIlErbmXPNjxjK-ZZWraoIyTk-X3yZI4NBTczviw&_hsmi=39085244) faisant poindre comme une bonne nouvelle en cette fin d’année. Ainsi il se pourrait bien que se précise une nouvelle justification de l’apport de l’erreur dans la démarche de celui qui cherche et pourrait se désespérer de ne pas trouver. Car une fois passée la déception/frustration du non aboutissement des résultats du protocole expérimental vient la double question du pourquoi/comment qui ne se résout pas nécessairement dans la minute suivante. Certes chacun sait que « Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage », mais pour Boileau il s’agissait d’améliorer pas de refaire … Donc si le voisin a eu les mêmes difficultés pourquoi ne pas en avoir connaissance à charge de choisir la même attitude lorsque le besoin s’en fera sentir ? A l’heure où la mise en commun de tout et de rien est devenu précepte de vie, la mise en commun d’erreurs pour les éviter prend tout son sens ! Ainsi pourrait-il être recommandé de mettre en place des rapports d’incidents, selon un protocole suffisamment universel. Mais oh surprise, l’anonymisation du recueil des données se serait révélée indispensable au regard du nombre des réponses ! Serait-ce à dire qu’il existe une connotation honteuse à coucher sur le papier des informations parce qu’elles ne doivent exister que dans le secret d’un laboratoire ! On a peine à y croire au regard de la mise en place d’une culture du résultat !
Oies de Lorenz, pigeons de Kacelnik
mardi, décembre 13th, 2016Un article paru dans The Scientist du mois de décembre 2016, Birds Have Skills Previously Described as “Uniquely Human”(http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/47486/title/Birds-Have-Skills-Previously-Described-as–Uniquely-Human-/) s’intéresse aux études effectuées sur la gente aviaire par Damien Scarf et Michael Colombo (Department of Psychology, University of Otago, New Zealand). Cet article cite largement d’autres travaux, parmi lesquels ceux d’Alex Kacelnik (professeur d’écologie comportementale à Oxford) ayant pour objet l’étude des pigeons (Columba, famille columbidae) aussi bien que des corbeaux (Corvus monedula) ou du Chouca des tours. Il ne s’agit ni plus ni moins que faire évoluer cette idée largement partagée selon laquelle certaines capacités sont l’exclusive propriété de la gente humaine ( on ne précisera pas le sexe …..). Mais il ne s’agit plus de démontrer leur capacité à conceptualiser l’outil, mais celle de reconnaître des lettres, ce qui remplacerait la finalité de l’instrument par la construction de séquences significatives représentant de ce fait un tout autre champ de capacité cognitive. Dans ce domaine que l’on n’oublie pas se référer aux études de Conrad Lorenz (Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1973) dont il n’est aucunement question. Peut-être en raison des controverses sur son appartenance au parti nazi et souffrant comme Alexis Carrel d’un rejet tout à la fois rationnel dans son courant politico idéologique mais aussi irrationnel dans son courant scientifique, Lorenz n’apparait plus comme référence dans les recherches en éthologie/écologie comportementale. Il avait pourtant ouvert une vraie brèche dans la théorie du behaviorisme par sa théorie de l’empreinte psychologique : soit à revisiter le pourquoi/comment du déclenchement comportemental. Mais sans aller si loin, si Lorenz parlait à ses oies, Scarf et Colombo vont peut-être arriver à faire lire leurs pigeons !
Bibliothèque et Méga données
jeudi, décembre 1st, 2016Qu’est-ce qui fondamentalement différencie bibliothèque et méga données (http://www.lebigdata.fr/definition-big-data) ? RIEN ? Devoir conserver et pouvoir consulter des informations qui ont été ordonnées pour être facilement accessibles est une définition qui pourrait convenir aussi bien à l’une qu’aux autres. Si parmi les bibliothèques la plus célèbre reste celle d’Alexandrie, au fur et à mesure où ces lieux se sont multipliés se sont posées plusieurs questions inhérentes au concept même, parmi les quelles et en premier lieu la conservation des données puis dans un deuxième temps celui de leur classement. Pour répondre à la première on n’a toujours pas trouvé mieux que la copie qui ne s’est modifiée que du fait de nouveaux supports. Quant au classement on peut dire qu’il n’est plus vraiment d’actualité dans la mesure où c’est l’accessibilité qui est en première ligne. Ces méga données font énormément parler d’elles que ce soit en bien tout autant qu’en mal selon que l’on considère trois critères : quantité, vélocité, variété ou quatre quand on leur ajoute, la valeur (The power of big data must be harnessed for medical progress, http://www.nature.com/news/the-power-of-big-data-must-be-harnessed-for-medical-progress-1.21026?WT.ec_id=NATURE-20161124&spMailingID=52835365&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1047036490&spReportId=MTA0NzAzNjQ5MAS2). Car tout dépend de l’usage que l’on veut en faire et la médecine n’est pas le dernier des domaines intéressés. La question principale est alors que veut-on faire de ces informations : quelle en est la finalité ? Car un des défis à relever concerne cet ensemble dynamique constitué de la masse toujours incrémentée des informations et de leur pertinence qui elle même ne peut être définie que par la connaissance du but. A ce propos il ne faut pas négliger la possibilité d’une pertinence inscrite dans le futur… Et comme il est peu vraisemblable que l’on s’accorde sur l’unicité d’un but il est normal que l’accord ne puisse se faire sur les bienfaits réels ou les méfaits tout aussi réels de ces méga données. Et pourtant quel est celui qui imaginerait sereinement laisser un tel terrain en friche ! Comme pour une aventure spatiale, facteurs, acteurs et buts sont à définir avec méticulosité avant de lancer l’opération « appropriation des connaissances » !