Pour Raymond Poincaré considéré comme l’un des derniers grands savants universels, la loi scientifique est l’aboutissement du fait scientifique. Celui ci devient compréhensible grâce au langage que pratique le scientifique, seul intervenant à avoir rendu intelligible un fait brut. Rechercher une loi est l’une des activités favorites de l’homme pour se rassurer par la mise en place d’un cosmos harmonieux, vieille réminiscence de son monde antique. Ainsi en est-il de la recherche de lois qui pourraient être établies entre pathologie et génétique. Parmi les outils techniques récemment mis à disposition on peut aujourd’hui compter sur la génomique dont les champs d’investigation n’en finissent pas de s’étendre, ce qui a permis la mise en place d’un groupe international, l’Etude d’association pangénomique (GWAS, genome-wide association study) dont l’un des buts est la recherche d’association entre génétique et maladies. Et c’est de l’incrémentation ininterrompue de l’échantillonnage que naît la perversion du système. En un mot, trop de données tuent les données (New concerns raised over value of genome-wide disease studies, http://www.nature.com/news/new-concerns-raised-over-value-of-genome-wide-disease-studies-1.22152?spMailingID=54331883&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1183642589&spReportId=MTE4MzY0MjU4OQS2). Comment dégager la variation génétique influente dans un réseau dont tous les facteurs ne sont pas répertoriés ? L’histoire biologique de chaque cellule de chacun des tissus ne peut être suffisamment linéaire pour qu’il se dégage une seule réponse pertinente. Une fois encore, sur le papier les plans étaient fort beaux. Il ne reste plus qu’à faire confiance à l’intelligence artificielle pour que l’immensité de ces données devienne interprétable à l’instar d’ANACRIM (logiciel de rapprochement judiciaire à des fins d’analyse criminelle). Et ce d’autant plus qu’une fois le gène identifié comme responsable (potentiel), il devient indispensable de savoir qu’elle décision prendre pour un avenir serein !
Côté pile, la bonne fortune, côté face, le mauvais sort, la chauve souris n’a jamais laissé l’homme indifférent. Lorsqu’il en enfile la combinaison, Batman est un sauveur de l’humanité, quand il ne sort que la nuit dans le vol bruyant de sa cape noire, le vampire terrorise et se multiplie. Ainsi les chiroptères (macro et micro) sont-ils à la fois, protégés du fait de leur rôle de pollinisateur et de prédateurs d’insectes divers et variés, tandis que dans le même temps on les sait vecteurs de différentes zoonoses, comme celles dues au virus Ebola, au virus de la rage , mais aussi de mycose pulmonaire comme l’histoplasmose. Aujourd’hui ce mammifère est également connu pour être un réservoir de coronavirus mortels (SRARS en 2002, MERS en 2012) (Bats are global reservoir for deadly coronaviruses, (
Replacer l’homme au sein de la nature, quitter un anthropocentrisme mortifère et penser un monde de demain sinon « meilleur » à tout le moins « bon » ne doivent/peuvent plus être des vœux pieux mais les buts vers lesquels Hans Jonas a voulu entrainer son contemporain en 1979. A cette date le Principe de responsabilité introduit une idée non seulement nouvelle mais qui a priori pourrait même ne pas se justifier à savoir que » … l’humanité à venir a des droits … » car la question est bien de savoir premièrement, si ce qui n’existe pas a des droits et si deuxièmement, l’humanité du fait même de ses droits ne devrait pas hériter de devoirs ! Il est certain que cette attitude se situe à cents lieux du progrès triomphant de nature scientiste hérité du XIX° siècle ; Heidegger en son temps (pas si éloigné) a su mettre le doigt sur l’arraisonnement de la nature par l’homme. Ce dont parle l’article Italy rebuked for failure to prevent olive-tree tragedy (
A l’heure où le climato septique doit être montré du doigt, il n’est pas inutile de chercher à comprendre ce que signifient certains termes dont ses contradicteurs usent et abusent. Ainsi sous le terme de diversité doit on entendre une polysémie dans laquelle on a l’habitude de distinguer deux cases, celle de la biodiversité et celle de la diversité culturelle. La Convention sur la diversité biologique (CDB), traité international (Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, 1992) a distingué trois buts dont celui de la conservation de la biodiversité. Parce que ce terme sous entend celui de nature, il n’a pas été nécessaire qu’il fasse flores (1988) pour que l’homme admire la dite nature même s’il est vrai qu’il n’a commencé à envisager sa protection qu’en fonction de la révolution technique initiée au XIX° siècle. Aujourd’hui on pourrait penser que le terme ne prête plus à discussion tant il revient fréquemment au fil des écrits, des discussions, des projets politiques …. Et pourtant la biodiversité cache en son sein de troubles idées ! Sait-on en effet de quoi il est question quand on évoque le terme ? En première approche, il s’agit de la pluralité des espèces et donc uniquement d’un critère quantitatif. Mais comme le fait remarquer l’article Biodiversity moves beyond counting species (