Cette célèbre comptine, « Mon beau sapin, roi des forêts, tu gardes ta parure » composée en allemand (1824) par Ernst Anschütz, et abondamment traduite, pose une question intéressante : pourquoi le sapin de Noël garde-t-il si bien sa verdure qu’il soit ou non coupé en cette période qui lui est souvent fatale ? Certes, chacun sait que passé un certain temps, le tapis sur lequel on l’a dressé se jonche de ses épines qui restent encore pour longtemps toujours aussi vertes. Mais dans cet occurrence, rien que de très normal. Ce qui l’est moins et qu’avait donc remarqué Ernst Anschütz c’est la persistance inaltérable de la couleur verte au fil des mois, avec ou sans ensoleillement. Et c’est justement cet état de fait qui aurait du interroger tous ceux qui entonnent en choeur la comptine citée plus haut. Mais à partir d’aujourd’hui ils pourront chanter apaisés, car la science peut leur fournir la réponse (Conifers can be green because of a photosynthetic short-cut, https://www.sciencedaily.com/releases/2020/12/201223125739.htm). Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un raccourci dans la machinerie qui gère la photosynthèse, un simple problème entre la température et les réactions biochimiques ! Un simple changement au niveau des membranes, particulières aux chloroplastes (connus depuis 1862), autorise un raccourci qui assure la photosynthèse dans ces conditions particulières. Simple, mais il fallait y penser !
Archive for décembre, 2020
Intéressant …
mercredi, décembre 30th, 2020Agents moraux artificiels
lundi, décembre 21st, 2020- Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger, 2 : Un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi : 3) Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi. Il s’agit là des trois lois de la robotique selon I. Asimov. En 1942, tous les robots à cerveau « positronique « se doivent d’obéir impérativement à ces principes qui s’apparentent à une conscience en fait assez proche de celle des humains. Aujourd’hui certains se posent la question de savoir s’il n’existe pas un biais de recrutement à visée thérapeutique en raison de l’utilisation d’algorithmes. Ce biais se traduit par un choix défavorisant la population noire au regard d’une donnée biologique affectée d’un « facteur de correction basé sur la race » (Is a racially-biased algorithm delaying health care for one million Black people?, https://www.nature.com/articles/d41586-020-03419-6) . Et c’est alors qu’intervient le concept d’algorithme équitable (What Does a Fair Algorithm Actually Look Like?, https://www.wired.com/story/what-does-a-fair-algorithm-look-like/). Or l’algorithme, un des piliers de l’intelligence artificielle, a pour finalité un acte décisionnel qui doit être le plus juste, voire plus juste que celui qu’un homme pourrait prendre. Une éthique de l’intelligence artificielle a donc vu le jour : elle doit répondre à des agents moraux artificiels en fonction des quels la machine deviendrait responsable mais comment ?
Changement de paradigme
jeudi, décembre 10th, 2020 « … m’inspirant un divin langage pour me faire chanter le passé et l’avenir, elles [les muses] m’ordonnèrent de célébrer l’origine des bienheureux
Immortels… » C’est par ces mots qu’Hésiode certifia la vérité des propos qu’il tenait concernant la naissance du monde » … Au commencement exista le Chaos, puis la Terre à la large poitrine … » Gaia, la Terre, est la première des divinités chtonienne ou tellurique. Cette origine de la vie que l’homme cherche depuis Hésiode à tout le moins, a donc d’abord été dévolue à la terre mais les avancées de la science, surtout depuis Ch. Darwin en 1871, attribuèrent à l’eau le berceau de la vie » … l’étincelle de vie d’origine peut avoir commencé dans une petite mare chaude … ». Le concept de la soupe primordiale gagna ses lettres de noblesse en 1953 après les expériences de Miller-Urey et l’eau en était toujours le facteur premier. Aujourd’hui il semblerait bien que la terre reprenne la place qui lui avait été ravie (Was the cradle of life a puddle?) ! Car l’eau ne serait pas si innocente qu’elle en a l’air puisqu’elle tout autant meurtrière que bénéfique. Le processus privilégié serait donc un séchage intermittent, associant humidité et sécheresse, ce qui constitue un phénomène simple et ordinaire. Certains imaginent même par ailleurs une analogie avec la théorie darwinienne telle que les molécules les plus fragiles seraient détruites dans la phase aqueuse au bénéfice des plus robustes ! Et c’est donc à la recherche de fossiles d’avant la vie que depuis 1960, des missions partent pour Mars, la planète tellurique qui pourrait redonner à Gaïa ses lettres de noblesse.
Est-ce une question d’actualité ou pas ?
jeudi, décembre 3rd, 2020N’en déplaise aux anti-vaccins, les vaccins sauvent des millions d’individus de par le monde, nombre heureusement en progression constante depuis la vaccination anti variolique au XVIIIème siècle par Jenner. Depuis l’antiquité on avait pris conscience du fait que les individus ayant souffert de certaines maladies, qui se sont révélées être de nature infectieuse, ne présentaient plus les mêmes symptômes. Edward Jenner inocule la vaccine des vaches et les sujets ainsi traités préventivement ne contractent pas la variole lors des épidémies. Pasteur met au point le premier vaccin atténué et les vaccins de nature différente vont ainsi se succéder au fil des décennies. Sans l’expliciter, on se sert bel et bien depuis le début de ce que l’on appelle une population témoin. Sans témoin, pas de comparaison possible et donc pas de résultat, mais il est certain que la notion même de témoin peut poser éthiquement question. En effet, pour le bien de tous, ne met-on pas en place un possible sacrifice de quelques uns, même s’il est choisi ? On pourrait de plus se poser des questions quant au choix lorsque ce dernier repose sur une rémunération du sujet d’expérience. Aujourd’hui vient s’ajouter un espace temps qui d‘incompressible devient » par la force des choses « compressible (Why emergency COVID-vaccine approvals pose a dilemma for scientists, https://www.nature.com/articles/d41586-020-03219-y?WT.ec_id=NATURE-20201203&utm_source=nature_etoc&utm_medium=email&utm_campaign=20201203&sap-outbound-id=187E851760EC1E3FAF86DFDAEBCD5B88A04F8705). Cette urgence dans l’obtention du résultat obère peut-être sa validité même puisque dans le même temps il existerait une autre urgence un taux de mortalité statistiquement prévu. Lorsque deux temporalités s’entrechoquent, c’est le processus décisionnel qui s’en ressent. Le fait qu’il s’agisse dans le cas présent d’une décision collective et non individuelle est un autre bras de la réflexion. Mais ce n’est pas un arbre décisionnel, il n’y a toujours que deux options, Max Weber l’avait parfaitement exprimé : l’éthique de responsabilité, celle de l’homme d’action, et l’éthique de conviction, celle du respect d’une valeur.