Posts Tagged ‘ethologie’

Pas vu, pas pris

vendredi, octobre 8th, 2021
Personnages - L'âge de glace : les lois de l'univers

Qui pourrait encore avoir l’audace de considérer l’animal comme une machine, lui dénier toute capacité de communication. Peut-on encore ne pas le reconnaître comme appartenant à une société dans laquelle ses relations avec ses congénères peuvent être d’une grande complexité. Comment ne plus accepter que nombreux sont ceux qui ont le concept de leur existence quand ils se reconnaissent dans un miroir et que d’autres doivent posséder celui de finitude. Certains d’entre eux seraient même capables de modifier leur façon d’agir lorsqu’appréciant l’environnement, ils sont convaincus qu’on ne les voit pas ! (Cleaner Fish Alter Behavior if Partners Can See Them “Cheating”). Ne pas effectuer une action qui leur est dévolue dans la société à laquelle ils appartiennent, parce qu’ils savent qu’ils ne sont pas vus est l’expression d’une modification comportementale qui pose question dans le processus de cognition du Labroides dimidiatus. Mais ce Labre, dit également nettoyeur a plusieurs cordes à son arc puisqu’il appartient également à ceux parmi les animaux qui se reconnaissent (The Mirror Test Peers Into the Workings of Animal Minds”). Malheureusement tout n’est pas bon chez ce poisson qui sait ruser et s’admirer ! Il fait montre d’une discrimination coupable ! C’est la femelle qui trompe et le mâle qui la corrige ! Il vaudrait mieux que cet état de fait ne s’ébruite pas chez les humains dont certains voudraient à coup sûr mettre en place au pire une élimination des mâles au mieux leur rééducation!

La chèvre de Monsieur Seguin

lundi, décembre 24th, 2018

Pour Théocrite comme pour Alphonse Daudet, le combat de leur petite chèvre aura été le même, car à l’évidence la première, tout autant que la seconde, n’avait pas compris la mise en garde délivré par son maitre. Pourtant l’un comme l’autre  avait certainement accompagné leur avertissement oral d’un jeu adapté de physionomie. Capra, la chèvre en latin, a donné le substantif caprice en français, ce qui laisse à penser que l’un des traits de caractère de cet animal qui peut par ailleurs être charmant (!), pourrait être changeant. Sa domestication très ancienne, datant probablement de l’ère de la révolution néolithique, a conduit à un animal sociable, curieux dont on sait depuis longtemps qu’il est capable de compréhension vis à vis de son environnement (Les chèvres sont-elles comme les humains ou les humains comme les chèvres? http://www.protection-animaux.com/publications/animaux_de_rente/infothek/comportement/comportement_chevres.pdf). Aujourd’hui ce comportement se rapprocherait même de celui du meilleur ami de l’homme, dans la mesure où la chèvre serait à même de comprendre l’expression du visage humain lui faisant face(Goats Prefer Happy Human FacesGoats Prefer Happy Human Faces, https://www.the-scientist.com/notebook/goats-prefer-happy-human-faces-65081?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2018&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=68224316&_hsenc=p2ANqtz-_dY4vqb8OPUyPqEwoEWIiKeeE5JyMwJLH-7KgXdXmGgu6Sm2Cp5SvNWEhRYNWJIkBRQJtmAWWMk9E_R0LSYFUF63dl7g&_hsmi=68224316). Que l’on puisse améliorer les conditions de vie et surtout de sacrifice de ces animaux du fait de cette capacité est une option que l’on est en droit de choisir, ce qui ne résout pas au moins deux questions : la domestication est-elle acquisition, acquisition est-elle amélioration ou appauvrissement. En d’autres termes : qu’apporte la domestication à l’animal ? Et là, ce n’est plus de la chèvre de Monsieur Seguin mais du Loup et le Chien de Monsieur de La Fontaine dont il est question.

Ethique animalière

vendredi, décembre 21st, 2018

Il est curieux de constater les allers et retours que le regard de l’homme a porté sur la place de l’animal dans le règne du vivant. Depuis l’antiquité il est passé d’une reconnaissance d’existant même s’il se situait à un niveau inférieur à celui de l’homme à celui d’être “responsable” si l’on se réfère aux différents procès qui lui ont été intentés au moyen âge. La vision mécaniste cartésienne a fait de l’animal une machine qui n’agit que selon un principe de causalité en raison de l’absence même de la possibilité de raisonnement. Depuis 1978, il existe une Déclaration Universelle des Droits des Animaux (révisée en 1989) qui représente une charte éthique car dépourvue d’implication juridique. Sont en cause le bien être animal et la préservation des espèces sauvages. Et c’est justement du bien être animal dont il est question dans l’article “Is it Unethical to Give Your Cat  Catnip” (https://www.livescience.com/64360-catnip-ethics.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20181220-ls). A l’heure où la dépénalisation du cannabis fait la une des médias, il est on ne peut plus normal de se poser la question de savoir s’il est éthiquement soutenable de fournir à son chat de l’herbe à chat ! La Nepeta cataria dont il est question est une plante ornementale mais aussi médicinale qui renferme un terpène. C’est ce dernier qui est en cause dans la mesure où il agirait sur la production de phéromones sexuelles dans le cerveau du dit animal, ce qui comme il a été prouvé par l’expérience est loin d’être anodin. La question est d’importance puisque la réponse qui y sera apportée exprimera la vision qu’à l’homme de son animal de compagnie. Mais quid de la vision qu’a l’animal de son humain de compagnie ?

Drôle de monde !

vendredi, avril 27th, 2018

MR Fabre n’est pas un film (1951) dont les jeunes cinéphiles peuvent avoir encore connaissance, et dans un sens c’est un peu dommage puisqu’il inaugure un genre et rappelle qu’un début existe à tout. Il ne s’agissait pas que de porter à l’écran la biographie romancée de Jean Henri Fabre (1823-1915) mais de montrer pour une des premières fois un monde que les cinéastes animaliers se plaisent depuis à explorer. Avec lui naissait aussi l’éthologie, domaine revendiqué par plus d’un et exploré de façon régulière apportant son lot de découvertes admirables “mirabile visu“. Jean Henri Fabre fut au XIX° siècle avec les moyens dont il disposait , un observateur génial d’un monde de petits, les insectes, peut-être encouragé en cela par l’environnement dans lequel il évoluait. Quoiqu’il en soit les  hyménoptères, bembex, scolies et coléoptères n’avaient plus de secret pour lui et il est à parier qu’il aurait bien aimé être l’auteur des deux articles suivants : Exploding Ants Kill Foes, and Themselves, with a Blast of Toxic Goo (https://www.livescience.com/62354-exploding-ants-new-species.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20180420-ls) et Infected Ants Chemically Attract Workers to Destroy Them (https://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/52082/title/Infected-Ants-Chemically-Attract-Workers-to-Destroy-Them/&utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2018&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=62120194&_hsenc=p2ANqtz-9AGdfVt4CbnNL8WidJDhW_jGfz06RQQL05oDsrFqqMlP6DA_VyBzmiJfaY2OzJ4p8CCj_G8u3rG69_dU0XLSPEjmqEUA&_hsmi=62120194). Le texte en aurait été peut-être plus poétique mais les observations auraient été les mêmes ainsi que les considérations anthropomorphiques concernant la société des fourmis (Hymenoptera, Apocrita). Elles peuvent se faire exploser (“fourmis kamikazes”), tout aussi bien que détruire des larves infectées qui pourraient porter atteinte à l’intégrité de la colonie ce qu’il aurait peut-être qualifié dans les deux cas, on le reconnaitra volontiers, d’action téléologique. Mais une question reste non résolue : Fabre aurait-il choisi entre Platon et Aristote entre action téléologique de nature extrinsèque ou intrinsèque ?