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Question de définition

jeudi, septembre 17th, 2020
Interleukine 17 (IL-17A, L'IL-17) Molécule De Cytokine. IL-17 Anticorps  Sont évalués Pour Le Traitement Du Psoriasis Et D'autres Maladies. Atomes  Présentés Comme Des Sphères De Couleur. Banque D'Images Et Photos Libres De

A l’heure où il est de bon ton de préférer des mots à d’autres pour raison de bienséance, peut-on envisager de modifier des termes quand ils ne correspondent plus à la définition qui a présidé leur reconnaissance ? Dans le cas présent il s’agit du mot “microglie” dont tout un chacun connaît l’étymologie. Or ce qui a été décrit comme un type cellulaire ressemble beaucoup plus en fait à un système d’une exceptionnelle richesse. Il est de fait que la simple microscopie optique ne peut y distinguer différentes cellules mais c’est parce qu’elles cachent bien leur jeu. Après avoir montré que la microglie cérébrale chez la souris, était impliquée dans les phénomènes de la mémorisation, (How Immune Cells Make the Brain Forget), il se trouve que des cellules de type T lymphocytes situées dans les méninges, chez ce même animal, sont également impliquées dans le comportement (Immune Cell and Its Cytokine Control Exploratory Behavior in Mice). Or comme ce type cellulaire a été retrouvé chez l’homme dans la même localisation et qu’il est difficile d’admettre que leur présence n’a aucune signification, on aurait envie de leur attribuer un rôle comparable ! Ne s’agit-il pas de deux mammifères et l’histoire des sciences apprend que l’on a raisonné par analogie pour moins que cela ! D’où il ressort que l’IL 17a que secrètent ces cellules joue plus qu’un rôle anti-inflammatoire (déjà largement exploré), mais aussi un rôle dans le comportement anxieux. Mais pour montrer une fois encore que le multifactoriel l’emporte très largement sur le monofactoriel, il serait de bon ton de ne pas oublier la participation des commensaux intestinaux pour un bon équilibre comportmental. On n’insistera jamais assez sur l’intrication des proccessus chez le vivant. Peut-on en médecine suivre le principe selon lequel une cause entraîne un effet !

L’immuabilité n’est pas de ce monde !

samedi, novembre 17th, 2018

Il n’est pas impossible que la transformation d’un temps circulaire en un temps linéaire ait été une des conditions indispensable à la mise en place progressive de la théorie de l’évolution. Deux bretteurs s’affirmèrent contre la théorie du fixisme, Jean Baptiste de Lamarck s’appuyant sur le transformisme et Charles Darwin sur l’évolutionnisme. Il manqua à ce dernier, la possibilité d’expliquer les mécanismes que la génétique pu prendre en charge quelques décennies plus tard.   Mais à ceux qui pensèrent alors que la boucle était bouclée, manquait un nouveau concept, celui de l’épigénétique. Si on peut voir une expression du  fatum dans la transmission génétique de parent à enfant, l’expérience prouve que leur expression ne suit pas la même transmissibilité. C’est alors que survient l’épigénétique qui sans modifier le patrimoine génétique introduit des modifications qui peuvent être transitoires, pérennes, transmissibles ou non ! Parce qu’elle  peut être d’origine accidentelle ou environnementale, l’exploration de son/ses domaine(s) est particulièrement ardue et ses frontières restent à délimiter comme en témoigne cet article récent : Opinion: The New Frontiers of Epigenetics (https://www.the-scientist.com/news-opinion/opinion–the-new-frontiers-of-epigenetics-65076). Si les nouvelles techniques constituent une avancée réelle dans le domaine médical avec un certain degré de certitude il n’en est pas de même dans le domaine sociétal qui englobe l’environnement dans son ensemble. S’il ne s’agit pas d’un parfait “trait pour trait”, il existe bel et bien un air de ressemblance avec le naturalisme de la fin du XIX° siècle quand Zola tentait d’expliquer l’importance du milieu sur le comportement.  Après la génétique, l’épigénétique, quelle sera la prochaine étape, celle qui expliquera la liberté du comportement humain ?

Ami, ami !

vendredi, janvier 22nd, 2016

5570005-Mains-de-l-homme-et-le-singe-de-jonction-Mixed-Breed-entre-Chimpanz-et-Bonobo-20-ans-devant-un-fond--Banque-d'imagesOn connaît l’adage selon lequel il faut savoir choisir entre “Boire ou conduire”, peut-être ne serait-il pas non plus inutile d’en envisager un autre. Il ne s’agit en fait que d’une toute petite conséquence de la vie en société. Deux études récentes posent une question dans le cadre de la société des chimpanzés,  Chimpanzees Trust Their Friends (http://www.cell.com/current-biology/abstract/S0960-9822(15)01431-1) et Chimps Share Microbes When Socializing (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/45090/title/Chimps-Share-Microbes-When-Socializing/) ; ce que l’on pourrait aussi résumer par : la confiance et le germe ! La cause première, sans laquelle la question n’aurait même aucune raison d’être posée,  c’est donc le fait (prouvé) que le chimpanzé construit des relations de confiance inter individu, créant de ce fait deux domaines qui ne s’interpénètrent pas, puisque des échanges se font dans le premier pas dans le second. Mais si échanges il y a, il sont schématiquement de deux types : matériels et non matériels. C’est le premier qu’il convient d’envisager sans pour autant négliger le fait que des chimpanzés savent construire autour d’eux un espace particulier  où se reconnaissent ceux qui s’apprécient. Donc, reconnaître son ami amène à manifester certains signes qui passent plus ou moins par le contact physique et c’est à ce niveau que se font certains échanges comme par exemple des échanges de germes. Comme le souligne le premier article et c’est ce qui est “extraordinaire” c’est que le chimpanzé comme l’homme (à moins que ce ne soit, l’homme comme le chimpanzé : évolution vous avez dit évolution !) accepte d’encourir un refus lorsqu’il est dans la démarche d’établir un lien de confiance avec l’autre, ce qui amène à considérer qu’un microbiome échangé  entre “copains  et de ce fait devenu comparable, n’a plus qu’une valeur anecdotique !

Il vaudrait mieux penser à tout !

mardi, décembre 2nd, 2014

524ad51eddc18Ce n’est pas parce que c ‘est plus  facile  d’utiliser un petit animal de laboratoire, telle la souris, qu’il faut oublier un minimum de précautions. Au fil des expérimentations, des années et des techniques il est devenu évident que le stress faisait partie intégrante du ressenti de l’animal. On en conviendra facilement, l’environnement laboratoire ne constitue pas plus pour l’animal que pour l’homme un cocon de douceur et d’affection. Sans vouloir faire preuve d’une tendresse excessive il n’est pas anodin d’agir envers l’animal selon des règles de bonne conduite. Si les défenseurs des animaux ont établi une charte en ce sens, si l’Assemblée a adopté (octobre 2014)  une disposition qui reconnaît aux animaux la qualité symbolique «d’êtres vivants doués de sensibilité», il existe aussi une façon à la fois plus pragmatique et plus hypocrite de s’intéresser à ce problème. Ne pas tenir compte de ces recommandations, peut provoquer des erreurs dans les résultats obtenus (Mouse Traps, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/41269/title/Mouse-Traps/) ! Enfer et damnation, un article pourrait se voir refuser la publication pour cause de faux résultats à mettre sur le compte du comportement de l’expérimentateur et non sur la conduite de son protocole ! Mieux vaut donc prendre en considération ces petits compagnons de recherche car l’impact est lourd de conséquences d’autant que les facteurs à prendre en ligne de compte sont nombreux. Ainsi a-t-il été édité un  ensemble de recommandations sous le titre de The ARRIVE  (Guidelines  Animal Research: Reporting of In Vivo Experiments, 20-item checklist) qu’il serait bon que chaque expérimentateur garde en mémoire pour l’appliquer. Il ne faut surtout pas croire que l’étude comportementale de la souris soit beaucoup plus simple que celle de l’homme !