Côté pile, la bonne fortune, côté face, le mauvais sort, la chauve souris n’a jamais laissé l’homme indifférent. Lorsqu’il en enfile la combinaison, Batman est un sauveur de l’humanité, quand il ne sort que la nuit dans le vol bruyant de sa cape noire, le vampire terrorise et se multiplie. Ainsi les chiroptères (macro et micro) sont-ils à la fois, protégés du fait de leur rôle de pollinisateur et de prédateurs d’insectes divers et variés, tandis que dans le même temps on les sait vecteurs de différentes zoonoses, comme celles dues au virus Ebola, au virus de la rage , mais aussi de mycose pulmonaire comme l’histoplasmose. Aujourd’hui ce mammifère est également connu pour être un réservoir de coronavirus mortels (SRARS en 2002, MERS en 2012) (Bats are global reservoir for deadly coronaviruses, (http://www.nature.com/news/bats-are-global-reservoir-for-deadly-coronaviruses-1.22137?WT.ec_id=NATURE-20170615&spMailingID=54279477&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1182429907&spReportId=MTE4MjQyOTkwNwS2). Existe-t-il encore un intérêt quelconque à étudier les chauves souris et leurs virus ? La réponse est OUI, dans la mesure où plusieurs interrogations persistent (Les infections à coronavirus, à SRAS-CoV et à MERS-CoV, https://www.inserm.fr/thematiques/immunologie-inflammation-infectiologie-et-microbiologie/dossiers-d-information/les-infections-a-coronavirus-a-sras-cov-et-a-mers-cov), en particulier parce que les animaux vecteurs et les possibles passages humains ne sont pas encore parfaitement établis. Aussi dans le but de pratiquer une médecine préventive efficace est-il indispensable de connaître les animaux vecteurs et leurs hôtes, la répartition des premiers et leurs cheminements ce qui permettrait de proposer des lieux pour une possible émergence de la maladie. Ne vaut-il pas mieux prévenir que guérir ? Quoiqu’il en soit ce ne sont pas les coronavirus qui redoreront le blason de la chauve souris !