Replacer l’homme au sein de la nature, quitter un anthropocentrisme mortifère et penser un monde de demain sinon « meilleur » à tout le moins « bon » ne doivent/peuvent plus être des vœux pieux mais les buts vers lesquels Hans Jonas a voulu entrainer son contemporain en 1979. A cette date le Principe de responsabilité introduit une idée non seulement nouvelle mais qui a priori pourrait même ne pas se justifier à savoir que » … l’humanité à venir a des droits … » car la question est bien de savoir premièrement, si ce qui n’existe pas a des droits et si deuxièmement, l’humanité du fait même de ses droits ne devrait pas hériter de devoirs ! Il est certain que cette attitude se situe à cents lieux du progrès triomphant de nature scientiste hérité du XIX° siècle ; Heidegger en son temps (pas si éloigné) a su mettre le doigt sur l’arraisonnement de la nature par l’homme. Ce dont parle l’article Italy rebuked for failure to prevent olive-tree tragedy (http://www.nature.com/news/italy-rebuked-for-failure-to-prevent-olive-tree-tragedy-1.22110?WT.ec_id=NATURE-20170608&spMailingID=54230088&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1181197208&spReportId=MTE4MTE5NzIwOAS2) se révèle paradigmatique d’une situation hautement préjudiciable pour la nature et l’humanité. A l’image des plaies d’Egypte, la bactérie Xylella fastidiosa subsp. pauca touche de nombreux végétaux parmi lesquels les oliviers et c’est là que la perversion humaine atteint des sommets ! En effet deux thèses parfaitement contradictoires, mais qui ont le mérite de s’inscrire dans la gestion humaine du patrimoine naturel s’affrontent. D’un côté le principe de responsabilité impose de mettre en œuvre tous les moyens pour arrêter la propagation de la bactérie afin de préserver les champs d’oliviers. Malheureusement, de l’autre côté, il s’avère que le traitement passe par la destruction des oliviers atteints. Quand parmi ceux-ci se trouvent des sujets centenaires témoins de cette nature qui doit être transmise, le principe de responsabilité interdit leur coupe et l’aporie est à son comble ….. Si l’on saupoudre de quelques autres facteurs, économiques tout autant que scientifiques, il devient réellement difficile de se sortir de cette imbroglio ! L’homme possède un vrai don pour créer des situations impossibles …..