La nature préfère la droite : c’est une évidence….C’est sans doute la raison pour laquelle les « gauchers » partageaient avec les « roux » une si mauvaise presse, lors d’une époque que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître (…). Pourtant il existe bel et bien un phénomène de latéralisation naturel : l’homme se sert plus volontiers de la main droite, les coquilles des escargots sont en majorité dextres, les molécules font dévier la lumière à droite, d’autres à gauche tandis que certaines possèdent les deux caractéristiques. En d’autres termes, la nature montre différents exemples de chiralité ce qui se traduit par le fait que l’image d’un objet dans un miroir ne se confond pas avec le dit objet. Ce phénomène de la latéralisation pose les deux questions habituelles : pourquoi et comment. Répondre à la première, aujourd’hui encore, c’est aborder le domaine nébuleux de la téléologie, la seconde, par contre, risque d’être plus féconde même si non résolue. C’est ce qui ressort de l’article Lefties, Language, and Lateralization (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/44088/title/Lefties–Language–and-Lateralization/) quand bien même seul un domaine (mais il est déjà suffisamment complexe) est abordé, celui de la latéralisation cérébrale de la zone du langage, à gauche chez quatre vingt dix pour cent des droitiers contre soixante quinze chez les gauchers ! Il n’est pas étonnant qu’en cette ère où le gène est roi, les auteurs aient axé leur recherche sur les rapports entre monogénisme, polygénisme, épigénétique et latéralité. Il semble bien que l’on se dirige vers une réponse plus complexe que ce qui avait été envisagé jusqu’à maintenant, mais le comment est en vue. La prochaine étape sera-t-elle celle du pourquoi ?