En 1866, Gregor Mendel permet au Pisum sativum d’acquérir une notoriété qui ne se démentira pas au fil des siècles. Choisissant fort à propos ce légumineuse, il va mettre en évidence, par une étude portant sur au moins quatre générations, la transmission de caractères simples : graines ridées et graines non ridées. A l’époque méiose et chromosomes sont inconnus, mais Mendel propose pour expliquer le phénomène de la transmission, l’existence d‘unités héritables. L’avenir devait montrer que la simplicité n’est pas de ce monde en particulier quand Conrad Hal Waddington s’aperçoit en 1942 qu’il existe une hérédité au delà des gènes ! Ainsi des caractères acquis peuvent-ils être transmis d’une génération à l’autre sans qu’il y ait mutation ce qui se traduit par la création d’un phénotype correspondant à cette acquisition. La méthylation de l’ADN est l’un des mécanismes le plus fréquent de l’épigénétique. On peut utiliser la mesure du taux de méthylation de l’ADN pour attribuer un âge, dit épigénétique plus précis que l’âge chronologique : cette horloge épigénétiqe pouvant ne pas correspondre à l’horloge chronologique d’un individu. Mais ce qui n’aurait pu être qu’une modification éphémère s’est révélée fonctionner sur plusieurs générations ce qui est d’une grande importance dans les processus évolutifs. Une récente étude Epigenetic Clocks Continue to Tick Over Multiple Lifetimes, confirme cette compétence au niveau d’une population cellulaire de première importance (mais en est-il qui ne le soient pas ?), les lymphocytes T. Cellules mémoires s’il en fut, ces cellules semblent se caractériser par une horloge épigénétique qui leur est spécifique. Considérablement plus âgés que l’horloge chronologique d’un individu jeune et souffrant d’un processus lymphoprolifératif, non atteints par une limite d’âge (chez la souris !), après plusieurs réinjections. On est encore loin d’expliquer ce comportement, mais la porte s’ouvre sur des applications insoupçonnées.