Que l’on ne si trompe pas : si la dixième paire de nerf crânien, porte aussi le qualificatif de nerf vague, c’est essentiellement dû au fait que c’est un grand vagabond ! Désigné comme le nerf ayant le plus long trajet dans l’organisme il est aussi celui qui assure de très nombreuses fonctions. Tels les héros grecs riches en épithètes, le nerf vague peut aussi être dit pneumogastrique ou cardio-pneumo-entérique. Il transporte des informations sensitives, motrices, sensorielles et végétatives. Mais ce n’est pas tout puisque aujourd’hui (A master dial for the immune system) le voici impliqué dans une nouvelle fonction en rapport avec le processus immunitaire. Celui-ci se doit d’être d’une précision extrême puisque les conséquences peuvent en être tout autant bénéfiques que délétères. S’il existe des neurones dans le tronc cérébral qui jouent le rôle de rhéostat en modifiant l’intensité de la réponse inflammatoire, il a été mis en évidence dans le nerf vague deux groupes de neurones dont les informations transmises au cerveau lui permettent de surveiller le déroulement du dit processus. Du coeur ou du cerveau quel est le véritable maître d’oeuvre de l’organisme vivant, humain en l’occurrence ? Les anciens se sont longtemps posés la question, mais au VIIème siècle av. J.-C., le fondateur de l’école Naturaliste Ionienne, attribuait déjà au cerveau le rôle de médiateur avec le corps. Ou comment un courant de pensée philosophique reposant sur une hypothèse se voit progressivement confirmé !