Il y-a-t-il pire que la dystopie orwellienne brossée en 1949 dans l’œuvre, 1984 ? La réponse est oui à la lecture des résultats de l’expérience de John Bumpass Calhoun menée à partir de 1968 sur des rongeurs. Ayant à leur disposition un univers enchanteur, quatre couples de souris vont sombrer dans un univers cauchemardesque en un an. Et grâce à ce merveilleux outil qu’est le raisonnement par analogie, cet éminent éthologue américain se crut permis de décrire l’effondrement probable de la société humaine (https://www.vice.com/fr/article/j5zm4k/des-utopies-pour-souris-ont-predit-leffondrement-de-notre-societe). Heureusement rien n’est moins sûr comme l’explique l’article Universe 25 Experiment (https://www.the-scientist.com/universe-25-experiment-69941) en s’appuyant sur les dangers qu’il y a user à mauvais escient d’un anthropomorphisme débridé. Vient en outre s’y ajouter l’erreur fréquente consistant à assimiler corrélation et causalité. L’étude de la société humaine doit en effet tenir compte des caractéristiques propres à chaque individu, caractéristiques qu’il est particulièrement difficiles de dégager avec précision pour les intégrer dans une projection représentative. Il n’en reste pas moins vrai que les résultats de l’expérience avait pour but l’amélioration de certaines structures comme les prisons ou les hôpitaux au sein desquels la surpopulation pose problème. Il n’en reste pas moins vrai que le problème de fond reste la vision que chacun a de l’autre et de soi d’où la richesse des deux entités que sont l’ipséité et l’altérité.