Posts Tagged ‘monde végétal’

Conscience n’est pas science !

jeudi, juillet 11th, 2019

Que le monde végétal ait les moyens de réagir à l’environnement, rien ne semple plus raisonnable : une plante vit et meurt et entre ces deux extrémités elle devra se nourrir et se reproduire quelques soit la forme adoptée par son genre et son espèce. Depuis peu le biologiste et plus particulièrement le neurobiologiste s’est emparé du monde végétal pour tenter de gommer les différences avec le monde animal en démontrant que le premier possédait un système sensoriel qui n’avait rien à envier à celui du second (Plant neurobiology: an integrated view of plant signaling, https://www.cell.com/trends/plant-science/fulltext/S1360-1385(06)00164-6?_returnURL=https%3A%2F%2Flinkinghub.elsevier.com%2Fretrieve%2Fpii%2FS1360138506001646%3Fshowall%3Dtrue). Si la publication Botanists Say Plants Are Not Conscious (https://www.the-scientist.com/news-opinion/botanists-say-plants-are-not-conscious-66101?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2019&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=74415223&_hsenc=p2ANqtz-9lwMY9m387qk6phbJ-pY5P3wsx-l_Frrw8P4ZCankIn9EZFcJ_8ur_rU_SoioAiKwzPVpj_seAnYbDozIvtKOky7hMWQ&_hsmi=74415223), ainsi que Don’t Waste Your Emotions on Plants, They Have No Feelings, Grumpy Scientists Say (https://www.livescience.com/65905-plants-dont-think-or-feel.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20190710-ls)  apportent un démenti “formel” à la thèse précédente, elle s’inscrit aussi dans une discussion actuelle. Si l’on en croit l’article Sociology’s Sacred Victims and the Politics of Knowledge: Moral Foundations Theory and Disciplinary Controversies (https://link.springer.com/article/10.1007/s12108-018-9381-5)  il existerait dans le domaine de la sociologie de supposés préjugés idéologiques influant en terme de justice sociale. Bien qu’il s’agisse d’un domaine complètement différent de celui que traitent les neurobiologistes végétaux, on a tout lieu d’être inquiet sur l’impartialité d’une société dont le maitre mot du politiquement correct est de sauver le monde de ses prédateurs. Et donc il deviendrait impératif que la conscience de la plante comme celle de l’animal soit là pour se rappeler à la conscience de l’homme !

Mon beau sapin …

jeudi, novembre 9th, 2017

A l’heure où il est de bon ton d’investir son avenir physique aussi bien que mental dans le végétal, lui-même décrit comme une communauté bienveillante, pourquoi ne pas s’intéresser à son passé, et découvrir la paléobotanique ! Le végétal est apparu sous forme d’algues il y a probablement 1, 2 milliard d’années ce qui offre à l’humanité une réelle jeunesse. Pour en arriver aux belles futaies (par exemple) d’aujourd’hui, les transformations n’ont pas manqué. C’est ce dont traite l’article Unique growth strategy in the Earth’s first trees revealed in silicified fossil trunks from Chinadeux (http://www.pnas.org/content/114/45/12009.abstract) commenté dans, The Weird Growth Strategy of Earth’s First Trees (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/50711/title/The-Weird-Growth-Strategy-of-Earth-s-First-Trees/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=57728403&_hsenc=p2ANqtz-_9ZHssV6hRwg1EwKUeCi9eb_bBTJYIAjPRRiNdksbI0U5slGiiWh4C_3_7ZV6P8rOvF0keLRb-7JZf3EV-sWtX-M9dmQ&_hsmi=57728403) et Primordial Fossils of Earth’s 1st Trees Reveal Their Bizarre Structure (https://www.livescience.com/60746-earth-oldest-trees-had-complex-structure.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20171024-ls). De meilleures conditions de conservation ont ainsi permis d’améliorer les connaissances portant sur un arbre de la famille des cladoxylopsides, plus anciens que les dinosaures ! Pourquoi s’intéresser aux cladoxylopsides et plus particulièrement au xinicaulis lignescens (nouvelle tige devenant ligneuse) parce qu’il s’agit d’un exemple d’une évolution simplificatrice comme le démontre l’étude anatomique des structures arborescentes. Mais une évolution simplificatrice peut aussi cacher un parcours évolutif complexe ce qui permet aux auteurs d’ouvrir la discussion dans deux directions : l’arbre et le carbone dans la nature mais peut-être aussi pour commencer, pourquoi le monde végétal a-t-il accouché de l’arbre ?

Le Beau et le Bizarre !

mercredi, février 8th, 2017

Comme pour le Normal et le Pathologique, thèse de médecine de G. Canguilhem, la question du Beau et du Bizarre mérite également d’être posée, surtout quand on se réfère à Baudelaire qui écrivait “Le beau est toujours bizarre“. Parce qu’il n’est pas plus simple de définir l’un que l’autre, et qu’ils pourraient même sembler antinomiques, l’association de ces deux “qualités” sous tend d’innombrables expériences sensibles. C’est le thème du numéro de Février du Scientist, publication centrée sur le monde végétal, monde qui ne cesse de provoquer  l’admiration du fait même de sa biologie encore incomplètement élucidée. (From the Beautyful to the Bizarre,  http://www.omagdigital.com/publication/?i=379273&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=41764062&_hsenc=p2ANqtz-8X_hjFCrh_U5L1eGg-wRM8niX0tY6Nbo3cxF8MUd0L9CxqUJlK-cFPDpdX31RifBELeE81J-mH62Ul7iSlRjKbYopu4g&_hsmi=41764062#{“issue_id”:379273,”page”:0}). La grande idée, c’est aussi que l’art et la végétation peuvent s’accorder même en empruntant des cheminements parfois inattendus. Un exemple, parmi ceux que l’article détaille, a trait à une expérience déjà ancienne (1993) dans laquelle Natalie Jeremijenko (https://www.ted.com/speakers/natalie_jeremijenko, http://www.fondation-langlois.org/html/f/page.php?NumPage=1831) mêle des domaines aussi différents que la science, l’art, l’écologie voire l’éthologie. L’expérience qui reste fameuse consiste à avoir planté des arbres “tête en bas”, avec pour résultat, des troncs dirigés effectivement vers la terre mais des branches qui se recourbent pour pointer vers le ciel ! Alors pour montrer que tout est “art” il n’est pas inutile de méditer cette phrase “her inverted trees may be compared to Marcel Duchamp’s Fountain, actually an inverted urinal, of 1917“(http://www.expandedenvironment.org/tree-logic/) : la façon de voir reste donc le maître mot, ce que Magritte ne s’est pas fait faute d’exploiter !

Heureux comme un écologiste ?

dimanche, février 7th, 2016

ville-rose-rougeEtre écologiste est un exaltant combat de tous les jours, mais mal entendu parce que mal écouté, d’où peu cru, raillé peut-être même, leur vie pourrait n’être que difficile. Elle n’en est pas moins riche et le sera encore plus lorsqu’ils auront tous pris connaissance d’un article récent (Holding Their Ground, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/45148/title/Holding-Their-Ground/) qui ne peut que les questionner dans leur lutte. On peut aussi leur rappeller dans le même temps deux noms illustres auxquels il n’est peut-être jamais référence  (Fighting Back, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/45096/title/Fighting-Back/) : le premier, qui avait su faire ses “choux gras”  des petits pois, tandis que le second,  peu cité à propos du monde végétal, ne l’avait pourtant pas ignoré : Gregor Mendel et Charles Darwin. Mais  ce simple rappel est loin d’être le point important, c’est la suite qui est réellement instructive en abordant un nouveau sujet indispensable à partager avec la grande et active mouvance écologiste : celui de l’immunité au sein du monde végétal. Car la nature n’a pas attendu l’homme pour s’auto-entretenir et au demeurant comme ce dernier, n’a pas attendu pour mettre en place son système de défense. Qui plus est, il convient de ne pas oublier que ce système lui est plus qu’à d’autres parfaitement indispensable car il est bien connu que ce n’est pas une extrême mobilité qui caractérise le végétal et que par ailleurs il ne possède pas de système immunitaire cellulaire mobile. Les études menées révèlent d’étranges similitudes avec le vivant animal, entre autres  une véritable horloge dont il pourrait être utile de tenir compte, un microbiome dont on ne connaît pas encore le mode d’action cellulaire, et aussi une méconnaissance parfaite de la réponse adaptative du pathogène devant une nouvelle ligne de défense. Mais là où le bât va blesser, c’est quand les études récentes auront tendance à inviter le scientifique à pratiquer une augmentation du nombre des gènes de résistance par plante tandis que l’écologiste risquera de vouloir s’en tenir à ce que dame nature a mis en place. Comme l’un et l’autre ne visent pas le même but, il y aura nécessairement un gagnant et un perdant tant en  terme d’individu qu’en terme de bénéfice pour l’humanité dans l’optique (bien évidemment) où l’on transgresserait le principe de précaution  !